Les stratégies adoptées par le Maroc dans le secteur du transport civil reposent essentiellement sur l'encouragement de l'investissement, le renforcement de la compétitivité économique et la promotion du tourisme, a relevé le ministre délégué chargé du Transport, Mohamed Najib Boulif. Ces stratégies visent à accompagner les différentes politiques sectorielles, notamment la Vision 2020 du tourisme et à consacrer et conforter la position du Maroc en tant que plateforme d'investissement, de logistique et d'échanges commerciaux, et en tant que pôle financier arabe et régional, a indiqué M. Boulif dans un entretien à la MAP, à l'occasion de la Journée de l'aviation civile internationale (7 décembre). Il a également souligné que les stratégies du Royaume dans le secteur du transport ambitionnent de donner une image honorable de l'aviation civile au Maroc et de développer et réformer ce secteur en profondeur, dans le but de faire du transport aérien un vecteur d'intégration à l'échelle régionale et mondiale. Dans ce sens, le ministre délégué a fait savoir que le renforcement de la connectivité avec l'Afrique a contribué à multiplier par dix le trafic aérien entre 2001 et 2014, notant que le trafic aérien entre le Maroc et le continent africain a représenté en 2014, 7% du total du trafic aérien international du Maroc. Il a, par ailleurs, souligné que Royal Air Maroc (RAM) est devenue une compagnie aérienne leader en Afrique qui a réussi, grâce aux voyages aériens à travers le pôle de Casablanca, à créer un nouveau réseau aérien vers le marché africain consistant à ouvrir 26 nouvelles destinations en Afrique centrale et de l'ouest, soit au total 147 vols hebdomadaires vers ces destinations lors de la saison d'hiver 2015-2016. La création de lignes aériennes avec les pays africains et asiatiques a permis, selon le ministre, de consolider les liens entre les peuples et d'ouvrir de nouveaux horizons de coopération économique, politique et sécuritaire. M. Boulif a fait observer que le secteur de l'aviation civile a connu l'entrée en scène de nouveaux acteurs nationaux, aux côtés de la RAM, mettant l'accent sur le positionnement de l'aéroport Mohammed V de Casablanca en tant que pôle régional et international. L'Aéroport assure ainsi, des vols vers près de 82 aéroports internationaux et 47 pays dans 4 continents, a-t-il précisé, ajoutant que les compagnies aériennes ont programmé 661 vols au niveau de cet aéroport lors de la saison d'hiver 2015-2016. Le ministre délégué a, en outre, relevé que le secteur du transport aérien joue un rôle important sur le plan interne en matière de développement économique et social des provinces et des régions, de désenclavement et de facilitation de la mobilité des citoyens, évoquant à cet égard la conclusion de plusieurs conventions de partenariat avec le ministère de l'Intérieur, le ministère de l'Economie et des finances, la RAM et plusieurs autres parties en vue de soutenir et de promouvoir les lignes aériennes internes, ce qui a induit une hausse de plus de 40 % du trafic aérien dans certaines régions. Concernant l'évolution du trafic aérien, celui-ci a connu durant la période 2004-2014 une croissance annuelle moyenne d'environ 8 %, a fait savoir le ministre, notant que le nombre de voyageurs est passé de 7,4 millions en 2004 à 17,3 millions de personnes en 2014. Le nombre de vols a atteint 1.350 vols hebdomadaires durant l'été 2015 et 1.226 vols hebdomadaires durant la saison d'hiver 2015-2016, contre respectivement 560 et 516 vols hebdomadaires durant les mêmes périodes de 2003 et 2003-2004, a-t-il ajouté. Pour valoriser ces acquis, M. Boulif a souligné que le ministère a adopté une nouvelle stratégie «Ajwae» pour le secteur de l'aviation, dont la mise en oeuvre nécessite un programme d'investissement d'une enveloppe de 94 milliards de dirhams, ajoutant que cette stratégie vise à l'horizon 2035 à transporter 70 millions de voyageurs et 182 mille tonnes de marchandises et à augmenter la capacité d'accueil du secteur aérien pour atteindre 515 mille vols. Ladite stratégie, a-t-il précisé, est basée sur huit axes, à savoir le développement du trafic aérien, le renforcement de la sécurité et la sûreté du transport aérien, l'amélioration de la qualité des services et la préservation de l'environnement, la mise en oeuvre du schéma directeur aéroportuaire, l'augmentation de la capacité d'accueil du secteur aérien, le développement des activités économiques aéroportuaires, le qualification des ressources humaines, la consécration de la formation et de la recherche dans le domaine de l'aviation civile en tant que pôle distingué et le renforcement de l'arsenal juridique et de la gouvernance. Les différentes stratégies élaborées par le ministère pour développer ce secteur sont basées sur les réalisations, tout en tirant des leçons des défaillances enregistrées au niveau des structures logistiques et la gestion des ressources financières, et ce en harmonie avec la politique de libéralisation du transport aérien élaborée par le Royaume pour améliorer l'efficacité du secteur. Concernant le degré d'accompagnement du secteur des changements politiques, sécuritaires et économiques que connaît le monde, M. Boulif a indiqué que le Maroc, à l'instar des autres pays, est confronté à des défis, ajoutant que son département oeuvre, dans ce sens, à relever ces défis et à interagir favorablement avec les nouveautés internationales, que ce soit au niveau du développement des infrastructures notamment aéroportuaires, de la révision et l'actualisation des conventions internationales, des lois et des normes, des procédures et mesures, ou encore en termes des efforts visant à relever les défis qui menacent le secteur à travers le monde. Il a noté que le processus de libéralisation du secteur de transport aérien a contribué, de manière significative, au renforcement des conditions de la compétitivité entre les compagnies aériennes nationales et internationales, à l'augmentation du niveau de rapprochement dans le domaine juridique et réglementaire et au respect des normes européennes en ce qui concerne la sécurité et la sûreté, ainsi qu'à la gestion du trafic aérien et la protection du consommateur et de l'environnement. Le Maroc avait signé deux accords «Open Skies» (ciel ouvert) avec l'Union européenne et les Etats-Unis et 70 conventions bilatérales relatives aux services aériens, qui lui ont permis d'attirer des investissements importants dans le domaine de l'industrie et la maintenance des avions et d'accueillir plus de 110 entreprises internationales au Maroc.