Littérature D'Art Louane a accueilli, samedi dernier, un invité de marque : Guillaume Jobin, journaliste et historien, auteur du livre : «Lyautey le Résident» paru aux Editions Casa-Press. En cette fin du mois de Décembre 2014, et tout en poursuivant l'exposition «Cartons d'Artistes» jusqu'au 29 du même mois, D'Art Louane a vécu le Samedi 20 Décembre 2014 un événement culturel dédié à la diversité expressive : La présentation par son auteur, Guillaume Jobin, Président de l'Ecole Supérieure de Journalisme de Paris (ESJ), de son ouvrage «Lyautey Le Résident», en 390 pages, appuyé par une riche bibliographie et documents inédits. Animée par Mohamed Khiyat, journaliste et essayiste et le professeur Azzouz Tnifès, universitaire- , homme de culture et d'Art, la présence notable de Khalid Naciri, diplomate et spécialiste en patrimoine historique, Youssef Wahboun, professeur et essayiste en histoire de l'Art, Moneim Maher, également universitaire de Vancouver( au Canada), Lahlou Abdelaati, directeur-adjoint de la Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc, Nacer El Houari, Musicologue- compositeur et luthiste de grande renommée, la soirée a permis à la nombreuse assistance et aux invités de la sphère culturelle, de mieux comprendre la mission, l'œuvre et les actions du Maréchal Hubert Lyautey durant la période coloniale française au Maroc. L'éminent conférencier a ainsi levé le voile sur nombre d'aspects inédits ou ambigus de la personnalité et le personnage complexes du Maréchal Résident. Outre l'évocation et le décryptage approfondi des hautes fonctions militaires et de gestion administrative pendant les douze années d'activités de Lyautey en qualité de Résident au Maroc, Guillaume Jobin a dressé un profil situationniste sans complaisance, de cette phase sombre de l'histoire marocaine émaillée de troubles et d'instabilité politique et sociale. Parallèlement, l'auteur a réservé d'amples éclairages au travail méritoire de Lyautey dans le domaine architectural et urbanistique de type colonial, particulièrement à Rabat. Un travail d'envergure reconnu d'ailleurs de nos jours par toute la classe politique et l'intelligentsia marocaine. Au-delà de ce constat édificateur et de gestion de l'espace bâti, l'invité de D'Art Louane a admis devant l'auditoire, que tout ce qu'a entrepris ou projeté comme chantiers Lyautey, a manqué d'une stratégie à long terme car, en dernière analyse, a noté le conférencier, Lyautey servait avant tout, la vision et les intérêts politiques et économiques de la France coloniale de l'époque. Il reste, à-t-il conclu, que Lyautey est une figure emblématique dans les annales des rapports maroco-français d'avant l'indépendance du Royaume, et que le bilan qui pourrait être fait de l'ère coloniale depuis le traité d'Algésiras, pose encore de multiples questions quant à modernisation du Maroc et des impacts de la colonisation sur la vie des populations (ont en-t-ils vraiment profité et comment ont-ils vécu « la pacification » ? Suite à l'intervention du conférencier, un large débat a été ouvert et a donné lieu à maintes précisions, éclaircissements et commentaires de fond et de contexte de la part de Guillaume Jobin, qui a été de bout en bout de la soirée, un excellent narrateur témoin de l'histoire d'un Maroc confronté à de grands défis et un journaliste avisé et au style percutant non dénué de traits d'humour. Une soirée thématique, une de plus totalement réussie par D'Art Louane qui, comme à l'accoutumée, a égayée et agrémentée la rencontre-débat de ce Samedi 20 Décembre 2014, par l'apport bienfaiteur de la musique. Tour à tour, ce sont les étudiants de l'ISADAC (partenaire culturel exemplaire de d'Art louane), venus en grand nombre pour participer activement à la soirée, qui ont fait vibrer les espaces de D'Art Louane, en puisant dans le répertoire classique arabe et populaire marocain les meilleures œuvres d'interprétation. Il y eut tout d'abord, cette superbe révélation artistique : la jeune et talentueuse musicienne- instrumentiste de Salé, Hanae El Mosbiki, absolument éclectique au Qanun suivie par la remarquable prestation de l'Artiste guitariste et comédien de l'ISADAC, Ayoub Gritaa. Ce furent encore d'autres moments forts et chargés d'intenses émotions, au moment ou prirent le relais de la scène, le duo de choc formé par la chanteuse à la voix suave et communicative, Manal Amine et le dynamique jeune luthiste et interprète, Anas. Une véritable perle rare et un virtuose faisant corps avec son luth aux sonorités enivrantes. Tous deux ont en effet enflammé l'auditoire tant ils étaient au diapason et harmonieusement complices, avec des tonalités pures et des mélodies d'une richesse poétique indescriptible. L'on retiendra aussi avec beaucoup d'intérêt, la performance en zajal d'un autre étudiant de l'ISADAC, Said Sakkari ainsi que du musicien, Toumi qui a brillé par se grande maitrise sur la Snitra, un instrument qui fait des merveilles en Art Gharnati notamment. Et comme les Espaces de d'Art Louane inspirent toujours ses nombreux visiteurs (Intellectuels, chercheurs, artistes, historiens, anthropologues, critiques d'Art et chroniqueurs culturels), les prodigieux talents de l'ISADAC ont été rejoints dans la foulée par d'autres jeunes interprètes et instrumentistes chevronnés présents dans la salle. C'est le cas notamment du remarquable luthiste, Ilyas Azalou et son accompagnatrice au chant. En apothéose, le maitre céramiste et ghiwani de la première heure, Mustapha Boukchouch gratifia comme à son habitude, avec maestria et une extrême sensibilité artistique et vocale le public de célèbres compositions du groupe mythique marocain de renom international, Nass El Ghiwane Des titres musicaux anthologiques inspirés par la tradition orale et les contes populaires ancestraux et patrimoniaux repris spontanément en chœur par toute l'assistance, dans une atmosphère empreinte de communion et de joie générale. Dans l'euphorie collective, le partage, la proximité et le métissage interculturel, d'Art Louane vient ainsi confirmer- si besoin en est-sa vocation fondamentale de Résidence Artistique, d'Espace Multiculturel, d'échanges artistiques fructueux et synergiques. But escompté d'une telle approche : valoriser tous les apports expressifs au devant desquels nous retrouvons les Arts-Plastiques, ceux Visuels et la sauvegarde de l'architecture traditionnelle et arabo-andalouse, et d'être constamment, un haut lieu historique ou Artistes, jeunes et vétérans des deux sexes, peuvent donner le meilleur de leur savoir-faire et expériences humaines dans le domaine fédérateur de compétences et dédié à la création sous toutes ses formes.