En marge de la tenue de la session hivernale statutaire du Comité Central du Parti du Progrès et du Socialisme; l'apostrophe tonitruante (et certainement non innocente) de l'un des membres de l'honorable et néanmoins pléthorique institution sur la probable candidature d'un autre membre à la responsabilité de Secrétaire Général lors du prochain congrès national montre le changement opéré au sein du parti. Si elle apparaît comme acquise actuellement, la multiplicité des candidatures à ce poste éminent a été l'objet de débats en conclave fermé avant la tenue du huitième congrès national du Parti du Progrès et du Socialisme. Fallait-il que l'instance exécutive du parti, les membres du Bureau politique en l'occurrence, se mette d'accord bien avant la tenue du congrès sur une seule candidature ou laisser le choix aux membres du Comité Central, nouvellement élu, de se prononcer sur des candidatures multiples? Ce relent de centralisme démocratique ne s'est pas dissipé sans soulever des discussions âpres, voire l'apparition de quelques animosités. Beaucoup plus que la ligne politique du parti qui faisait l'unanimité, d'autres approches, où la diversité des avis et des pratiques l'emportait, déterminaient le débat. La volonté de se transformer en un parti de masse, l'éternelle question identitaire et son renouvellement, la nécessaire modernisation des structures partisanes et leur management, l'expérience gouvernementale du parti depuis l'alternance consensuelle, la maîtrise étatique du processus électoral et son incidence sur la configuration de la carte électorale, la pratique de l'ouverture et ses incidences, le développement de la démocratie interne, l'usure du militantisme et la mise en place d'une structure semi-professionnelle au sein de l'administration nationale du parti, les plans de carrière et les ambitions légitimes des un(e)s et des autres; rien que cela et encore plus, constituaient le soubassement des positions des membres du Bureau politique, tout en fair-play et sincère camaraderie. Une fois la décision prise, sa mise en œuvre releva beaucoup plus de la déontologie que du règlement. Après la levée de quelques appréhensions en relation avec l'organisation matérielle de l'élection; les membres du Comité Central nouvellement élus, et pour une fois aussi nombreux, eurent à choisir entre trois candidats. Ils le firent, jusqu'au petit matin, dans une discipline exemplaire en élisant celui qui leur semblait être le plus à même à diriger le Parti du Progrès et du Socialisme et à répondre à leurs attentes aussi bien partisanes que politiques. Il y a quelques jours, le Comité Central du Parti du Progrès et du Socialisme a pris la décision statutaire de réunir le Congrès national dans sa neuvième édition. Il aura lieu les 30, 31 mai et 1er juin 2014 et sera l'occasion de «mettre à niveau les structures et instances du parti et les organisations et espaces qui en relèvent dans l'objectif ultime de les mobiliser au service du projet sociétal du parti». Ainsi, il sera procédé au renouvellement des sections locales et des sections provinciales pour tenir les congrès statutaires où seront élus les congressistes qui s'ajouteront aux membres actuels du Comité Central, aux membres des groupes parlementaires, aux présidents des conseils communaux et des arrondissements et des représentants des secteurs socioprofessionnels, des organisations parallèles et des commissions thématiques tel que prévu par l'article 13 des statuts du parti. Cet ensemble de procédures devra être décliné au sein de l'une des cinq commissions ad hoc mises en place par le Comité Central: celle des statuts, de la vérification des mandats et du règlement spécifique au congrès. C'est dans cette commission que s'élaborera l'alchimie nécessaire pour que l'arithmétique des votes puisse se traduire en choix politiques. La cartographie partisane, le poids électoral dans la vie nationale en constitueront la trame. Toute candidature au Secrétariat général devra prendre en considération cette réalité car c'est elle qui déterminera l'issue du vote final, le reste n'est que grenouillages. Il reste que l'expérience des autres partis en la matière ne soulève pas l'enthousiasme des membres du PPS qui craignent un entrisme qui risquera de modifier ce qui semble comme établi. On attendra la session printanière du Comité Central pour en savoir plus sur le verrouillage ou l'ouverture du neuvième congrès national du Parti du Progrès et du Socialisme. D'ici là, les candidats potentiels peuvent toujours travailler à élargir les rangs du parti et à en consolider les structures. C'est le seul en 2014 à tenir son congrès.