Pour Reda Taounji, président de l'Association Sahara marocain (ASM), le fait de dépêcher une caravane de la paix de Bruxelles vers Lagouira au sud du Maroc, est une action louable. Néanmoins, il aurait été plus efficace si cette caravane contenait à son bord, des hommes politiques qui ont leur poids à l'international pour mieux aider le Maroc à défendre sa cause. Al Bayane : Selon-vous, que représente la caravane de la paix qui a démarré jeudi dernier de Bruxelles vers Lagouira, surtout pour ce qui est du soutien du plan d'autonomie des provinces du sud du Maroc, initiée par le Souverain ? R. Taounji : La caravane de la paix pouvait avoir un effet plus vaste, si elle contenait en plus des Marocains résidant à l'étranger, des politiques qui ont du poids dans leurs pays respectifs. Je tiens à signaler qu'en tant que Marocains, que ce soit à l'intérieur du pays ou à l'étranger, nous savons que le Sahara est marocain. Donc, il n'est pas suffisant d'organiser une caravane qui ne contiendrait que des Marocains. L'Algérie, quant à elle, refuse la main tendue par le Royaume du Maroc. Il faut de ce fait, des actions plus fortes pour inciter Alger et le Polisario à accepter la solution proposée par le Maroc. Après cette caravane, une autre sera organisée cette fois ci, de Dakhla vers Tanger. - Pensez-vous que ce genre d'initiatives pourrait avoir l'écho souhaité au sein de la communauté internationale ? A mon avis l'écho au niveau international ne sera pas à la hauteur des espérances. Comme je l'ai dit auparavant, la caravane de la paix devait avoir à son bord, des hommes et femmes politiques qui ont un poids à l'international. Faire des actions de ce genre est louable, je ne veux pas paraître négatif. Néanmoins, le politique doit se joindre aux actions civiles. L'un ne va pas sans l'autre dans le règlement de cette affaire qui a très longtemps duré. Comparativement au soutien d'Alger aux ONG européennes et espagnoles, que doit faire le Maroc pour que la mobilisation internationale sur le dossier du sahara soit permanente ? Personnellement, j'estime qu'il faut des actions plus fortes et plus solides pour espérer opérer une percée considérable au niveau international. L'Algérie et même si on ne partage pas les mêmes avis avec elle, travaille suivant un agenda bien précis, dans le but de mettre à mal le développement de la région et entraver toute démarche qui viserait à trouver une solution durable du conflit autour du Sahara Marocain. Il faut que le Maroc fasse de même et qu'on arrête de naviguer à vue. En d'autres termes, le Maroc doit avoir une politique d'action et non pas de réaction fasse à la politique algérienne dans la région.