Le coup d'envoi de l'initiative «Al Karama» au profit des malades mentaux pensionnaires du mausolée Bouya Omar, a été donné jeudi, avec pour but d'assurer une prise en charge et un traitement gratuit à tous les pensionnaires. Dans un communiqué parvenu à la MAP, le ministère de la Santé a relevé que dans le cadre de cette initiative humaine mise en place par le ministère en partenariat avec les parties concernées, il sera procédé au transfert des pensionnaires du mausolée aux hôpitaux et aux services de santé pour les prendre en charge gratuitement, faire le suivi de leur état de santé et apporter le soutien psychique et moral à leurs familles jusqu'à ce que leur état de santé se stabilise et qu'ils puissent réintégrer leur milieu social s'ils le souhaitent. La mise en œuvre de cette initiative a nécessité du ministère la mobilisation d'importants moyens qui concernent notamment l'augmentation de la capacité d'accueil des hôpitaux psychiatriques, la création de nouveaux services hospitaliers intégrés, le recrutement de 34 médecins et de 122 infirmiers spécialisés dans la psychiatrie. Dans ce cadre, le ministère a également consacré une enveloppe budgétaire de 40 millions de dirhams à l'acquisition de médicaments et au transfert des patients de leurs lieux de résidence situés aux alentours du mausolée aux hôpitaux et aux services de santé situés dans leurs régions et provinces d'origine. Selon la même source, cette initiative sera mise en application en coordination totale avec les autorités locales et les élus, et en partenariat avec la société civile. Le communiqué cite également l'enquête sur la situation des malades mentaux pensionnaires du mausolée Bouya Omar, réalisée par le ministère de la santé en collaboration avec les secteurs gouvernementaux et les instances des droits de l'Homme concernées, selon laquelle 70 pc des 800 pensionnaires souffrant de maladies et de troubles mentaux ne bénéficient d'aucun traitement et manifestent des signes de mauvais traitement et de violence. Il ressort de cette étude que la majorité de ces pensionnaires souffrent de malnutrition, sont atteints de maladies transmissibles et vivent dans des conditions difficiles, ce qui constitue une flagrante violation des droits de ces malades mentaux à l'accès aux soins et va à l'encontre des principes de la Constitution et des engagements internationaux du Maroc en la matière, poursuit le communiqué.