Des victimes sahraouies qui avaient porté plainte contre des dirigeants du "polisario" pour génocide et violations graves des droits de l'Homme à Tindouf seront entendues lundi par le juge de l'Audience nationale, la plus haute juridiction pénale espagnole, a-t-on appris, dimanche, par l'avocat chargé du dossier, José Manuel Romero. Le tribunal madrilène qui avait jugé recevable cette plainte, déposée en 2007, avait adressé des notifications à plusieurs victimes pour audition, le 12 août devant l'Audience nationale, a précisé Romero dans une déclaration à MAP-Madrid. Cette convocation concerne Dahi Aguai, président de l'Association des portés disparus au Polisario, et victime lui-même de ces actes, et Mme Saâdani Malainine, fille du défunt El Wali Seikh Slama. Me Romero a indiqué également que deux accusés dans le cadre de cette affaire, à savoir l'ex-représentant du "polisario" en Espagne, Brahim Ghali, (actuellement en Algérie), et l'agent des services sécuritaires du "polisario" Lincoln Mahjoub, devront comparaître le 16 août devant le juge de l'Audience nationale pour répondre des accusations de "génocide, torture, disparitions forcées, détention illégale et violations graves des droits de l'Homme". Le juge de l'Audience nationale chargé de ce dossier avait demandé dernièrement à la police espagnole de localiser les personnes concernées et de leur notifier la plainte, a fait savoir l'avocat des victimes. Il est à rappeler que le juge de l'Audience nationale avait accepté la plainte, déposée le 14 décembre 2007 par des victimes sahraouies contre des dirigeants du "polisario" et des officiers de la sécurité et de l'armée algériennes, pour "génocide, torture, disparitions forcées, détention illégale et violations graves des droits de l'Homme". Parmi les 29 accusés objet de la plainte figurent notamment Brahim Ghali, le soi-disant "ministre" de l'information de la pseudo "rasd » , Sid Ahmed Batal, prétendument "ministre" de l'éducation, Bachir Mustapha Sayed, et l'actuel représentant des séparatistes en Espagne, Jandoud Mohamed. Figurait également sur la liste l'ex-représentant du "polisario" aux Iles Canaries, Mohamed Luchaâ, décédé dernièrement à Las Palmas. Les dénommés Khalil Sidi Mhamed, pseudo "ministre" des colonies, et Mohamed Khaddad, actuel coordinateur avec la MINURSO et ancien directeur général de la sécurité militaire, devront également répondre de leurs crimes devant la juridiction espagnole pour tortures à l'encontre des populations des camps de Tindouf.