Après une année 2013 tout juste passable, selon le FMI, le Maroc est attendu sur d'autres chantiers plus rudes et plus couteux; celui des retraites et celui de la compensation. Mais aussi celui de la réforme de la justice et de l'enseignement. 2014 serait-elle alors l'année d'une franche reprise ? Rien n'est moins sûr. Mais ce scénario optimiste semble avoir du plomb dans l'aile. Les prévisions de croissance seraient loin des rebonds espérés. On prédit une croissance aux alentours de 4%, mais il n'est pas sûr que cela suffise à améliorer les principaux indicateurs économiques et réduire les déficits cumulés particulièrement au plan social. Même si nombre de prévisionnistes sont optimistes, le doute plane encore quant à notre capacité à relever le défi de la croissance et de l'emploi. Un défi difficile certes, mais absolument nécessaire pour sortir de l'ornière. On n'est jamais à l'abri d'une bonne surprise. Comme disent les sages : il faut espérer le meilleur et se préparer au pire. Les parlementaires viennent de trouver un compromis sur le budget 2014 pour éviter la poursuite des blocages politiques à répétition. De nombreux sujets de tensions persistent cependant et l'incertitude reste forte sur la volonté d'accélérer les réformes attendues cette année, du moins celles recommandées par le FMI. Si l'économie marocaine a résisté et réussit en 2013 une croissance de 5%, c'est grâce à l'agriculture et à la générosité du ciel. Il faut rêver pour espérer plus et mieux en 2014. Le contexte extérieur n'est pas réellement porteur, et la conjoncture nationale continue d'afficher des signes de fatigue : l'immobilier se tasse, les liquidités bancaires se font moins abondantes qu'avant, les ménages marocains indécis -le pouvoir d'achat étant serré-, les grands chantiers d'infrastructure ralentissent... Des indicateurs qui froissent les prévisions les plus optimistes. Certes, le chômage baisse mais la réalité du marché du travail demeure préoccupante. L'indemnité pour perte d'emploi, cette bonne mesure qui démarre cette année, ne saura masquer l'ampleur du sous-emploi des jeunes ? Au fond, la formation professionnelle reste problématique. C'est un chantier qui mérite réflexion et un débat structurel. Plus que d'une formation initiale, le Marocain a besoin d'être formé en permanence. Sans doute, la question de l'adéquation formation-emploi était mal posée. Il y a cette évidence : pour chaque jeune, l'accès à un revenu suppose d'avoir un emploi, et que l'accès à l'emploi dépend aussi bien de la qualification professionnelle et du niveau de l'activité. La réforme de l'enseignement, fort attendu, cultive bien des espoirs. L'année qui s'ouvre serait bel et bien l'année de l'espoir.