Tout hommage à feu Amine Demnati, l'un des pionniers les plus représentatifs de la peinture marocaine moderne, est une occasion propice de traduire l'émotion ressentie par tous ses proches et ses amis après sa disparition tragique le 11 juillet 1971, à l'age de 29ans, suite aux événements de Skhirat. C'est aussi un fort témoignage à la mémoire tatouée de ce grand homme et artiste avec lequel les artistes peintres et les écrivains illuminés ont partagé tant d'espaces artistiques où la création était leur univers d'expression commune et idéal. Tout hommage à feu Amine Demnati, l'un des pionniers les plus représentatifs de la peinture marocaine moderne, est une occasion propice de traduire l'émotion ressentie par tous ses proches et ses amis après sa disparition tragique le 11 juillet 1971, à l'age de 29ans, suite aux événements de Skhirat. C'est aussi un fort témoignage à la mémoire tatouée de ce grand homme et artiste avec lequel les artistes peintres et les écrivains illuminés ont partagé tant d'espaces artistiques où la création était leur univers d'expression commune et idéal. La qualité de son art, précisent des critiques d'art, l'inscrit dans la lignée des premiers peintres qui ont marqué dès le début le champ plastique marocain. Ses personnages en silhouettes, à la limite de la tache, auguraient d'une recherche formelle avant-gardiste, appelée à investir des registres représentatifs inédits, n'était la mort qui l'avait emporté à l'âge de vingt neuf ans. Chantre de la lumière fugace, Demnati, qui a vécu entre Casablanca, Marrakech, Paris et Demnat, s'inspirait souvent de la place Jemaa el Fna, son animation quotidienne, le mouvement insaisissable de sa foule, des jeux de lumière aux reflets changeants, ce qui a marqué son œuvre d'une singularité de tons remarquables. En 1966, le poète feu Kamal Zebdi a si bien écrit : « un monde de rêve chargé de poésie où chante la couleur pulvérisant le verbe, le traduisant en morceaux de vie avec un sens du subtil : Réalités quotidiennes, visages...produits de recherches qui nous laissent pas loin du malaise où régnait une incertitude dramatiquement banale. Nous en sommes, aujourd'hui, fort heureusement délivrés. La synthèse est ainsi faite où, par bonheur, l'humour ne perd aucun de ses droits. Ainsi cette « Marrakech » qui regarde Lausanne qu'elle éclaire d'un état singulier, ainsi les citernes portugaises nous apparaissent-elles mordues par un œil qui a séjourné longtemps au bord des fontaines de Saint-Pierre de Montmartre. Amine Demnati, en vrai poète, a su être tout cela à la fois, car là où il ne semble être qu'une fine silhouette qui passe telle une jeunesse apparemment insouciante, Demnati sait en vérité mesurer la valeur d'un pas accompli sur l'échelle de l'Espoir. Pour résumer ma pensée, il est un mot, un seul : Produire, c'est-à-dire attester la vie par delà les vicissitudes de l'Histoire et autres qui n'ont pas épargné cette terre qui est la notre, mais le glaive n'a pas touché la veine dont la générosité a triomphé, faisant reculer le Mensonge. Moment aimés où les safrans brûlés font pâlir les saphirs et les charbons la jade, si vos doigts peuvent palper, notre œil, désormais ouvert, saura se souvenir». Selon Zakya Daoud, le défunt nous rappelle la fête du printemps à travers des couleurs gaies, éclatantes et vivantes, tout en conservant l'essentiel de ses œuvres : la retenue, la discrétion, la légèreté, l'harmonie surtout. Né à Marrakech en 1942, Amine Demnati a suivi des études en arts appliqués à Casablanca et à Paris (Ecole des Métiers d'Arts, Arts Appliqués à l'industrie, Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs, Ecole du Livre-Paris). Il a commencé à exposer à partir de 1961, au Maroc et à l'étranger, notamment à Paris. Le défunt figure dans plusieurs collections privées nationales et étrangères, comme il a été, de son vivant, l'invité de plusieurs Biennales (Sao Polo, Paris...). Un hommage plus conséquent doit être réservé à cet artiste visionnaire et à ses oeuvres représentatives ( dessins, poèmes et tableaux ) en collaboration avec les organismes concernés et en concertation entre toutes les parties intéressées par son oeuvre multidimensionnelle : artistique, intellectuelle, poétique et théâtrale. Cet artiste de renommée nationale et internationale, ambassadeur de la peinture marocaine durant toute sa vie artistique, bénéficiaire d'une haute célébrité culturelle ne peut que faire l'objet d'égards à titre posthume. Artiste peintre de formation, poète et homme de théâtre par vocation, demnati a répondu clairement à notre horizon d'attente: «...Ce qui était hier une promesse certaine, st devenue aujourd'hui affirmation ; exigence essentielle. Le plein-chant de la couleur dont il sait si adroitement dérouler les fastueux enchantements en variation multiples, nous émeut et nous séduit, non comme un vain spectacle, mais bien justement parce qu'il semble répondre vraiment à une spiritualité de l'attente et à un sentiment d'humaine fraternité...», écrit le critique d'art Gaston Diehl Pour sa part, Jean Bouret, critique d'art, a écrit en 1969 : «l'artiste disait Suares est celui qui sauve le monde de la douleur, en lui donnant les plus belles formes de l'Amour ». Ces formes de l'amour, les voici devant vous : silhouettes surprises entre les murs de quelques Médina, éblouis de soleil, paysages déchiquetés et crissants de chaleurs dans un Sud de rochers de sables et de Kasbahs... Tout ici est sensualité sans accablement, distinction et retenue...Il semble bien qu'en traduisant l'instant comme peut le faire un Claude Monet, Demnati nous amène vers l'éternité celle d'un univers ocre et bleu ou l'homme s'est allégé de sa gangue pour percevoir le battement subtil du cœur du monde».