Faute de convergence sur l'agriculture et les produits industriels Arrivé à la tête de l'organisation en septembre après huit ans de mandat du Français Pascal Lamy, le nouveau patron de l'institution internationale, le Brésilien Roberto Azevedo, va conduire son premier rendez-vous majeur en Indonésie alors même que l'OMC semble dans une impasse. D'après les observateurs, en cas d'échec à Bali, la voie multilatérale pour régler les différends commerciaux perdrait durablement du poids au profit des accords bilatéraux. Cette situation de blocage n'a pas empêché le patron de l'organisation de faire montre d'optimisme : «le processus de Genève est terminé, nous sommes allés aussi loin que possible». Selon lui, c'est aux ministres désormais de se prononcer sur les problèmes sur la table aujourd'hui et «de répondre à la question de savoir quel sera l'avenir de l'OMC». La conférence ministérielle de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), qui s'ouvre ce mardi à Bali en Indonésie, s'annonce d'ores et déjà sous de mauvais auspices faute de convergence sur l'agriculture et les produits industriels. De fait, les 159 pays membres de l'organisation se sont séparés, vendredi, sur un constat d'échec à l'issue d'un round de discussions à Genève, malgré un forcing des pays les moins avancés (PMA) pour faire aboutir les négociations. «Nous n'allons pas à Bali avec des textes finalisés qui auraient permis aux ministres d'annoncer au monde un ensemble d'accords multilatéraux, le premier depuis la création de l'OMC» en 1995, a regretté le patron de l'institution internationale, le Brésilien Roberto Azevedo pour qui il s'agit là d'une «mauvaise nouvelle». Une avancée à Genève aurait ainsi aidé l'organisation à restaurer sa crédibilité, durement écornée en l'absence de progrès dans les pourparlers du cycle de Doha, au point mort depuis son lancement en 2001. Climat de doute A quelques jours de la conférence, le groupe des pays pauvres avait cru opportun de rappeler à l'ordre les Etats membres en mettant en garde contre «le climat de doute» qui pèse sur la crédibilité du système commercial multilatéral. Fait symbolique, l'OMC a annoncé in extremis une percée sur la facilitation des échanges en faveur des PMA, une évolution dont l'artisan n'est autre que la nouvelle direction, mais aussi plusieurs parties prenantes, y compris le Maroc qui assure la coordination du groupe africain. Arrivé à la tête de l'organisation en septembre après huit ans de mandat du Français Pascal Lamy, le nouveau directeur général va conduire son premier rendez-vous majeur en Indonésie alors même que l'OMC semble dans une impasse. D'après les observateurs, en cas d'échec à Bali, la voie multilatérale pour régler les différends commerciaux perdrait durablement du poids au profit des accords bilatéraux. La Chine, les Etats-Unis et l'Union européenne, pour ne citer que ceux-ci, ont en effet multiplié ces dernières années les conventions commerciales à caractère bilatéral, tout en continuant d'affirmer leur soutien au système de commerce multilatéral. Si cette situation de blocage venait à se prolonger, préviennent les experts de l'OMC, les pays les plus impactés seraient les poids-légers du commerce mondial, incapables de faire valoir leurs vues dans des négociations bilatérales. Quel sera l'avenir de l'OMC Cette situation de blocage n'a pas empêché le patron de l'organisation de faire montre d'optimisme : «le processus de Genève est terminé, nous sommes allés aussi loin que possible». Selon lui, c'est aux ministres désormais de se prononcer sur les problèmes sur la table aujourd'hui et «de répondre à la question de savoir quel sera l'avenir de l'OMC», a-t-il fait observer. A Bali, les ministres auront à se pencher sur dix projets d'accords sur lesquels les ambassadeurs des pays-membres n'ont pas pu s'entendre à Genève. Ces textes se rapportent à trois questions cruciales du cycle de Doha, en l'occurrence la facilitation des échanges, l'agriculture et le développement. Selon les chiffres de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), un éventuel accord multilatéral sur la simplification des procédures douanières pourrait diminuer de 10 pc les coûts des échanges commerciaux, ce qui représente à lui-seul un montant estimé à 400 milliards de dollars.