De Rabat à Marrakech «Le plaisir des yeux». Je reprends cette expression, maintes fois entendue au cours de mon week-end, puisque je ne trouve pas de meilleure formule pour dépeindre ces deux jours. J'aurais préféré avoir une semaine pour visiter Marrakech et Rabat, et c'est sûrement le temps qu'il faut pour prendre la mesure de ces villes magnifiques, mais je n'avais qu'un week-end. «Le plaisir des yeux». Je reprends cette expression, maintes fois entendue au cours de mon week-end, puisque je ne trouve pas de meilleure formule pour dépeindre ces deux jours. J'aurais préféré avoir une semaine pour visiter Marrakech et Rabat, et c'est sûrement le temps qu'il faut pour prendre la mesure de ces villes magnifiques, mais je n'avais qu'un week-end. Samedi matin 11 h, j'arrive à la gare de Rabat-Ville. Après quelques stations de tramway me voilà aux portes de la Tour Hassan. Grandiose. Les murs antiques de la mosquée du Sultan Yacoub El Mansour entourent la Tour Hassan d'un coté et de l'autre, le mausolée Mohammed V. Une association de monuments brillants. Chose étonnante autour de cet ensemble, haut lieu du tourisme Rbati, les espaces verts ne sont pas assez entretenus. Une fois cet ersatz de jardin dépassé, c'est une ballade forte agréable qui s'offre à moi le long du Bouregreg. Sur les berges du fleuve, en contrebas de la médina, les pêcheurs ramènent leurs barques à quai, les jeunes se baignent. Une fois arrivé aux portes de la forteresse, sans plan ni destination, j'ai erré dans la Kasbah des Oudayas. D'abord étonné puis émerveillé de ces rues sinueuses et vallonnés qui forment un labyrinthe de blanc et de bleu. Par chance, j'ai abouti sur une terrasse avec une vue majestueuse sur Rabat et Salé. Avant de reprendre le train j'ai tout de même eu le temps de découvrir la rue des consuls et ses nombreux ateliers et commerces de tapis, sacs, céramiques, babouches... qui débouchent sur d'autres rues que je n'ai pas eu le temps de visiter. Dimanche matin, 10 heures. Au tour de Marrakech de me dévoiler ces trésors que l'on m'a tant vantés. Je débute ma journée au jardin Majorelle. Véritable havre de paix et de verdure, je trouve tout de même les 50 dirhams de l'entré un peu cher payé pour une demi-heure de balade. Malgré ce départ à moitié réussi, la suite de mon parcours est magnifique du début à la fin. Je prends un petit taxi pour rejoindre les abords de la place Jemaa El-Fna. S'entame alors le premier marchandage de la journée au sujet du prix de la course. La Koutoubia, à l'instar d'une majestueuse souveraine, veille du haut de ses 69 mètres sur la ville et me rappelle la tour Hassan de la veille. Quelques enjambés plus tard me voilà place Jemaa El-Fna. Ses charmeurs de serpents, ses dresseurs de singes, ses restaurateurs ambulants dégagent une énergie qui donne vie à la place. Le début d'après midi arrive avec une chaleur étouffante. Je me réfugie dans le souk. Je m'enfonce dans cet abime de couleurs, de mouvements et d'animations. On y trouve tout ce que l'on cherche et surtout ce que l'on ne cherche pas. Des milliers de magasins, regroupés par corporation, forment les centres commerciaux d'un autre temps. Un dédale de ruelles qui fourmillent de vendeurs, d'artisans, de touristes. Il semble impossible d'en faire le tour. L'œil est charmé par cette multitude de couleurs, l'odorat enivré par les effluves de cuirs, la bouche flattée de cette abondance de saveurs. Les vendeurs de tapis, de babouches, de théières côtoient les parfumeurs, les marchands d'épices, les pâtissiers. Quand on s'aventure hors des premières artères, on trouve les ateliers qui alimentent le souk en chaussures, tentures, bijoux, vases, lanternes... Ces ateliers regroupent un savoir faire unique où la tradition de la fabrication se transmet encore et donne vie à ces quartiers. Après un bon repas et un jus d'orange sur la place, c'est reparti pour une balade dans les belles rues ocre de la ville. J'arrive par hasard au palais Bahia. Cet édifice construit par le grand vizir Ahmed ben Moussa est composé de 150 chambres et de patios fleuris où il fait étonnamment frais en cette chaude journée. Après l'enchantement d'une journée à Marrakech le retour en train est un peu rude avec ces quatre heures de voyages (3h à l'origine) sans climatisation dans un wagon surchargé. Cela n'en a fait pas pour autant un voyage déplaisant. «Au contact de la souffrance on ne peut faire autrement que de rencontrer sa propre humanité» comme l'explique le dicton. Quand tout un wagon souffre ensemble de la chaleur et du confort, les relations humaines se renforcent. Et c'est bien ce que je retiens de ce week-end : l'accueil, la sympathie et la chaleur des Marocains.