Samedi soir, près du parc de la Ligue Arabe, Carmen et Anne-Sophie attendent leurs invités, une quinzaine d'expats de Casablanca. Elles ont emménagé il y a une semaine dans un appartement trouvé via une agence immobilière créée par des Français à la sortie de leur VIE (volontariat international en entreprise). Les deux jeunes femmes effectuent elles-mêmes le même style de missions qui se déroulent souvent au sein d'une entreprise française à l'étranger. Plusieurs de leurs amis occupent eux aussi un poste d'ordre similaire dans des domaines techniques, scientifiques ou commerciaux. D'après les autorités françaises, à la date du 31 janvier 2014, plus de 8000 VIE travaillaient pour non moins de 1770 entreprises dans le monde. Le Maroc, pour sa part, attire beaucoup de candidats. Ainsi, dans l'entreprise d'Anne-Sophie, ces détachés foisonnent. «J'ai fait une grande école de commerce et puis j'ai peiné à trouver un travail », explique-t-elle. «J'ai une amie qui a fait Sciences Po Paris (ndlr : formation dite élitiste) et qui cherche depuis plus d'un an, sans rien trouver. Décrocher le VIE, c'était dur mais j'ai persévéré. Je commence doucement à m'habituer à la culture professionnelle et aujourd'hui, ça me va.» L'année dernière, Carmen avait pour sa part réussi à décrocher un stage de six mois dans une association qui fonctionne comme un incubateur d'entreprises. A la fin de son stage, ses patrons ont refait appel à elle au moyen du VIE. Avec ce volontariat bien rémunéré (ndlr : entre 1100 et 2900 euros par mois en fonction du pays), Anne-Sophie va passer un an dans la capitale économique marocaine. Carmen, elle, en passera deux.