Printemps Arabe Vu la mutation que connait actuellement le monde arabe, de multiples questions se posent avec lucidité : comment donner une suite favorable et un contenu réel aux reformes demandées ? Trois ans après le déclenchement du «printemps arabe», si l'on ne considère pas cette dénomination comme prématurée, les problèmes sociaux se déclenchent clairement et le constat qui se dégage malheureusement aujourd'hui, c'est une déception et une trahison amère entre les demandes, les espoirs et les réalités. Les pays arabes se trouvent dans une véritable impasse politique, voire sociale et démocratique. Si à un moment, on a cru que ce printemps était une victoire militaire, un coup de maître pour la population, aujourd'hui, vu le Nil de sang en Egypte et en Syrie, on peut affirmer que c'est une perte irréparable pour les citoyens, alors que de tels évènements permettent parfois de changer le cours de l'histoire. Le printemps arabe est loin d'être terminé et son issue n'est pas encore claire. Donc aucun bilan ne pourrait être établi à l'heure actuelle. Le monde arabe se veut désormais une région où les données économiques et sociales sont très différentes les unes des autres. Il se trouve à la croisée des chemins en cette période de crise. Des élections qui n'arrêtent pas d'avoir lieu, sans aucune légitimité, des présidents qui n'acceptent pas que leur temps est écoulé alors que les objectifs du printemps arabe étaient l'instauration et la marche vers la démocratie et les droits de l'Homme, la réduction des inégalités sociales, le développement politique, culturel, économique et social, la lutte contre la corruption et l'instauration de la bonne gouvernance. Il est vrai que la démocratie ne peut se construire en un jour. Le meilleur exemple en la matière est l'Egypte, Syrie et de la Tunisie qui vivent actuellement une insécurité politique qui risque de perdurer et un soucieux problème de démocratie et de respect des droits de l'Homme. Certes, le Maroc jouit d'une stabilité politique, mais encore faut-il qu'il mette en œuvre la nouvelle constitution avec ses différentes lois organiques. Le contexte actuel appelle à un nouveau modèle de développement où la croissance est ciblée dans la qualité des mesures qui ne peut se faire que dans un environnement sécurisé, pour une réussite de la réforme constitutionnelle. Il est illusoire de penser que puisque ces révolutions sont très chaotiques et leurs péripéties, brutales, elles ne nécessitent pas du temps. Ce qui laisse prédire que toutes les transitions vont prendre beaucoup de temps. Pourtant nul ne peut confirmer cette approche toute simple surtout avec des peuples qui deviennent plus exigeants. Construire un marché, fondre des relations soit disant diplomatiques, bâtir une société et donner des ordres est faisable. Les changements que connait actuellement le monde arabe s'inscrivent dans un processus global de reconfiguration et de reconstitution de la carte géopolitique internationale. Les nouveaux pouvoirs seront obligés de prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer l'ordre public. Pour lutter contre les fléaux du terrorisme, il est impératif de faire face avec fermeté à la menace qui provient du trafic de tous genres. Ils doivent se départir de la défense pure de leurs intérêts nationaux en vue de répondre aux aspirations des peuples arabes.