23e édition de la journée internationale des droits de l'enfant Cela fait près de vingt-cinq ans déjà que la convention internationale des droits de l'enfant a été adoptée, mais les enfants continuent toujours de réclamer aux adultes le respect de leurs droits. Preuve que si certains enfants ont pu avoir gain de cause dans leur bataille, d'autres sont encore l'objet de nombreux outrages et abus. La journée mondiale des droits de l'enfant célébrée le 20 novembre a été encore l'occasion pour de nombreux pays, notamment le Maroc, de passer au crible l'état des droits des enfants. Le Maroc a réalisé des avancées importantes quant au respect des droits des enfants en se dotant en 2006 d'un plan d'action national pour l'enfance dont la date butoir est prévue pour 2015. Par ailleurs, sa législation se conforme de plus en plus à ses engagements internationaux pour protéger l'enfance. Pourtant, si le Maroc a ratifié la convention internationale des droits des enfants en 1993 et enregistre des progrès quant à la protection des enfants, il faut dire que tous ses enfants ne jouissent pas pleinement des droits qui leur échoient selon les 54 articles de cette convention. Les enfants au Maroc font encore face à plusieurs défis, notamment le travail précoce, le manque de scolarisation amplifiés par les disparités entre le monde rural et urbain, entre filles et garçons. Dans un communiqué rendu public à l'occasion de la rentrée scolaire 2013-2014, l'Unicef appelait le Maroc à plus d'équité dans le respect du droit à la scolarisation de tous les enfants. Si des efforts louables en matière de scolarisation des enfants ont été réalisés, il faut dire que des défis persistent. Et pour preuve, le taux de scolarisation collégial des filles dans le monde rural est de 57,8% et au secondaire qualifiant, uniquement de 18,8%. De nombreux enfants vulnérables souffrant de handicaps sont également privés de ce droit inaliénable. Et pour couronner le tout, de nombreux mineurs sont la cible de travaux forcés, domestiques et sont même victimes d'affres corporelles. Selon le Collectif pour l'éradication du travail des petites bonnes «des milliers de fillettes sont privées d'école pour des raisons multiples, dont la précarité et l'ignorance de leurs familles, la quasi-absence d'infrastructures scolaires, la prolifération des «samsar», la duplicité des employeur(e)s et la complicité de leur environnement.» Selon des statistiques du Haut commissariat au plan en 2011, 123.000 enfants de moins de 15 ans étaient astreints à des travaux pénibles. «Ce taux est trois fois plus élevé chez les 20% de la population les plus pauvres par rapport aux 20% de la population les plus riches, relève le rapport de l'Unicef intitulé «l'équité pour accélérer la réalisation des droits des enfants au Maroc.» A dire que le respect des droits des enfants est influencé par l'appartenance géographique. Ainsi, selon le même rapport, «les enfants de la région Doukkala Abda sont 15 fois plus exposés au risque de travail que ceux de Guelmim Essmara». Si le respect des droits des enfants est une bataille constante, du fait des inégalités persistantes, sa réussite nécessite une implication de tous les adultes concernés par la question de l'enfance: l'Etat aussi bien que les familles et les activistes de la cause de l'enfance. Ainsi, dans le but de protéger l'enfance et surtout de lutter contre la mortalité infantile, le ministère de la Santé a procédé le 13 novembre dernier au lancement du plan d'action 2013/2015 pour accélérer la cadence de réduction de la mortalité maternelle, néonatale et juvénile, dans neuf régions prioritaires, bénéficiant d'un budget global d'environ 271 millions de dollars, soit une contribution à hauteur de 97% par le ministère de la Santé et 3% par des institutions onusiennes spécialisées, avec pour objectif de réduire de 82% le taux de mortalité maternelle.