Dans un communiqué de presse, dont Al Bayane a eu accès mardi, Amnesty international exige de cesser les mesures d'expulsions des étrangers démunis de papiers en règle et déterminer les responsabilités en rapport avec les morts de subsahariens survenues le 6 février dernier au large de la ville occupée de Sebta. A travers cette attitude, l'ONG se démarque totalement des récentes déclarations du ministre espagnol de l'Intérieur, Jorge Fernández Diaz, dans lesquelles il s'était prononcé en faveur de la modification de ce texte de loi pour permettre l'expulsion immédiatement des sans-papiers dès le moment de leur interception. «Les expulsions collectives d'immigrés sur le champ sont une pratique illégale qui consiste à obliger un groupe d'immigrés à traverser la frontière de retour sans avoir accompli les procédures établies dans la loi nationale en vigueur et sont contraires aux normes internationales, telle la Convention Européenne des Droits de l'homme», a commenté Estéban Beltran, directeur d'Amnesty International en Espagne. Le cas le plus récent est celui du refoulement de subsahariens ipso facto vers le Maroc, le 6 février dernier, jour où avaient péri dans la mer 15 personnes dans leur tentative de regagner à la nage Sebta, rappelle-t-on. Le ministère espagnol de l'Intérieur a admis publiquement que la Garde Civile avait remis aux autorités marocaines 23 subsahariens «immédiatement» après leur détention. «Ces pratiques illégales doivent prendre fin immédiatement. Aucune personne ne doit être expulsée ni de manière directe ni de manière indirecte ou lorsque sa vie, son intégrité ou sa liberté sont menacées», a ajouté Beltran.