Ramadan C'est certain. Après 33 ans, les journées de jeûne de ce mois sacré, de cette année, seront les plus longues. Ce n'est qu'après 15 heures d'abstinence quotidienne que «les jeûneurs» pourront se retrouver autour d'une table bien garnie. Approvisionnement en légumes et fruits très suffisant «Le marché des produits de base, y compris le gaz butane, ne connaîtra aucun problème d'approvisionnement ni aucune augmentation de prix durant le mois de Ramadan». C'est la déclaration officielle et rassurante du gouvernement de Benkirane, il y a quelques jours, par le biais de son ministre chargé des Affaires générales et de la gouvernance Najib Boulif. Effectivement, les différents marchés de la ville d'El Jadida sont très bien approvisionnés et les prix des légumes sont normaux et stagnants pour le moment. Les oignons et les tomates, éléments indispensables à la « Harira » sont à la portée de toutes les bourses. Puisque les premiers ne dépassent pas 2 DH le kilo et les deuxièmes varient, selon la qualité, entre 2,50 et 5 DH. Les différentes variétés de fruits se trouvent en grandes quantité dans la ville. Les pastèques et les différentes variétés du melon, dont c'est la saison de production, envahissent les rues. Leur prix est plus que raisonnable. Tous les produits de large consommation, durant ce mois sacré, sont disponibles en quantité largement suffisante. Selon certains officiels, l'offre sera même largement supérieure à la demande pour plusieurs denrées. Le sucre et le gaz, aucun souci S'agissant du sucre, une denrée utilisée massivement par les Marocains, durant le Ramadan pour la préparation des gâteaux notamment Chebakia, la demande, estimée à 3180 tonnes, sera satisfaite grâce aux stocks disponibles chez la société Cosumar et dans les supermarchés de la région. Il en est de même pour le blé et les huiles alimentaires dont l'approvisionnement ne connaîtra aucune perturbation grâce à l'offre abondante des différentes unités industrielles et des dispositions prises par les autorités pour assurer une bonne fluidité de l'offre. Pour le gaz, les besoins, estimés à 7650 tonnes, seront satisfaits grâce aux stocks des sociétés de distribution et des centres de remplissages de Taoujtate, Meknès, Sidi Kacem et Oujda notamment. Les viandes rouges et blanches disponibles L'approvisionnement du marché en viandes rouges et blanches ne suscite également aucune inquiétude. Puisque les quantités, mises sur le marché, permettent de répondre de manière satisfaisante aux besoins de la population, de l'ordre de 940 tonnes pour la première catégorie et 1000 tonnes pour la seconde. L'affichage des prix, loin du compte Pour certains commerçants, les légumes et les fruits ne manquent pas en cette période de l'année. On n'a que l'embarras du choix. Le prix d'un produit peut baisser, en fin d'après- midi, de moitié. C'est pour cela que les marchés et des endroits de la ville, envahis par des marchands occasionnels venus des campagnes avoisinantes, s'emplissent juste avant le F'tour. Actuellement, c'est la ruée totale des ménages vers les grandes surfaces, « les Âttara » (vendeurs des épices et autres ingrédients des gâteaux). Les femmes, en général, font les emplettes d'avant le Ramadan. Ce sont les grands préparatifs pour accueillir cet événement religieux. Les femmes et les filles sont les plus sollicitées. On s'applique à préparer les « Sfoufs » ou « Tkaouates » (selon les régions), « les briouates » « Lamkharka », « Chabbakiya » et autres « chhiouates ». Une remarque flagrante cependant. Dans des marchés, certains commerçants ne se donnent même pas la peine d'afficher les prix comme l'exige la loi. Cette loi rend obligatoire l'utilisation de la langue arabe (et une autre langue au choix) afin qu'un client puisse prendre connaissance du prix du produit qu'il souhaite acquérir sans être obligé de le demander au commerçant. Certains de ces commerçants refusent d'afficher les prix à cause de ce qu'ils considèrent la concurrence illicite des "ferrachas" à qui on ne demande rien (sauf ‘'le bakchich'' bien sûr !). La ruée vers les poissons, en cette période d'avant le Ramadan, est moins importante. Le prix est très cher que les années précédentes et le poisson est très rare. La mer est agitée et les pêcheurs sortent moins. Mais par moments, on trouve les poissons à un prix raisonnable. Ce dont profitent les gens pour s'en approvisionner en quantités importantes. Chez cette catégorie, les prix ne sont pas affichés également. Pas de Ramadan sans dattes et sans figues sèches Aux marchés et Kissarias, les dattes et les figues sèches sont abondantes. Car aucun Marocain ne saurait rompre le jeûne sans se délecter de ces fruits gorgés de soleil et de miel. Le déficit en production nationale sera compensé par les importations en provenance de Tunisie, d'Algérie et des Emirats Arabes unis. Ce qui permettra de répondre aux besoins du marché chiffrés à 1200 tonnes durant cette période. Dans cette catégorie de fruits secs, la production nationale est, donc, fortement concurrencée par les dattes algériennes et tunisiennes. Le prix des dattes marocaines varie e ntre 30 et 60 DH. Cela dépend de la variété alors que la "Mjhoul" se vend entre 100 et 150 DH». Les trois catégories de la «Deglet Nour» algérienne se vendent 35 DH le kilo pour la première, 40 DH pour la deuxième et entre 45 et 50 DH pour la meilleure. Les dattes importées de Tunisie reviennent entre 35 et 40 DH. Pendant les premiers jours du Ramadan, les prix peuvent augmenter de 2 ou de 3 DH, mais ils se stabilisent dès la fin de la première semaine, selon un connaisseur. Et qui ajoute qu'en aucun cas le Ramadan n'influe en rien sur les prix qui restent inchangés. Prolifération des marchands ambulants Vivement combattus, les marchands ambulants reprennent du poil. Il faut dire qu'en ce mois sacré la clémence des « Shabes al hal » (les hommes du pouvoir) est de mise. L'attitude de ces derniers se comprend. On permet à cette catégorie de marchands de gagner sa vie comme on pense permettre à une très large frange des populations pauvres de s'apprivosionner en différents produits alimentaires et vestimentaires pour enfants à des prix bas. Leur nombre grandit considérablement. Ces vendeurs, qui ont uniquement le trottoir pour étals constituent autant d'obstacles aux piétons et aux véhicules roulants. Sans parler des détritus qu'ils laissent derrière eux. Si les autorités locales et les éléments des forces auxiliaires qui assurent en principe ce service de surveillance se veulent se montrer clémentes en contre partie d'un billet de 20 DH, faut- il souligner, ils doivent assurer une bonne circulation des piétons et des véhicules. Comme ils se doivent d'obliger ces marchands à faire le ménage derrière eux. Le lait et le beurre, deux éléments de base, en grande quantité. Le lait, un autre élément de base consommé en masse en ce mois, ne poserait aucun problème. Cette période est de haute lactation et la région participe avec plus de 35% dans la production nationale. La production des différentes unités, combinée aux stocks de lait pasteurisé, permettra de satisfaire largement la demande estimée à 5,4 millions de litres. Les bourses peuvent se procurer un litre de lait naturel à 5 DH seulement. Le petit lait, lui aussi sollicité, le beurre naturel (baldiya) et la margarine dont la consommation augmente de 50% à cette occasion, se trouvent en grande quantité sur le marchés en cette période. Ainsi, et pour une demande estimée à 50 tonnes pour ces deux matières, l'offre disponible avoisinera les 133 tonnes. Pour un contrôle des prix et de la qualité permanent Il ne va pas sans dire qu'en ce mois de Ramadan divers commerces prolifèrent. En grande partie le mangeable. Sur les marchés, on trouve un peu de tout : poissons et poulets grillés, « msammen », « boughrir », différents gâteaux, lait et bien d'autres aliments qu'on aime étaler sur la table au moment du Ftour. La qualité de certains produits mis en vente, rien qu'en les voyant, laisse beaucoup à désirer. Et comme les années précédentes, on risquera, encore une fois, de déplorer le désistement incompréhensif des différents services concernés de contrôle et de fraude. Cependant, l'on croit savoir que les services compétents ont décidé, à cette occasion, de dynamiser les commissions chargées du contrôle des prix et de la surveillance des marchés pour éviter toute spéculation ou augmentation illégale des prix durant ce mois. Surtout pour les produits de large consommation et ceux subventionnés par l'Etat. Ils ont également décidé d'accentuer le contrôle d'hygiène pour préserver la santé des citoyens et assurer la qualité des produits mis sur le marché. Espérons qu'ils ne failliront pas à leur devoir. Pour une sécurité sécurisante Le mois de Ramadan voit, malheureusement, une recrudescence du crime. Notamment le vol qui se propage beaucoup. Cette particularité est très perceptible dans les lieux animés. En particulier dans les marchés publics. Le chef de Sûreté est appelé à prendre les mesures nécessaires et indispensables pour lutter contre ce fléau qui prend des proportions alarmantes en ce mois.