Moins de créations d'emplois au 2e trimestre, selon le HCP Une certaine langueur s'est emparée du marché de travail au Maroc. A mesure que la population active s'accroit (+2,1% à 11.900.000 personnes en juin 2013 au lieu de 11.549.000 en 2012), le rythme des créations d'emplois ralentit. L'heure est au recul. Entre créations et destructions d'emplois, le résumé officiel de la situation actuelle du marché de travail est déjà bien morose. D'après la note du HCP, le nombre total de chômeurs a augmenté de 100.000 personnes et dépasse désormais le cap de 1,05 million chômeurs, fin juin 2013; et le taux de chômage au niveau national s'est établi à 8,8% contre 8,1% une année auparavant. La DEPF (Direction des études et des prévisions financières) estime, pour sa part, que le taux de chômage est resté quasi inchangé entre 2011 (8,9%) et 2012 (9%). Niveau presque identique enregistré cet été 2013. Si l'on gratte un peu la surface et que l'on s'intéresse aux chiffres, il n y a pas de quoi pavoiser. Les enquêteurs du HCP précisent que «le taux de chômage est passé de 12,3% à 13,8% en milieu urbain et de 3,5% à 3,2% en milieu rural. Les hausses les plus importantes du chômage ont affecté les jeunes âgés de moins de 24 ans avec un taux passant de 17,1% à 18,4% et les personnes sans diplôme avec un taux de 4,3% après 3,5%». Selon le statisticien du royaume, «quatre chômeurs sur cinq (83,2%) sont des citadins, deux sur trois (67,9%) des jeunes âgés de 15 à 29 ans, un sur quatre est diplômé de niveau supérieur (24,6%), un sur deux (51,3%) est primo-demandeur d'emploi et près de deux sur trois (66,2%) chôment depuis plus d'une année». Les chiffres publiés par le HCP permettent d'en déduire que les créations d'emploi ne pouvaient compenser les destructions enregistrées dans des secteurs généralement pourvoyeurs d'emplois. L'économie nationale n'a créé que 144.000 postes d'emplois dont l'essentiel est généré dans le secteur de «l'agriculture, forêts et pêche». Le secteur du BTP, étant en convalescence, a été marqué cette fois-ci par la perte de 38.000 emplois. Idem pour «les services», où seulement 5.000 postes ont créés au lieu de 85.000, sa moyenne annuelle au cours des cinq dernières années. Cette baisse résulte, explique-t-on, de la mauvaise tenue de certaines branches, comme les banques et assurances et les activités immobilières. La DEPF, dans son tableau de bord consacré aux indicateurs de développement humain, publié la semaine dernière, considère qu'en dépit d'un lourd passif accumulé durant plusieurs années, le taux de chômage a fortement baissé entre 1999 et 2012, ramené de près de 13,8% à 9%. Cela étant, les auteurs de la note de la DEPF estiment que malgré les progrès réalisés, la réduction du chômage parmi les jeunes diplômés constitue un défi de taille en matière de développement humain. Evoquant la politique de promotion de l'emploi, les analystes de la DEPF soulignent que « les programmes "Idmaj", "Taehil" et "Moukawalati" constituent les principaux axes de la politique volontariste adoptée par l'Etat pour la promotion de l'emploi».