Bank Al-Maghrib L'abaissement consécutif du taux directeur de 50 points en une période de 6 mois est une décision «historique» dans la conduite de la politique monétaire au Maroc, devant profiter davantage à la clientèle bancaire et à la reprise de l'activité économique nationale, a affirmé le gouverneur de Bank Al-Maghrib (BAM), Abdellatif Jouahri. «La baisse en septembre dernier du taux directeur de 3% à 2,75%, puis à 2,5% en décembre, est une décision historique», a souligné M. Jouahri lors d'une conférence de presse tenue mardi à l'issue du Conseil de BAM, annonçant la tenue prochainement d'une réunion avec les différents opérateurs bancaires afin de les inciter à faire bénéficier leur portefeuille clients des dispositions prises par la Banque Centrale. Il a, dans ce contexte, relevé que cette décision tient compte de la prévision centrale d'inflation, de l'objectif de maintenir le déficit budgétaire à des niveaux soutenables, de la poursuite de l'amélioration du niveau des réserves de change, et vise à soutenir davantage la reprise de l'activité économique. Notant la lenteur du rythme de la reprise dans la zone euro, où la croissance devrait rester limitée à 0,8% pour 2014 et à 1% en 2015 selon les dernières projections de la BCE, le Gouverneur a assuré que ces niveaux de croissance et d'inflation aussi «faibles» enregistrés par le principal partenaire commercial du Maroc, dénotent de l'absence de tensions inflationnistes d'origine externe. En effet, pour l'ensemble de l'année 2014, la croissance devrait rester autour de 2,5% et se situerait, au vu des données actuellement disponibles, à 4,4% en 2015, a-t-il fait savoir, relevant que cette situation témoigne de «la poursuite de la reprise des activités non agricoles et l'amélioration de la valeur ajoutée agricole». D'autre part, le déficit du compte courant s'atténuerait à 6% du PIB à fin 2014 compte tenu des entrées en dons des pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), qui se sont établies à 10,8 milliards à fin novembre, contre 5,1 milliards en 2013, et sous l'hypothèse du maintien des cours du pétrole aux niveaux actuels, a rassuré le Gouverneur. Il a, dans ce cadre, indiqué que les données des comptes extérieurs à fin novembre montrent que le déficit commercial poursuit son redressement avec une baisse de 6,8%, soulignant que les exportations ont augmenté globalement de 6,7% et de 8,6% hors phosphates et dérivés, alors que les importations ont enregistré une quasi-stagnation, avec en particulier des baisses de 8,3% de la facture énergétique et de 6,1% des biens d'équipement. S'agissant des opérations du compte capital, M. Jouahri a fait constat d'une augmentation importante de 10,5% des flux nets d'IDE, portant l'encours des réserves internationales à 177,6 milliards de dirhams à fin novembre et assurant ainsi la couverture de 5 mois et 5 jours d'importations de biens et services. Et d'ajouter que ce niveau devrait continuer de se renforcer pour s'établir à l'équivalent de 5 mois et 10 jours à fin 2015. D'autre part, l'objectif d'un déficit de 4,9% du PIB pour 2014 devrait être atteint avec la perspective de le ramener à 4,3% du PIB conformément aux chiffres du projet de la loi de finances 2015, a-t-il souligné, relevant que les recettes ordinaires se sont améliorées de 4,1%, reflétant notamment la hausse des rentrées non fiscales, tandis que les dépenses ont enregistré une augmentation de 3%, recouvrant une baisse de près de 20 % des charges de compensation et une hausse de celles des autres biens et services et d'investissement. En revanche, M. Jouahri a fait constat de «l'aggravation» du taux de chômage dans le pays, qui a augmenté de 0,5 point en glissement annuel au cours du troisième trimestre, s'établissant à 9,6% et ce, en dépit d'une baisse de 0,3 point du taux d'activité. L'inflation devrait, pour sa part, s'établir à 0,4% pour l'ensemble de l'année 2014, à 1,2% en moyenne en 2015 et à 1,3% au terme de l'horizon de prévision, soit le premier trimestre 2016. Le conseil a en outre examiné et approuvé la stratégie de placement des réserves de change pour l'année 2015, approuvé le programme d'audit interne pour l'exercice 2015, et validé le budget de l'exercice 2015. Jouahri écarte une éventuelle pression inflationniste d'origine interne et externe Le gouverneur de Bank Al-Maghrib (BAM), Abdellatif Jouahri, a écarté une éventuelle pression inflationniste d'origine aussi bien interne qu'externe, estimant que l'inflation devrait continuer à évoluer à des taux relativement «bas» avec une balance de risques équilibrée. M. Jouahri a souligné que l'inflation devrait s'établir à 0,4 % pour l'ensemble de l'année 2014, compte tenu de la hausse du SMIG et des révisions des tarifs d'eau et d'électricité, ainsi que des prévisions des cours des produits pétroliers. L'inflation devrait se chiffrer à 1,2 % en moyenne en 2015 et à 1,3 % au premier trimestre 2016, a-t-il fait savoir. Eu égard à cette prévision centrale d'inflation, le Conseil a décidé d'abaisser une nouvelle fois le taux directeur de 25 points de base à 2,5 %, après une première baisse en septembre dernier de 3 % à 2,75 %. Cet abaissement du taux directeur, qualifié d'historique par M. Jouahri prend également en considération l'objectif de maintenir le déficit budgétaire à des niveaux soutenables, de la poursuite de l'amélioration du niveau des réserves de change, tout en soutenant davantage la reprise de l'activité économique, selon la banque centrale. La mise en œuvre de la décision du Conseil de Bank Al-Maghrib du septembre dernier d'abaisser le taux directeur s'est traduite par une baisse du TMP à 2,76 % au cours des mois d'octobre et de novembre, après 2,99% en moyenne au troisième trimestre, a relevé le gouverneur de la Banque centrale, faisant état d'une légère hausse de 5 points de base à 6,03% au troisième trimestre 2014, quant aux taux débiteurs, en se basant sur des données antérieures à la décision de la Banque. Au plan monétaire, l'agrégat M3 devrait terminer l'année avec une progression de 5,1%, et s'accélérerait à 5,5% en 2015, a relevé M. Jouahri, estimant que l'écart monétaire demeure négatif, dénotant de l'absence de pressions inflationnistes d'origine monétaire. Par ailleurs, le taux de change effectif du dirham s'est déprécié de 0,21% en termes nominaux et s'est apprécié de 0,4% en termes réels au troisième trimestre. Le conseil a en outre examiné et approuvé la stratégie de placement des réserves de change pour l'année 2015, approuvé le programme d'audit interne pour l'exercice 2015, et validé le budget de l'exercice 2015. Le mode de calcul du capital immatériel tient compte des spécificités marocaines Bank Al-Maghrib fonde ses calculs pour l'élaboration d'une étude sur l'évolution de la valeur globale du Maroc au cours des quinze dernières années, sur les spécificités du cas marocain conformément à la méthodologie adoptée par la Banque mondiale, a affirmé le gouverneur de la Banque Centrale, Abdellatif Jouahri. «Les choses vont dans le bon sens et nous sommes maintenant en train de remonter les calculs en prenant en compte la spécificité marocaine», a souligné M. Jouahri, mettant en avant les ressources humaines et l'intelligence engagées dans la réalisation de cette étude afin d'en tirer des conclusions propres au contexte marocain. Se félicitant des réserves de phosphates et de la richesse halieutique dont jouit le Royaume, M. Jouahri a précisé que la particularité marocaine réside, en outre, dans l'aspect institutionnel, la stabilité politique et géopolitique et dans le régime religieux. Le développement du capital immatériel requiert un environnement stable capable de susciter la confiance des investisseurs, a souligné M. Jouahri qui s'exprimait lors d'une conférence de presse tenue mardi à l'issue du Conseil de BAM. Il a également fait savoir que le calcul du capital immatériel est à même d'influencer la formulation des politiques publiques favorisant, par conséquent, une meilleure distribution des richesses sur le plan local et régional. Par ailleurs, la Banque centrale a décidé d'abaisser son taux directeur de 2,75% à 2,5% en tenant compte de l'objectif de maintenir le déficit budgétaire à des niveaux soutenables, de la poursuite de l'amélioration du niveau des réserves de change, tout en soutenant davantage la reprise de l'activité économique. Au plan monétaire, l'agrégat M3 devrait terminer l'année avec une progression de 5,1 %, et s'accélérerait à 5,5% en 2015, a relevé M. Jouahri, estimant que l'écart monétaire demeure négatif, dénotant de l'absence de pressions inflationnistes d'origine monétaire. Par ailleurs, le taux de change effectif du dirham s'est déprécié de 0,21% en termes nominaux et s'est apprécié de 0,4% en termes réels au troisième trimestre. Le conseil a examiné et approuvé la stratégie de placement des réserves de change pour l'année 2015, approuvé le programme d'audit interne pour l'exercice 2015, et validé le budget de l'exercice 2015.