De janvier au 11 août 2011, 327 feux de forêt ont été enregistrés au niveau national touchant une superficie de 2.129 hectares. Les plus grands incendies déclarés sont ceux de Guercif, Taourirt, Al Hoceima, Taroudant et Essaouira. Les incendies de forêt ravagent chaque année des centaines d'hectares au Maroc. Le phénomène prend de l'ampleur en été et la hausse des températures ne risque pas d'améliorer les choses. Selon le Haut Commissariat aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification (HCEFLCD), de janvier à la date du 11 août 2011, 327 feux de forêts ont été enregistrés au niveau national touchant une superficie de 2.129 hectares. «Seulement 20% de la superficie touchée est constituée de formations arborées et 80 % est constituée de strates herbacées, d'essences secondaires et d'alfa», a déclaré à ALM, Fouad Assali, chef de service de la protection des forêts au Haut Commissariat aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification. Quant à la superficie touchée par l'incendie, M. Assali précise que celle-ci est de 6,5 ha par incendie contre 15 à 20 ha/incendie dans les pays du pourtour méditerranéen. Des chiffres qui reflètent l'amélioration de la célérité et de l'efficacité des interventions comme le souligne M. Assali «par rapport au procédés d'alerte contre les feux de forêt, le Maroc se situe parmi les pays les plus réactifs. Cette diminution s'explique grâce à l'efficacité des interventions sur le sol et l'aérien , basée sur une réactivité en temps réel». En terme de répartition géographique et en tenant compte des superficies incendiées, M. Assali souligne que «la région du Nord-Est ( Al Hoceima, Guercif, Taza) est la plus touchée avec 29 incendies qui ont ravagé 761 hectares. En seconde position arrive la région du Sud-Ouest ( Taroudant, Agadir, Tiznit, Sidi Ifni, Chtouka Aït Baha) avec 74 incendies ayant ravagé une superficie de 687 hectares». Et d'ajouter que «les plus grands incendies déclarés jusqu'à présent sont ceux de : Guercif (300 ha dont 180 d'alfa), Taourirt (150 ha d'alfa), Al Hoceima (150 ha dont 120 ha d'essences secondaires), Taroudant (114 ha de tapis harbacé) et Essaouira (100 ha dont 65 ha de strate herbacée)». Pour ce qui est de la région du Rif qui est réputée être une région très sensible, M. Assali précise que «80% des incendies déclarés dans le Rif ont touché moins de 1 hectare». Quant aux causes des incendies, elles sont soit naturelles dues essentiellement aux conditions climatiques, soit humaines liées aux négligences des campeurs et des usagers de la forêt. «Plus le temps est chaud et sec, plus la végétation sera sèche et plus le risque d'incendie sera élevé. Ainsi, une température élevée, un vent violent et un déficit hydrique de la végétation constituent des facteurs favorables à l'éclosion et la propagation de l'incendie», explique le chef de service de la protection des forêts. C'est ce qui explique d'ailleurs pourquoi le HCEFLCD maintient un niveau maximum d'alerte de août jusqu'au premières pluies c'est-à-dire la fin du mois de septembre. A noter qu'un départ de feu nécessite trois facteurs : du combustible (la végétation), de l'oxygène (présent dans l'air) et une source de mise à feu (flamme, étincelle, foudre …). En matière de gestion des incendies de forêts, le HCEFLCD mène une politique de prévention active. D'importantes mesures ont été prises en l'occurrence les aménagements anti-feu de l'espace forestier, le renforcement de la surveillance en forêts dans les zones à haut risque par des guets mobiles et fixes (postes vigies, patrouilles, guetteurs). «Le nombre de guetteurs au niveau national a pratiquement été multiplié par 4 en passant de 350 en 2005 à 1200 en 2011», indique M. Assali. A ces mesures, il faut aussi relever l'aménagement des points d'eau, la sylviculture ainsi que la mise des cartes de risque des incendies de forêt. «Ces cartes permettent de collecter en temps réel l'ensemble des données relatives au sol, à la configuration du terrain, aux espèces végétales et leur inflammabilité et les conditions météorologiques. Ce qui permet de pré positionner les équipes à l'endroit précis». La prévention passe aussi par la sensibilisation du grand public à travers la diffusion de spots de sensibilisation sur les chaînes des télévisions, d'annonces à la radio, l'organisation de campagne de vulgarisation au niveau des douars, des souks, la distribution de dépliants et de flyers. Quant au programme de lutte contre ce fléau, M. Assali explique que «lorsque qu'un incendie est déclaré, ce sont les équipes du HCEFLCD qui interviennent. Si le feu prend de l'ampleur et l'incendie est difficile à circonscrire, le HCEFLCD fait alors appel à la Protection civile, les Forces auxiliaires et les Forces armées royales». Et de poursuivre: «pour appuyer les équipes au sol et circonscrire les foyers difficiles d'accès, la Gendarmerie royale intervient avec des avions turbo-trush dont la capacité varie de 1 à 3 tonnes pour les petits porteurs. Quant l'incendie est violent, ce sont les Forces royales airs qui interviennent avec des avions dont la capacité est de 6 tonnes. En cas d'extrême urgence, on mobilise le système MAFFS avec des avions gros porteurs C 130 d'une capacité de 12 tonnes». Rappelons qu'entre janvier et juillet 2010, 213 incendies ont été déclarés ravageant 1.133 ha de forêt. C'est mieux qu'en 2009 où la surface détruite s'est élevée à 3.108 ha suite à 501 incendies. Feux de forêt : 120 ha touchés dans la province d' Al Hoceima Un incendie s'est déclaré, samedi 6 août , dans une zone forestière au parc national dans la commune rurale de Rouadi (province d'Al-Hoceima), et a ravagé près de 120 hectares de forêt selon un nouveau bilan de la Protection civile. Un précédent bilan faisait état de près de 100 hectares de forêt ravagés. L'auteur présumé des feux de forêt qui se sont produits à Al Hoceima et à Chefchaouen et son complice ont été arrêtés, mercredi, par la brigade judiciaire de la Gendarmerie royale de Chefchaouen et de Tétouan relevant du Commandement régional de Tétouan. Le mis en cause, 31 ans, et son complice, 22 ans, tous deux originaires d'un village près de Bab Berrad (province de Chefchaouen) ont été placés en garde à vue et ont été présentés vendredi au parquet de Tétouan, avait déclaré, jeudi 11 août, à la presse, le colonel-major Abdallah El Dachri, commandant régional par intérim.