S'il est une chanteuse, poétesse et militante confirmée et accomplie, c'est bien Sapho. Avant même le discours sur la coexistence pacifique, née notamment à la suite des événements du 11 septembre, elle s'employait à rapprocher les cultures en démontrant leurs points communs surtout que Sapho a eu la possibilité de partager son vécu avec trois cultures. Originaire du Maroc, elle a émigré en France avant de prendre son bâton du pèlerin pour aller découvrir d'autres contrées, leurs cultures, leurs musiques et leurs styles de vie. A ce titre, elle est considérée comme une pionnière qui n'a jamais été motivée par une quelconque idéologie, si ce n'est celle de la paix entre les cultures et les civilisations. C'est toujours avec une grande fierté qu'elle évoque ses origines et les influences qu'elle a subies. « Je suis née au Maroc où j'ai été bercée par la musique du Moyen-Orient, par des influences espagnoles très présentes, mais aussi par le jazz, et par la radio française qui nous diffusait du Barbara ou du Lou Reed. Mon père était musicien juif berbère qui chantait de la musique arabo-andalouse du XIème siècle et ma mère, une juive marocaine très proche des Espagnols. Entre ma langue natale, l'arabe, et tout ce mélange des origines familiales, il aurait été bizarre que je ne sois pas attirée par les langues et les traductions. Quand on dit « Olé » en espagnol et « Allah » en arabe, il y a des similitudes et je pense même que cela doit avoir la même origine », aime-t-elle à préciser. Sapho a eu l'occasion que beaucoup auraient aimé avoir, c'est-à-dire aller à la découverte de l'Amérique. Elle avait débarqué à New York pour effectuer un reportage pour le compte d'un magazine français, avec comme seul recul et échappatoire, ses origines à la fois marocaine, africaine, juive et méditerranéenne. Elle n'avait de commun avec ce qui était alors à la mode que son look, un look de pink. Mais elle va se rendre compte tout de suite qu'elle n'en est pas une, car elle n'en partageait ni les idées, encore moins les valeurs, si ce mouvement en avait. C'est un mouvement qui a suivi celui des hippies et baba cool et qui n'avait aucune philosophie si ce n'est de tout rejeter en bloc sans jamais rien apporter ou proposer. Aussi, n'était-elle à aucun moment de sa vie une accro à la drogue, à l'alcool ni à aucune autre substance. C'est là où elle s'est rendu compte qu'elle s'était trompée d'adresse, mais comme le hasard fait bien les choses et qu'elle comptait sur une sorte de karaoké pour se faire remarquer dans une boîte de New York, elle a rencontré une personne qui lui avait proposé d'enregistrer un album à Paris. C'était comme une sorte de retour aux sources, non pas aux sources marocaines mais méditerranéennes, du moins, car au pays de l'Oncle Sam, elle avait découvert combien elle était attachée à ses origines. «J'aimerais, dit-elle, que la philosophie se propage dans le monde entier, qu'elle amène questionnement et ouverture. J'ai eu la chance d'avoir une vie merveilleuse, de me positionner à des endroits où les choses avaient un sens. C'est un luxe infini de pouvoir être là où l'on a choisi d'être». Sapho est non seulement une chanteuse et une poétesse, mais elle est aussi une philosophe qui a eu la chance que les autres n'en ont pas eu : appartenir à plusieurs cultures, visiter plusieurs pays et embrasser plusieurs expressions artistiques à la fois. Grande soirée musicale arabo-judéo-andalouse Harmonie d'une coexistence pacifique Dédiée à SM le Roi Mohammed VI, la famille Royale et le peuple marocain, la cérémonie musicale organisée par l'Association "kinor David Maroc" et consacrée à l'art arabo-judéo-andalouse a connu un fort succès populaire et retentissement international considérable auprès de diverses communautés à travers les quatre coins du globe. Car le genre du thème, unique dans son universalité communautaire, est très prisé et recherché et on ne remerciera jamais assez les promoteurs de cette magnifique rencontre de l'opportunité de cette harmonie musicale qui outre, l'entretien de cette richesse culturelle préserve et garantit un patrimoine riche, varié et toujours inspiré. De grands artistes se sont ainsi produits pour rappeler et surtout perpétuer cet art musical séculaire. Citons les authentiques et modernes du genre de Sanaa Marahati, Baha Ronda et le célèbre Michel Abitan. A cela, il convient d'ajouter le cocktail fabuleux du gharnati et du melhoun, en Matrouz, présenté par l'orchestre chabab Al Andalous sous la direction de Mohamed Debbi et la chorale « Kinor Dvid Maroc » sous la baguette de Michel Abitan et l'œil vigilant du grand maitre Haj Ahmed Pirou. Un parterre haut de gamme Assistance des plus relevées à cette soirée musicale dédiée à l'art arabo-judéo-andalouse puisant ses racines séculaires dans la longue histoire de la coexistence pacifique du destin commun entre peuples méditerranéens qui ont écrit, à leur manière, les pages glorieuses d'une communauté qui a toujours vécu heureuse au-delà des vicissitudes de l'histoire. Parmi les personnalités présentes à cet " évènement" musical, on aura relevé le conseiller de SM le Roi, André Azoulay, féru de ce genre (ainsi que son épouse Katia, auteure d'un remarquable ouvrage sur la ville d'Essaouira), de serge Berdugo, S-G du Conseil des Communautés israélites du Maroc, de Boris Toledano, Président de la communauté israélite de Casablanca, du Wali du Grand Casablanca Khalid Safir, de Jacques Toledano, Président exécutif de la Fondation du patrimoine judéo-marocain du Musée du judaïsme marocain, Mounir Sefrioui, Vice Président de l'Association des Amateurs de la musique Andalouse du Maroc, Conservateur du Musée Dar Al ala, de Mounir Guedira S-G de Ribat Al Fath, de Brian Shukan, Consul général des USA, ainsi que Henri Halioua, Président de l'Association " kinor David Maroc" organisatrice dudit évènement, mélomane convaincu et... averti de la chose, sans oublier bien sûr l'infatigable Albert Benhamou vice-président de l'Association précitée.