Le peuple marocain et en premier lieu la famille de la résistance et les habitants de la province de Tinghir commémorent, ce demain, le 79ème anniversaire de la bataille de Boughafer, une étape remarquable dans l'histoire de la résistance marocaine, au cours de laquelle les forces coloniales avaient subi une cuisante défaite mémorable par les tribus Ait Atta qui avaient mené une guerre implacable pour défendre la patrie. Dans un article publié à cette occasion, le Haut Commissariat aux Anciens Résistants et Anciens Membres de l'Armée de Libération a indiqué que cette bataille, qui avait été menée par les combattants marocains pour la défense de la liberté, la dignité, l'indépendance et l'intégrité territoriale, constitue l'une des pages mémorables inscrite dans les annales de la résistance nationale, et restera gravée dans les esprits des Marocains, grands et petits, leur inspirant patriotisme, citoyenneté et abnégation aux services du pays. Le 13 février 1933, les forces coloniales avaient mené leur première attaque contre les combattants des tribus Ait Atta, qui s'étaient repliés dans les montagnes de Boughafer. Profitant d'une position stratégique, difficile d'accès pour l'ennemi, les résistants se sont alors organisés pour assurer la défense et prendre d'assaut les positions des forces coloniales, a rappelé la même source. En dépit de leurs armements sophistiqués, les forces coloniales avaient subi une cinglante défaite mémorable lors de cette opération car les combattants marocains téméraires, fort de leur juste cause et leur ferme détermination, étaient très bien organisés, obligeant l'armée française au repli. Face à cette résistance farouche, les forces françaises avaient été contraintes à réviser leur stratégie. Ainsi, le commandant général des forces coloniales, le Général Hure a dû faire appel à deux généraux pour mettre au point une nouvelle stratégie d'attaque du mont Saghro où se sont retranchés les résistants. Après la mort du capitaine Bournazel, les forces françaises ont poursuivi leur bombardement sans interruption de jour comme de nuit sur les pistes de ravitaillement des combattants, les abris utilisés et les points d'eau. Malgré les décès enregistrés parmi les enfants et les personnes âgées de la région, cette situation n'avait pas pour autant entamé le moral et le courage des résistants qui ont forcé l'armée coloniale à entrer en négociations avec le chef des combattants, Assou Baslam, le 24 mars 1933. Un cessez-le-feu fut ainsi décrété. Les combattants ont accepté de déposer les armes sous des conditions, notamment le respect de la dignité des habitants des tribus d'Ait Atta. La bataille de Boughafer constitue donc une étape glorieuse dans l'histoire du Maroc et un événement mémorable qui servira de leçon pour les générations à venir, renforçant ainsi les principes de citoyenneté, de responsabilité et d'abnégation. A cette occasion, un meeting populaire aura lieu à la commune d'Ikniouen (province de Tinghir), à l'initiative du Haut Commissariat aux anciens résistants et anciens membres de l'armée de libération, auquel prendront part notamment des élus et des acteurs de la société civile de la région. Il sera également procédé à l'inauguration mercredi à Ouarzazate d'un espace contenant un centre éducatif et culturel et un musée des anciens membres de la résistance et des anciens membres de l'armée de libération dédié à la conservation de la mémoire nationale. Un hommage sera rendu à cette occasion, à onze anciens résistants et membres de l'armée de libération dont six sont issus de la province de Tinghir et cinq de la province de Ouarzazate en reconnaissance des grands sacrifices consentis au service de la patrie.