Fouad Assali, chef de Service de la protection des forêts au Haut commissariat aux Eaux et forêts et à la lutte contre la désertification (HCEFLCD), considère que le Maroc dispose d'une logistique qui a fait ses preuves en matière de lutte contre l'incendie. Et d'ajouter que grâce à la carte de prévisions du risque dynamique des incendies de forêts, les acteurs concernés ont pu diminuer le nombre des hectares incendiés chaque année. Al-Bayane : Le Maroc dispose-t-il d'une logistique permettant de lutter d'une manière efficace contre les incidents des forêts à l'instar de nos voisins du nord de la Méditerranée ? Fouad Assali : Le royaume est doté d'une flotte d'avions importante pour parer aux incendies menaçant le tissu forestier. Je cite en l'occurrence les avions de type Turbo Thrush ayant une capacité de stockage de l'eau s'élevant à 1, 5 tonne, plus les produits à retardement. A cela s'ajoute, en outre, deux avions de l'armée de l'air, de type C 130 capables d'emmagasiner 12 tonnes d'eau. Grosso modo, on peut dire qu'on dispose d'une logistique qui a fait ses preuves. Il ne faut point oublier aussi la logistique des véhicules et de ravitaillement. En comparaison avec nos voisins du nord de la Méditerranée, notamment la France, le Portugal, et l'Italie, le seul type d'appareils dont nous ne se disposons pas pour l'heure, c'est le Canadair. Qu'en est--t-il du processus d'intervention ? L'intervention s'opère d'une manière méthodologique, avec un plan bien élaboré, et ce, selon le degré de l'incendie. . Je souligne dans ce sens le rôle du HCEFLCD pour ce qui concerne les interventions préliminaires, appuyées par la protection civile. Quand l'incendie prend une certaine ampleur, les forces auxiliaires, conjointement soutenues par la gendarmerie apportent leur appui tout en ayant recours aux avions turbo. A un troisième niveau, l'intervention de l'armée demeure obligatoire avec les appareils C 130. Ainsi, grâce au processus d'alerte et de la réactivité du dispositif de lutte mis en œuvre par les partenaires ou ce qu'on appelle la carte de prévisions du risque dynamique des incendies de forêts, on a pu diminuer le nombre des hectares incendiés chaque année. Sachant qu'en 1960, on a été à 14 ha par chaque incendie. Actuellement, cet indicateur a été revu à la baisse avec seulement 5,3ha. Dans cette optique, il faut signaler que la superficie moyenne annuelle touchée par incendie à l'échelle du bassin méditerranéen est comprise entre 15 et 20 ha/incendie. Ce qui constitue une performance. En fait, chaque jour, il y a une mobilisation totale dans les zones où la menace de risque demeure élevée. Cette action est basée,en premier lieu,sur les données climatiques fournies par les services de météorologie, l'historique de la région, et le type de la végétation sensible à la chaleur et qui pourrait avoir déclencher un incendie. En général, il y a une mobilisation exemplaire. Comment gérez- vous l'après incendie ? Après chaque incendie, il y a une opération de nettoiement de la zone touchée. On procède ainsi à la clôture de l'espace, puis au reboisement et régénération en cas de besoin. A titre d'exemple, et grâce à l'effort déployé par le HCEFLCD et les divers acteurs, presque 320 ha de la forêt de la région de Sidi Kacem ont été complètement rénovés,comme s'il n'y avait jamais auparavant un incendie. Qui plus est, il ne faut pas se tromper qu'on on annonce un tel chiffre des hectares incendiés.75% de l'espace ravagé par les incendies ces dernières années sont composés de strates herbacées et d'essences secondaires. En plus, les hectares ravagés par les incendies ne constituent pas une perte, car l'espace forestier est toujours dynamique.