On se croirait dans le tristement énigmatique triangle des Bermudes. A l'autre bout de l'Atlantique. Où bateaux et avions disparaissent subitement, réapparaissent un moment, puis ne donnent plus signe de vie. Un scénario sensiblement pareil vient de se dérouler à quelque 40 miles des côtes marocaines, et plus exactement au large de Dakhla. Un hélicoptère de l'armée espagnole, de type Superpuma, avec trois militaires à bord, s'est crashé jeudi dernier aux environs de 15heures GMT à plus de 460 km de sa destination finale, l'archipel des Canaries. Ironie du sort, cet appareil de l'armée de l'air espagnole, spécialisé des sauvetages et secours en mer, restait introuvable, cinq jour après sa disparition des radars. Dans un premier temps, les autorités espagnoles ont annoncé qu'un avion marocain des Forces Royal Air a repéré l'épave flottante de l'hélicoptère ibérique, et «qu'un radeau était visible avec des fusées allumées à proximité», selon un communiqué de la Défense espagnole, mais sans pouvoir «confirmer la présence des trois soldats à bord du radeau». Ensuite, une autre information, selon laquelle les trois occupants de l'avion ont été secourus par un bateau de pêche va faire long feu. En effet ce bateau présumé va lui aussi se volatiliser et n'arrivera nulle part à bon port. Finalement, on en arrive à reconnaître que les trois militaires sont désormais portés disparus. Kidnappés ? Noyés ? Seules les recherches qui se concentrent sur la détermination du lieu exact de l'épave, et donc de la cabine de l'appareil, pourront en dire plus. Hier lundi, plusieurs bateaux et aéronefs espagnols et marocains, équipés de moyens sophistiqués, s'activaient à mener d'intenses recherches sur les lieux présumés du crash Pour rappel, l'avion sinistré venait de Dakar, au Sénégal, où il a participé pendant deux semaines à des manœuvres militaires. Il a fait une escale à Nouadhibou, la ville mauritanienne la plus au nord sur l'Atlantique, avant de décoller vers... l'inconnu.