Le théâtre marocain est sur de bons rails, estime le ministre de la culture, Mohamed Amine Sbihi. Le 5e art, selon le ministre, est promis à un avenir fleurissant et encourageant. L'organisation d'un festival de théâtre dans la ville de Tétouan ne vise qu'à favoriser cette dynamique dans la ville septentrionale. Les propos. A Bayane : Le théâtre marocain vient de fêter son centenaire. Quel bilan en faites-vous? Mohamed Amine Sbihi: Il est extrêmement difficile de faire le bilan du centenaire d'un théâtre. Ce qu'il convient de mentionner tout de même c'est que le théâtre marocain a des racines profondes. Il s'est développé, modernisé, mais toujours en gardant ses racines, son attachement à notre culture et son enracinement dans le terroir marocain. Il faut surtout ajouter que le théâtre marocain a joué son rôle d'éclaireur, d'avant garde ainsi que d'école de formation. On peut être aujourd'hui satisfait du fait que le théâtre marocain, dans sa diversité et la multiplicité des troupes, se professionnalise. Le théâtre a besoin de se professionnaliser, de s'organiser pour répondre à de nouveaux besoins. En effet, telle est l'action du ministère de la culture dont le but est d'accompagner les troupes de théâtre pour qu'elles se professionnalisent. Aujourd'hui, des troupes sont domiciliées au sein des théâtres qui organisent leurs tournées avec des tourneurs de spectacles qui font la promotion avec les entreprises qui les accompagnent. Le théâtre marocain a un avenir. C'est erroné de dire que nous avons perdu en qualité. Non, le théâtre a accompagné l'évolution de la société tout comme il a joué son rôle avant l'indépendance aux côtés du mouvement national pour la revendication de la liberté et pour la modernisation du pays, après l'indépendance. Aujourd'hui, le théâtre joue pleinement son rôle pour raffermir la diversité culturelle, pour éclairer et poser les grandes problématiques auxquelles fait face notre société. Je suis particulièrement optimiste quant à l'avenir de notre théâtre. Il est question aujourd'hui de mettre un peu plus de moyens. Les moyens qui ont été mis en place il y a quelques années ont été ridiculement bas. Ce n'est pas avec 4 millions de dirhams qu'on peut accompagner aujourd'hui le théâtre. Nous sommes à 15 millions de dirhams à l'heure actuelle et il faut passer à 20 millions de dirhams. En outre, quoi qu'on dise, même dans une société moderne, à l'époque de facebook et d'internet, nous avons besoin du théâtre, de troupes de théâtre professionnelles ainsi que d'un contact intime entre le public et les comédiens. C'est fondamental dans toute société. L'avenir du théâtre marocain sera très intéressant puisqu'il accompagnera les mutations de la société et nous serons là au ministère de la culture pour accompagner ce processus. Pourquoi avoir choisi la ville de Tétouan pour accueillir ce festival ? Et quel rayonnement peut-il donner au mouvement théâtral dans la ville ? Nous avons choisi Tétouan tout simplement parce que nous voulons faire de cette 17e édition, une nouvelle relance pour le festival national du théâtre et que la Wilaya de Tanger, Tétouan, Al Hoceima, les municipalités de Tétouan, Mediaq, Martil, le conseil provincial de Tétouan ont répondu présents à notre appel. Ils nous ont accompagnés pour que cette 17e édition du festival soit une édition marquante basée sur une nouvelle conception et une nouvelle organisation. Il reste beaucoup à faire pour que ce festival national soit celui dont nous rêvons tous : ministère, troupes ou comédiennes et comédiens. Nous avons beaucoup de chemin encore à faire pour sortir de l'amateurisme et nous engager dans une vraie organisation professionnelle. Nous sommes certains que cette 17e édition sera une édition marquante. Quant à la participation du Maroc aux journées de théâtre à Carthage à l'occasion de la célébration du centenaire du Royaume, qu'en dites-vous ? Nous avons été extrêmement honorés par l'invitation de la Tunisie en tant qu'invité d'honneur pour célébrer le centenaire du théâtre marocain. La délégation marocaine était composée d'un peu plus de 80 artistes qui ont dignement représenté leur pays, soit à travers les cinq représentations théâtrales ou à travers les différentes conférences qui ont été animées par des artistes et des écrivains marocains. Nous avons donné l'image qu'il faut du théâtre marocain. Un théâtre qui a un passé fleurissant, un théâtre qui vit en relation avec la société.