La chute des prix du pétrole fait le bonheur des uns, qui sont bien évidemment les pays non producteurs, et le malheur des autres, à savoir certains pays producteurs, surtout ceux qui n'ont pas su faire profiter leurs peuples de la manne que représente l'or noir. Le voisin algérien est l'exemple-type de cette deuxième catégorie. Lui qui ne carbure qu'au prix (élevé) du baril de pétrole qui a déjà perdu, en moins d'un mois, plus de 30% de sa valeur. Selon le président du Mouvement (algérien) de la société pour la paix (MSP), Abderrezak Makri, qui s'exprimait dans une interview accordée au quotidien "Le Monde" de mercredi dernier, l'actuelle chute des prix du pétrole va mettre à nu une Algérie où «on est arrivé à un état de non-système rongé par la corruption, en guerre intestine permanente et en faillite totale, et qui se dirige vers une crise très profonde». Il prédit même de graves et violentes émeutes sociales, le temps que la cagnotte des réserves de change fonde comme neige. Ce sera au plus tard dans les deux années à venir, le temps qu'il faut pour que le «système» n'ait plus de quoi acheter la paix sociale. Et Makri de conclure que les jeunes algériens vont finir par se révolter, ne se laisseront plus intimider. Et personne ne pourra calmer cette nouvelle génération, puisque les caisses seront vides.