Le rideau rouge s'est levé sur la 13e édition du festival international du film de Marrakech vendredi dernier au palais des congrès de Marrakech au cours d'une cérémonie riche en émotions, célébrations et exaltations des prouesses de différentes icônes du 7e art. Avec un décor merveilleux et magique, un public cinéphile riche, ahuri et passionné, des stars du cinéma d'ici et d'ailleurs, le FIFM a revêtu le style «hollywoodien», sous les flashs et feux des projecteurs déterminés à ne rien rater. Comme à Hollywood, un couple se démarqua et le «destin» voulut que ce soit Martin Scorsese et Sharon Stone. Entre sourires, clins d'œil mêlés de complicité, d'intimité et exaltations, les deux icônes du cinéma américain ont rempli d'admiration le public de la ville ocre. Au cours de la cérémonie d'ouverture présidée par Martin Scorsese, président du jury de cette 13e édition du festival, l'acteur et réalisateur américain n'a pas manqué d'exprimer sa joie pour avoir été choisi à la tête de l'équipe du jury du FIFM qui statuera sur les 15 longs métrages en compétition cette année. «Le FIFM est un précieux foyer pour le cinéma», a-t-il souligné, notant par la même occasion son affection profonde pour le Maroc où il a réalisé deux tournages, notamment «La dernière Tentation du Christ» et «Kundun» et a présenté en 2007 son film l'«Aviator» devant le public de Jemaa El Fnaa. Au premier plan de cette cérémonie inaugurale, l'actrice américaine Sharon Stone qui a reçu des mains de son louangeur, Martin Scorsese, l'étoile du FIFM en guise d'hommage pour son parcours cinématographique brillant. Sharon Stone est une «vraie star» du cinéma, c'est une «véritable vraie star», a insisté Martin Corsese sous les acclamations du public. «C'est un moment émouvant pour moi d'être à Marrakech pour recevoir cet hommage du cinéma qui est la démonstration de mon pouvoir d'incarner autrui. Ce qui est important dans la vie c'est de poursuivre ce qui compte pour soi. Je crois qu'il revient à chaque individu de choisir sa propre destinée.» L'égérie du cinéma américain a su incarner de manière convaincante plusieurs rôles : épouse délaissée, tueuse, amante.... Ce qui lui a valu plusieurs prix et sacres lors des festivals internationaux, notamment le festival du Meilleur film à Berlin. En 1995, elle est nominée à l'oscar de la Meilleure actrice pour le film Casino et obtient un Golden Globe de la meilleure actrice pour le même film. En 2002, elle fait partie du jury du 55e festival de Cannes. En 2007, elle concourt à l'ours d'or du meilleur film à Berlin. Sharon Stone possède son étoile sur le fameux «Walk of fame» à la hauteur du 6925 Hollywood Boulevard de Los Angeles. Chose prévue, chose due. A tout Seigneur, tout honneur. Un moment honorifique a été réservé au cinéma indien à travers la projection de Ram-Leela,une adaptation bollywoodienne des plus réussies de Roméo et Juliette du réalisateur Sanjay Leela Bhansali, avec un décor, un mélange de couleurs et de musique qui rappellent le romantisme indien. Le festival se poursuit dans la ville ocre ce lundi par la projection de deux films en compétition «Han Gong-Ju» et «Bad Hair» et les masterclass dirigés par James Gray. Deux films en hommage au cinéma scandinave, notamment «The Emigrants» du suédois Jan Troell et «All that matters is past» de la norvégienne Sara Johnsen seront également présentés dans l'enceinte du palais des congrès. **** Juliette Binoche La muse du cinéma français Après Hollywood, les feux des projecteurs du FIFM se sont braqués samedi dernier sur le cinéma français au cours d'un vibrant hommage rendu à la comédienne française, Juliette Binoche. L'actrice passionnée a reçu l'étoile du FIFM des mains du réalisateur et scénariste français Bruno Dumont pour s'être distinguée tout au long de sa carrière pour son penchant pour les rôles complexes et son talent d'actrice hors pair. Dans un discours émouvant empreint d'une sincérité profonde, le scénariste français Bruno Dumont a mis en avant la familiarité qui l'unissait à Juliette Binoche, puisque la comédienne joue en 2013 dans «Camille Claudel 1915», une de ses dernières réalisations. «Juliette sait par son art de comédienne exprimer des sentiments humains comme ils montent et descendent. Elle travaille avec acharnement et demeure pleine de volonté. Ce mystère qui nous comble tous c'est la grâce qui souffle sur elle», a-t-il déclaré dans son hommage. Au cours de cette cérémonie honorifique, Juliette Binoche, une habituée des podiums et des awards, a exprimé sa joie pour l'hommage qui lui a été rendu au Maroc. Elle a rappelé que l'histoire de sa famille était liée au Maroc, son père ayant grandi à Tiznit et à Agadir, et son grand-père, amateur de cinéma, ayant été enterré au Maroc. « L'acteur est un athlète atypique, une personne de cœur. J'en suis convaincue. Quand un acteur trouve un metteur en scène qui sait le voir, la magie opère. Mon désir premier, mon désir d'enfant, c'était d'être plus proche de vous. C'est un rêve de ma vie qui, peut-être, un jour l'unité retrouvée, pourra enfin se réaliser. Alors je n'ai trouvé que ce moyen : être actrice. », S'est-elle exprimée devant le public cinéphile venu nombreux saluer ses prouesses artistiques. Curieuse, passionnée d'aventures et de défis, Juliette Binoche est connu dans le monde du cinéma pour son interprétation de rôles de divers genres. Oscarisée et césarisée, la comédienne française se livre à un sempiternel dépassement de soi. Elle reçoit en 1993, le prix d'interprétation à la Mostra de Venise et le César de la meilleure actrice en 1994 grâce aux films «Fatale» de Louis Malle en 1992 et «3 couleurs» de Bleu Krzysztof Kieslowski. En 1997, sa carrière connait un grand succès. Elle remporte l'ours d'argent et l'oscar du meilleur second rôle pour avoir interprété le rôle de l'infirmière Anna dans le Patient anglais. En 1999, elle joue dans «les enfants du siècle».Un rôle qui lui permet de décrocher l'Oscar de la Meilleure actrice. En 2007, elle est la maitresse de cérémonie du 60e festival de Cannes. Trois ans plus tard, elle obtient le prix d'interprétation féminine au festival de Cannes de 2010 grâce au film «Copie Conforme». En 2013, elle joue le rôle de Rebecca, l'une des photographes de guerre les plus respectées du monde dans «A thousand times Good night» du réalisateur norvégien Erik Poppe.