La modernisation de l'Administration marocaine constitue un choix stratégique et un défi à réussir dans le cadre des réformes institutionnelles et constitutionnelles. C'est aussi un enjeu majeur pour le Maroc qui entend figurer parmi les nations les plus avancées en matière de bonne gouvernance et reddition des comptes. La tenue à Rabat, la semaine écoulée, du Conseil supérieur de la fonction publique, quelques jours avant le Congrès annuel de l'Institut international des sciences administratives (13-17 juin à Ifrane), remet au devant de la scène cette question qui semble, à la fois, contrainte et complexe. La mise œuvre du projet de modernisation de l'Administration marocaine avance à petits pas, mais avance tout de même. Le dernier conseil supérieur de la fonction publique n'a pas tranché dans les points à l'ordre du jour de sa réunion du 10 juin 2014. La refonte du statut de la fonction publique, la mobilité des fonctionnaires, la formation continue et le recrutement par contrat au sein de l'Administration et d'autres projets seront probablement examinés ultérieurement. Une nouvelle session est prévue le 8 juillet 2014. Le Plan d'action du ministère pour la période 2014-2016 suppose, semble-t-il, la conception d'une stratégie globale destinée à accompagner la régionalisation avancée. Cela requiert aussi la prise en compte des contraintes qui pèsent sur les instances décentralisées, notamment celles liées aux insuffisances des ressources humaines, aux limites budgétaires et technologiques; mais aussi aux exigences d'aménagement territorial et au développement durable. C'est dire, en définitive, que l'enjeu est de taille, en ce sens qu'il implique la responsabilité des décideurs publics et la reddition des comptes. Le ministre de la Fonction publique et de la modernisation de l'administration, Mohamed Moubdii, tente dans cet entretien d'apporter quelques éclairages.