Logements sociaux Des bâtiments sortent de terre à Casablanca, Mohammédia et d'autres villes du Royaume à un rythme effréné. Un clin d'œil suffit pour se rendre compte qu'un lopin de terre a été déblayé par des bulldozers, des scrapers et niveleuses «made by» Caterpillar et est fin prêt pour accueillir les ouvriers des groupes Addoha, Al Omrane, Palmeraie Développement ou encore les espaces Saada... Ces bâtiments dont la ressemblance près les démarques des autres constructions singulières sont une réponse du gouvernement de concert avec les promoteurs immobiliers au droit de tous à un logement convenable. La gentrification prend place. Le Maroc déploie ses efforts pour maitriser le développement urbain. Les logements sociaux bourgeonnent par milliers, les «slums» disparaissent, les espaces libres s'emplissent de bâtiments «sosies». Les environs de la gare ferroviaire de Mohammédia et du boulevard de la résistance, deviennent au fil du temps le réceptacle de ces nouvelles habitations. Un appartement réparti en 2 chambres, cuisine, salon, salle de bain, le tout agrémenté de couleurs attirantes et d'une propreté extrême. Mais ces logements qui montent de terre comme des champignons effacent les espaces verts, l'espace libre. A Mohammédia, le seul espace vert reste le parc situé au centre ville où la population de Mohammedia peut se divertir et profiter du temps. Le constat est incontestable. La société marocaine connait des mutations d'ordre social, socio-économique et environnemental. Le phénomène d'urbanisation se propage dans tout le Royaume. Le gouvernement et les promoteurs immobiliers s'engagent à s'inscrire dans la lignée de cette poussée urbanistique. Une réponse qui baigne également dans le programme des Nations Unies pour l'habitat intitulé «Towns without slums». A travers l'accroissement de la construction des logements sociaux, le Maroc ambitionne de donner aux personnes ayant des revenus faibles la possibilité d'acquérir des logements dignes, de dissoudre l'habitat insalubre et d'éradiquer les bidonvilles. En 2008, le gouvernement avait annulé les incitations fiscales au profit des promoteurs privés. Cette mesure avait porté un coup à ces promoteurs et entrainé une chute ahurissante dans la construction des logements sociaux. Désormais, l'Etat signe des conventions avec les promoteurs immobiliers pour la réalisation des unités de logement. En 2012, l'Etat a signé 455 conventions avec les promoteurs immobiliers pour la réalisation de 830.000 unités de logement. Par ailleurs, il leur accorde de nombreux avantages qui justifient la montée en puissance de la construction des logements sociaux, notamment l'exonération sur le revenu, l'exemption de l'impôt sur les sociétés, la réduction dans les droits d'enregistrement et de timbres, le rabais sur la taxe spéciale sur le ciment. Les réalisations du Groupe Addoha au 31 décembre 2012 révèlent de ce fait que le groupe immobilier a élargi son assiette foncière pour le compte de l'année 2012 en acquérant un foncier stratégique de 200 hectares, soit 400.000 logements supplémentaires sur l'axe Rabat-Casablanca. La loi des finances concède une place privilégiée aux logements sociaux avec pour objectif réduire à moitié les problèmes de logement d'ici l'horizon 2016 par la production de 170.000 unités de logement par an. Cette vision se décline en trois grands projets de construction réalisables par les promoteurs immobiliers, notamment les logements à hauteur de 250000 DH, les logements sociaux VIT (à faible Valeur immobilière totale) et l'habitat locatif. Les logements de 250.000 DH possèdent une superficie comprise entre 50 et 100 m2. Les logements VIT quant à eux s'étendent sur 40 à 60 m2 et leurs prix n'excèdent pas 140.000 DH. Quant à l'habitat locatif il est estimé à 1200 DH par mois. Chacun apporte sa pierre à l'édifice. L'Etat offre un cadre juridique et fiscal favorable à la construction de logements sociaux. Les promoteurs immobiliers se chargent de rendre le rêve réalisable. Les banques à travers leurs offres de «microcrédit logement» permettent à la population de financer le logement social. Mais encore faut-il savoir si ces personnes à faible revenus et débitrices auprès des banques arrivent toujours à joindre les deux bouts pour pouvoir rembourser leurs crédits. Chiffres À la fin de juin 2012, le nombre d'unités lancées dans le cadre du programme de logements sociaux VIT (logement à faible valeur immobilière Totale) était de 46.000 dont 17.000 déjà achevées. Selon le ministère de l'Habitat et de l'urbanisme et de la politique de la ville, le total d'unités produites en 2012 est de 259.115, incluant 121.783 logements sociaux. Dans le cadre du dispositif du logement social à 250.000 DH. Hors TVA, 503 projets ont été autorisés, de Janvier 2010 à fin Juin 2013, avec une consistance prévue de 371.215 logements. Le nombre de projets, dont les travaux ont démarré, est de 412, totalisant 313.594 logements. En 2012, le nombre de logements sociaux autorisés est de 138.603 logements contre 115.472 logements en 2011, soit une augmentation de 20%. Jusqu'au 30 Juin 2013, 90.102 ménages ont bénéficié de la garantie du Fogarim pour un montant de 13,54 MMDH de prêts accordés et 12.646 ménages ont adhéré à la garantie du Fogaloge pour un montant de 4,04 MMDH. En juin 2013, le nombre de dossiers garantis dans le cadre du Fogarim s'élève à 1.116 prêts contre 894 prêts en juin 2012, soit une augmentation mois à mois de 24,8%. Au cours de la même période, la garantie Fogaloge a enregistré un nombre de dossier de 340 prêts contre 372 prêts en juin 2012, soit une diminution mois à mois de 8,6%. A fin mai 2013, l'encours de crédits à l'immobilier a enregistré un accroissement de 6,7% par rapport à fin mai 2012 ; ainsi, le montant du crédit à l'immobilier a représenté 227,748 MMDH et celui du concours à l'économie a avoisiné les 811,790 MMDH, soit un taux de contribution de 28,1%. Sources : Loi des finances 2013, Ministère de l'Habitat, de l'urbanisme et de la politique de la ville.