L'affaire de la Samir continue de faire parler d'elle. Au moment où toute l'attention était fixée sur cette concrétisation de l'opération de l'augmentation de capital de 10 milliards de dirhams promise et décidée par le Conseil d'administration (CA) de la société tenu le 16 octobre dernier, c'est le black out total qui se perpétue. Le groupe Corral holding, principal actionnaire de la Samir n'a pas daigné communiquer sur ses véritables intentions quant à la préservation et la continuité de l'activité de la seule raffinerie de Mohammedia. De même, les autorités publiques, la bourse des valeurs de Casablanca et le CDVM brillent par l'absence de communication sur le dossier. Le navire va-t-il couler ? La Samir s'enfonce dans la tourmente. Le constat se fait de plus en plus sentir et le risque de voir la situation de la seule raffinerie du pays s'aggrave davantage. Une simple récapitulation des faits renseigne sur la mauvaise foi de l'actionnaire principal. L'on se rappelle de ce communiqué publié le 16 octobre 2015 à l'issue du CA de la Samir qui a constaté l'augmentation du capital de 10 milliards de dirhams ou 672 millions de dollars par le groupe corral avant le 15 novembre courant. Aujourd'hui, c'est le silence radio. Aucune information ne circule sur l'éventuelle réalisation ou non réalisation de l'opération. L'on se rappelle aussi qu'une réunion du CA a été programmée pour arrêter des modalités d'augmentation de capital. Encore une fois la réunion n'a pas eu lieu. Parallèlement, il devait avoir un changement dans le top management de la société. Là aussi, aucun changement n'a été fait. Tous les indices sont réunis pour confirmer une seule réalité, celle du non empressement de l'actionnaire principal de la Samir pour sauver les meubles. Ce n'est pas la première fois d'ailleurs que le groupe corral le fait, nous déclare Hadi Messouak, ancien délégué du personnel et cadre de la Samir. En 2012, rappelle-t-il, le groupe avait promis d'augmenter le capital de 1,75 milliards de dirhams. Une promesse jamais réalisée. Interrogé par Al Bayane, Messouak lance un appel pour la constitution d'un large front national consensuel pour la sauvegarde de l'outil de raffinage, la défense des intérêts du personnel et la préservation de l'écosystème. L'on s'interroge aujourd'hui sur les réactions des pouvoirs publics, des banques, des fournisseurs nationaux et internationaux et des différents partenaires sociaux.