La petite ville de Tahla, province de Taza, fête, ce week-end, le nouvel an amazigh aux couleurs de la jeune performance musicale purement marocaine. Initiée par l'association ADRAR pour le développement et l'environnement, cette deuxième édition, à l'instar de la précédente, se veut un moment de réflexion et de festivité célébrant cette coutume et jour historique dont les racines sont plantées dans la mémoire des Imazighen. A l'occasion, deux jeunes artistes de talent charment le public avec un bouquet de chansons de leurs derniers albums, en l'occurrence de Nasr Mégri et Abdelhadi Amnay. Deux voix, deux styles différents, mais le message reste le même : éloge de la diversité culturelle, la paix, la différence et le vivre ensemble. D'où l'objectif de l'association dans le sens de mettre la lumière sur le thème central de l'événement : «Le nouvel an amazigh : célébration et significations». En effet, «l'objectif de ce rendez-vous annuel, indiquent les organisateurs dans un communiqué, est de contribuer à rendre justice et hommage à la mémoire et la culture amazighe en tant que composante essentielle d'une identité marocaine multiple et plurielle, mais toujours dans cette quête de l'unité de tout un pays.» Au menu de cette manifestation culturelle, une conférence sous le thème : «l'avenir de la diversité linguistique au Maroc à la lumière des expériences internationales ». Dans ce cadre, une pléiade d'intellectuels et de chercheurs dont Ahmed Arehmouch, président d'AZETTA amazigh, l'anthropologue Zayd Ouchna et le chercheur Abid Mimoun présenteront l'expérience marocaine en la matière, alors que la représentante de l'ambassade de Suisse au Maroc, Dagmar Schmidt, présentera le modèle suisse dans la gestion de la pluralité linguistique. Un va et vient culturel et échange des expertises afin de renforcer la diplomatie culturelle entre les deux pays. En marge de cette conférence, une projection du documentaire «Hamasat al aâli» (murmures des cimes) du réalisateur et critique de cinéma Cherqui Ameur. Un travail projetant sur ses lumières sur des créateurs laissés à l'ombre dans le sud est pays. Un partage cinématographique faisant la reconnaissance et rendant hommage à ces figures de proue de l'art amazigh marocain. La diversité linguistique et culturelle sera vénérée par des lectures poétiques et chants livrés par des groupes folkloriques de la région tels le groupe Izli n'Aint Warayan, groupe Inchadan, Tamidolit et le poète amazigh Mustapha Tamzirt. Signalons, à l'occasion, qu'une pétition sera également signée afin de proclamer officiellement le jour de la nouvelle année amazighe comme fête nationale. **** Midelt La communauté juive marocaine célèbre la Hiloula C'est dans une atmosphère ponctuée de tolérance, prière et recueillement que les membres de la communauté juive marocaine d'ici et d'ailleurs ont commémoré, mardi 14 janvier 2014, la Hiloula, pèlerinage rituel à la tombe de Rabbi Ishaq Abehassira, à Gourrama dans la province de Midelt. Venus, ainsi, des quatre coins du monde, les pèlerins, comme chaque année, ont afflué, depuis samedi dernier, aussi nombreux à Toulal le dans le Sud-est marocain (environ de 600 km de la capitale économique du royaume) pour célébrer ce rite ayant des racines dans la terre du culte juif depuis des décennies. Au cours des quatre jours de pèlerinage, une jouissance des moments de spiritualité, des lectures de texte sacré ont marqué les moments forts de cette fête religieuse. À l'instar des années précédentes, le pèlerinage rituel de Rabbi Ishaq Abehassira réunit de plus en plus de jeunes juifs qui viennent pour découvrir la région et s'arrêter sur cette cohabitation qui règne au Maroc depuis des siècles. A l'occasion, ces derniers ont dansé et chanté sous les rythmes de la musique gnaouie et le malhoun. Des moments de festivités qui ont continué jusqu'au l'aube. De l'autre, les visiteurs marocains ne sont pas en reste. Alors quelques uns sont venus également de différentes régions du pays en vue de retrouver leurs anciens voisins et amis d'enfance. L'inauguration officielle de cette soirée a été marquée également par la présence du gouverneur de la province de Midelt, ainsi que d'autres personnalités de la société civile. Il est à noter dans ce cadre que le Maroc, selon le rabbinat marocain, renferme plus de 600 lieux sacrés juifs qui varient selon leur importance locale, régionale, nationale ou mondiale, dont la sépulture de Rabbi Ishaq Abehassira, mort en 1912 et enterré à Gourrama. Ce dernier se considère comme un apôtre de la liberté de culte qui caractérise le Maroc depuis des siècles. Peuplé à 50% de juifs exerçant notamment des métiers commerciaux, ainsi que de différentes activités de la vie quotidienne dans un climat de cohabitation et voisinage fraternel avec les autres habitants du petit village, Gourrama. Rappelons que cette composante est présente dans la région comme en témoigne une école talmudique, une synagogue, un cimetière.