Hamid Lechhab n'est pas un simple écrivain résident à l'étranger (Autriche). Il est en plus ce cela, un médiateur culturel, étant donné son statut de traducteur qui a tissé des relations d'amitié intellectuelle avec les philosophes et intellectuels des pays germaniques les plus en vue. De ce point de vue, il est un ambassadeur culturel par excellence. Al Bayane: Comment vivez-vous votre statut de médiateur culturel entre la culture marocaine plurielle et la culture germanique ? Hamid Lachhab: Vu le développement des choses à travers la planète, ce statut se confirme au fil des jours, parce que l'humanité en a besoin plus que jamais. Le statut d'avoir l'œil sur deux cultures plurielles n'est pas si simple que l'on peut imaginer ! Essayer de jeter les ponts en permanence entre les deux rives exige un certain sacrifice et l'acceptation d'une réalité exigeante qui consiste dans le fait d'accepter une loi catégorique : travailler pour l'avenir avec optimisme et espoir et semer ce que les générations futures pourraient éventuellement récolter et continuer à développer ! Etre médiateur entre les cultures c'est accepter l'échec, avoir la longue haleine et se réjouir pour les petits succès. Parlez-nous de vos créations romanesques ? J'avais développé un projet romanesque portant sur mon expérience et celle de beaucoup d'autres. L'écriture m'a donné cette chance de rapporte les détails d'une vie pleine de ramifications, d'aventures, d'échecs, d'espoirs et de succès également. J'ai écrits ainsi trois roman en langue arabe, en l'occurrence «Maousim Al Aouda Ila Ljanoub» (Saison du retour au Sud), «Tamaniato Achara sana dirassiya mouharaba an Tarik Albahr » (Dix-huit ans d'études filée par voie maritime) et enfin «Hafriat Mouhajir» (l'archéologie d'un immigré ». On sait également que vous avez produit un livre en langue française ? L'aventure de mon roman en français : « Sindibad le Surfer » complète au fond ce tableau romanesque, quoi que ce roman va plus loin et thématise la quasi absence des peuples arabes des décisions qui les intéressaient. Je reste modeste et je dis, que j'ai prédit le soulèvement des peuples arabes écrasés par des pseudo-régimes démocratiques. Mon roman en Allemand : « Mon père est marocain = Mein Vater ist Marokkaner » a été, par contre, réservé à la cause des enfants des soldats marocains en Autriche. Ce roman a fait bouger les esprits et son sujet est toujours d'actualité. Je clos mon activité romanesque par un nouveau roman en arabe : «Ohibou Al Hoba = J'aime l'amour » qui défend et essaie de valoriser le vrai amour, devenu presque une chimère entre les humains. Ce roman bascule entre l'imaginaire et le réel et comme tous mes romans, il prend son départ de mon village natal. Il paraitra en automne prochain. Comment évaluez-vous, depuis l'Autriche, la nouvelle dynamique sociétale survenue au Maroc ? Je dois avouer que je suis vraiment satisfait de développement politique au Maroc, quoi qu'il y a tant de chose encore à faire. Le plus urgent, je crois, c'est d'entreprendre un partage équitable des richesses du pays en créant des postes de travail, car l'oisiveté est la mère de tous les vices, comme on dit ! Il faut repenser notre système scolaire, car à mon avis il est dépassé et il déforme plus qu'il forme. C'est la formation qui est la clé de notre développement. Cette révolution marocaine douce ou en douceur est la garantie de notre survie. Nous sommes un cas particulier sur la carte des pays arabes, notre force c'est notre vulnérabilité. Si on dérape le tonneau de la poudre détonnera. Je crois que la vieille génération politique doit faire place à une jeune, car honnêtement la vieille semble quelque peu en déphasage avec les véritables besoins et revendications de la nouvelle génération. Elle mérité sa retraite et doit s'en aller par amour à la patrie. Quel est votre livre de chevet actuellement ? « Al Ajib wa Al Gharib fi kotob tafsir Al Koraan » de Ouhid Essaafi. C'est ma « Chebakia et mes dattes » pour ramadan, car il pose beaucoup de questions complexes avec une technique sémantique unique en son genre et chacun doit y trouver ses réponses !