Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
SG du RND de Bahreïn : - Benabdellah : l'expérience marocaine, un point d'appui pour un changement démocratique à Bahreïn - Fadel Abbass : l'opposition aspire à une démocratie dans le cadre d'une monarchie constitutionnelle
L'expérience marocaine est susceptible de servir de point d'appui pour l'édification d'un système démocratique dans le Royaume de Bahreïn, a estimé le secrétaire général du Parti du Progrès et du Socialisme (SG-PPS), Nabil Benabdallah, lors d'un entretien, mercredi soir à Rabat, avec le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND) de Bahreïn, Fadel Abbass. Le SG du PPS a affirmé dans ce sens que l'expérience a bénéficié d'une dynamique sans précédent enclenchée par le discours royal du 9 mars dernier, laquelle a été couronnée par l'adoption d'une nouvelle constitution qui accorde de larges attributions au gouvernement. Exprimant le soutien du PPS aux revendications démocratiques « justes et raisonnables » des partis politiques de l'opposition à Bahreïn, il a estimé qu'elles doivent être prises en compte par les autorités bahreïnies, dans le but d'empêcher le pire en mettant en place un régime démocratique en symbiose avec les mutations en cours dans la région qui vit à l'heure de grands changements issus du « printemps arabe ». Pour sa part, le SG du RND, lequel comprend des partis de gauche et nationalistes, a fait le point de la situation dans son pays et exposé les principales revendications de son mouvement, qui réclame la démocratisation de la vie politique et partisane dans le cadre d'une monarchie constitutionnelle, inspirée du modèle marocain, le « plus proche du cas de Bahreïn », a-t-il dit. Pour le responsable bahreïni, SM le Roi Mohammed VI est allé au-delà des aspirations du mouvement du 20 février en donnant une dynamique sans précédent aux réformes dans le pays, qui se sont notamment traduites par l'adoption d'une nouvelle constitution, qui représente un nouvel acquis pour le peuple marocain. C'est pourquoi, a-t-il poursuivi, le cas marocain constitue pour les forces politiques de son pays un modèle dont il faut s'inspirer, compte tenu surtout des grandes similitudes entre les deux pays. Il a en outre fait savoir que les forces du RND comptent beaucoup sur la personnalité réformiste du prince héritier du royaume de Bahreïn, qui était parvenu dans le passé à un accord avec l'opposition sur une révision constitutionnelle devant être adoptée par référendum. Cette initiative, qui était de nature à faire sortir le pays de l'impasse, avait été malheureusement avortée par l'Arabie saoudite, qui avait envoyée ses forces militaires dans le pays, a-t-il dit. Il a également dénoncé la campagne de désinformation menée par la presse du Golfe et en particulier par les chaînes de télévision d'Al Jazeera et Al Arabia qui réduisent le soulèvement populaire au Bahreïn à un simple conflit entre sectes et clans rivaux, ce qui est loin de la réalité dans ce pays uni où le peuple vit depuis longtemps dans la paix et la quiétude. Selon lui, l'ingérence saoudienne dans les affaires intérieures de Bahreïn n'a fait qu'aggraver la situation, au moment où les pays du Conseil de coopération du Golfe n'avancent aucune initiative visant à sauvegarder la stabilité du pays et à y introduire des changements politiques pour désamorcer la crise. En réalité, a-t-il fait valoir, Bahreïn fait face à un soulèvement populaire sans précédent visant l'avènement d'une monarchie constitutionnelle et ce malgré les tentatives des pays du Golfe pour mater la rébellion et à la réduire à un simple conflit sectaire. Quant aux Etats Unis, qui « se préoccupent » pourtant des événements dans le pays, leur réaction ne dépasse guère la dénonciation verbale, non suivie de geste réel, a-t-il rappelé, appelant la communauté internationale à soutenir le peuple bahreïni, qui aspire à un changement démocratique et à une société de progrès, édifiée en partenariat entre le pouvoir et le peuple pour rompre avec l'approche sécuritaire et militaire et résoudre une fois pour toute la crise politique et constitutionnelle que traverse son pays. Il a rappelé dans le même ordre d'idées que les forces politiques participant au mouvement politique et social du 14 février 2011 avaient adopté une plate-forme dite «document de Manama », dans lequel elles avaient défini leurs revendications relatives à la démocratisation du pays dans le cadre d'une monarchie constitutionnelle, s'inspirant du modèle marocain devant inspirer les pays arabes, à la mise en place d'un gouvernement représentatif de la volonté populaire en remplacement du gouvernement désigné, et à l'élection transparente et honnête d'une assemblée parlementaire, dotée du pouvoir de contrôle du gouvernement. L'opposition réclame aussi la mise en œuvre d'un système électoral juste, fondé sur un nouveau découpage électoral en remplacement de l'ancienne carte électorale qui divise le pays en 40 circonscriptions, taillée sur mesure dans le but de favoriser l'émergence d'une majorité politique acquise au pouvoir en place. Cet entretien s'est déroulé en présence de Mustapha Labraimi, membre du Bureau politique du PPS en charge des relations extérieures, et Hassan Marzouk, secrétaire général adjoint du RND de Bahreïn.