Accusés de violations des droits humains Des dirigeants du polisario sont convoqués ce vendredi 16 août par l'Audience nationale, la plus haute cour pénale espagnole, pour répondre des accusations portées contre eux pour torture, disparitions forcées, détention illégale et graves violations des droits humains. Au-delà de cette affaire, les victimes expriment l'espoir de voir ce procès «historique» devant une juridiction espagnole respectable et crédible ouvrir les yeux de l'opinion publique espagnole et internationale sur les souffrances qu'endurent les séquestrés des camps de Tindouf et dont sont responsables les dirigeants du polisario accusés de tortures, disparitions forcés et diverses autres violations des droits humains. L'Audience nationale a décidé dans un premier temps d'auditionner Brahim Ghali, représentant du polisario à Alger, et Mahjoub Lincon, un autre dirigeant du polosario, pour répondre des graves accusations portées contre eux pour génocide et tortures contre des dissidents dans les camps de Tindouf, dont l'audition a pris fin lundi devant la juridiction espagnole. Après avoir tenté vainement de poursuivre leurs tortionnaires devant les tribunaux algériens, les victimes de la répression et des abus de tout genre commis par le polisario avaient décidé dès le 14 décembre 2007 de s'adresser à la justice espagnole, dans l'espoir d'être écoutés et obtenir gain de cause. Convaincue de la justesse de leur cause et du bien fondé de leurs plaintes, l'Audience nationale a jugé que leur plainte est recevable et décidé de s'occuper du dossier, annonçant un procès historique en perspective. Sont poursuivis dans le cadre de ce procès 29 personnes, à commencer par l'ex-représentant du Polisario en Espagne et actuel représentant du Polisario à Alger, Brahim Ghali, les soi-disant ministres de l'Information de la RASD, Sid Ahmed Batal, et de l'Education, Bachir Mustapha Sayed, et l'actuel représentant des séparatistes en Espagne, Jandoud Mohamed, le dit ministre des Colonies, Khalil Sidi Mhamed et de l'actuel coordinateur avec la MINURSO et ancien DG de la sécurité militaire, Mohamed Khaddad. Quant à Khalil Sidi M'Hamed décédé, il sera jugé à titre posthume. Il ne manque donc que le nom de Mohamed Abdelaziz pour qu'ils soient au total trente (30) membres de la junte du polisario à être jugés par la juridiction espagnole. L'ouverture de ce procès semble avoir irrité les autorités algériennes, qui estiment, - à juste titre d'ailleurs - qu'elles sont également visées par la condamnation des dirigeants du polisario pour leurs crimes (tortures, liquidations, disparitions, violations de toute genres) commis contre des Sahraouis, qui ont le courage de dénoncer la dictature de leurs tortionnaires. Dans ce sens, un journal algérien écrit sans ambages et honte aucune qu'«Il est à craindre qu'au moment où l'Espagne booste ses entreprises pour qu'elles arrachent des marchés juteux en Algérie, les autorités fassent savoir à leurs homologues madrilènes que les procès politiques de l'Audience nationale, à la limite de l'ingérence, participent d'une conspiration dont l'Espagne en crise pourrait se passer». Lundi dernier, toutes les victimes auditionnées par le juge Pablo Ruz, dont Dahi Aguai, président de l'Association des portés disparus, et Mme Saâdani Malainine, ayant reçu des notifications du tribunal madrilène pour témoignage, ont mi à nu dans leurs témoignages la gravité des violations des droits de l'homme commises par des responsables du polisario. Les deux victimes accusent leurs tortionnaires, 29 au total, de «génocide, torture, disparitions forcées, détention illégale et violations graves des droits de l'Homme». Selon une déclaration à la presse de Mme Saâdani Malainine, fille du défunt El Ouali Cheikh Slama, «ce jour est historique pour les victimes du polisario ayant subi le calvaire dans les camps de Tindouf», notant que les victimes veulent que l'opinion publique espagnole et internationale soit informée des souffrances des milliers de sahraouis dans les camps de la honte. «Nous voulons que justice soit faite et que les accusés dans cette affaire n'échappent pas à la justice et répondent de leurs crimes graves contre des milliers de victimes innocentes», a-t-elle dit. Le juge de l'Audience nationale chargé de ce dossier avait récemment demandé à la police espagnole de localiser les personnes accusées dans cette affaire et de leur notifier les convocations de comparution devant lui. Auront-ils le courage de répondre à ces convocations ? Il faudra peut être attendre vendredi pour en savoir plus !