Pour Ahmed Abouh, secrétaire général du syndicat national des commerçants et professionnels (SNCP), le nombre limité des entreprises/fournisseurs qui accompagnent le commerce de proximité retarde la parfaite mise en application du programme «Rawaj». De même, estime-t-il, le phénomène des marchands ambulants menace sérieusement et concurrence déloyalement le commerce de proximité. Les propos. Al Bayane : Comment évaluez-vous le plan «Rawaj » ? Ahmed Abouh : Le plan «Rawaj» est un acquis pour le commerce de proximité dans les grandes villes et les petits villages. Cette stratégie a pour objectif de mieux organiser ce commerce de proximité et accompagner les commerçants pour moderniser leurs activités dans un contexte fortement concurrencé et surtout menacé par la prolifération des grandes surfaces de vente. Le plan est un appui aux commerçants. Il leur permet de bénéficier d'une somme d'argent de 25.000 dirhams. Une partie (5000 dirhams) est réservée aux études alors que le reste est destiné à la modernisation et l'organisation des activités commerciales. Il faut dire que c'est un accompagnement fructueux ayant permis à environ deux mille commerçants de moderniser leurs commerces. Quels sont les obstacles rencontrés dans la concrétisation de ce programme ? Effectivement, nous rencontrons des obstacles d'ordre technique depuis le lancement de ce programme. Ces obstacles techniques résident dans le nombre limité et insuffisant des entreprises/fournisseurs qui accompagnent cette stratégie. Ce qui provoque des retards en matière d'équipement des commerces bénéficiant du programme «Rawaj». Ainsi, plusieurs demandes demeurent non satisfaites en raison du nombre limité des fournisseurs. Les responsables devraient trouver de nouveaux fournisseurs pour répondre aux multiples attentes des nombreux commerçants désirant s'inscrire dans cette vision stratégique. Le phénomène des marchands ambulants n'entrave-t-il pas la bonne marche du plan ? Ces marchands ne sont plus ambulants comme leur nom l'indique, mais ils sont devenus des sédentaires en exploitant illégalement l'espace public et surtout en concurrençons déloyalement les commerces fixes qui s'acquittent de plusieurs charges et taxes. Ce phénomène des marchands ambulants constitue ainsi un sérieux danger pour le plan «Rawaj» dans sa globalité. Les responsables ont mis sur les rails ce plan pour moderniser, organiser et accompagner les commerces fixes et en parallèle, rien n'est effectué pour combattre le phénomène qui menace le programme «Rawaj». C'est un paradoxe.