Faculté des lettres et des sciences humaines d'Agadir Il est de coutume d'entendre des professeurs universitaires se plaindre de la corvée que leur occasionne la correction de centaines de copies chaque fin de semestre. Mais se plaignent également tous les staffs administratifs de la fac qui ont à gérer les opérations afférentes aux examens. Ce qui les gêne le plus, semble-t-il, ce sont les retards répétitifs qu'accusent certains enseignants à rendre les copies corrigées. « Deux mois ! », s'exclame un responsable. Certes, les effectifs de nos facultés sont pléthoriques et les copies souvent bien remplies, même si souvent de réponses incohérentes et illisibles. Certes, pour corriger convenablement, un professeur consciencieux, a besoin de temps suffisant. Mais deux mois, c'est trop ! Or, l'administration de la fac des Lettres et des Sciences Humaines d'Agadir alancé, tout récemment, une offre de formation en faveur des enseignants. Le moins que l'on puisse en dire est qu'elle est salvatrice pour une bonne proportion de profs, notamment ceux dont les matières se prête à un traitement informatique. Il s'agit d'une formation à l'utilisation de générateur de QCM. Ceux, peu nombreux, qui ont bénéficié de cette formation affirment que cette nouvelle technologie va leur rendre un grand service dans la gestion des examens de fin de module. Comment ? Primo : un gain de temps tant recherché En effet, la durée de la formation à la maitrise de cette technologie dépasse rarement les 60 minutes, surtout quand on a une connaissance, pas forcément professionnelle, de l'outil informatique. Du temps de gagné aussi dans le traitement des copies. Deux suffisent, affirme le technicien, suffisent généralement pour traiter un paquet de 500 copies, avec tout ce que cela suppose comme gestion des erreurs éventuelles repérées sur certaines copies (ratures, erreurs sur l'identité du candidat, anomalies diverses ...) Ainsi, l'examinateur n'a donc plus à corriger, ni à annoter, ni à reporter les notes sur de longues listes, ni même à remplir des formulaires ... la machine s'en occupe entièrement et avec une précision inouïe. Toutes ces opérations se font en quelques heures ! Secundo : fin de la triche Il est communément admis que les QCM offrent facilement l'occasion à la triche. Les candidats se forgent des techniques des de gestuelle performantes. Avec les cinq doigts de la main, ils arrivent à réaliser des prouesses : la question 1, représentée par le pouce, a pour réponse la lettre C, indiquée par un signe formé par un autre doigt de la main levé en direction de l'ami copieur en attente de la réponse juste. « Fini tout ça avec le nouveau générateur de QCM », déclare le technicien formateur. En effet, le logiciel est programmé de manière à permettre plusieurs versions de chaque feuille d'un même examen. Ainsi, les copies distribuées aux candidats, bien que portant les mêmes questions peuvent avoir des configurations différentes. La question N°1 sur un groupe de feuilles devient miraculeusement la question N°15 sur un autre groupe de feuilles. Même à l'intérieur du QCM, les réponses ABCD peuvent varier d'un groupe de candidats à un autre. Il suffit de demander au logiciel de vous classer différemment les distracteurs d'une même réponse. Ainsi, pour la même réponse, certains devront cocher la case A comme bonne réponse, d'autres la case D et ainsi de suite. Gain donc quant à la triche, mais aussi en ce qui concerne le grand souci de surveillance. Il en résulte alors l'égalité des chances tant recherchée puisque le professeur ne sera plus pris pour responsable de la correction d'une part. D'autre part, il n'aura plus sur le dos certains étudiants qui, n'ayant pas bien préparé, viennent quémander des points non mérités pour « entrer » leur module et assurer leur diplôme. De même, avec cette nouvelle technique, les recours ne sont plus permis. Le professeur peut afficher à côté de la liste des résultats, le corrigé à consulter à loisir par qui le souhaite. Ledit corrigé consiste en une feuille quadrillée par des cases dont celles correspondant aux réponses justes, tout simplement cochées. Par conséquent, voilà la faculté des Lettres et des Sciences Humaines d'Agadir sur la voie de résoudre l'un des écueils les plus épineux auxquels elle fait face. Elle n'est peut-être pas la seule, mais le jeu vaut vraiment la chandelle. Encore faut-il que nos professeurs-chercheurs concernés veuillent bien tous adhérer à cette initiative. Il est en fait très regrettable de voir que beaucoup d'entre eux peu enthousiastes si l'on en juge par le nombre de présents aux sessions de formation organisées par l'administration de la fac. Il est également regrettable que l'intendance de l'université ait versé plus de 200 000 DH pour acquérir ce matériel et qu'il n'en soit pas fait usage par tous. Rappelons que ce système ne date pas d'aujourd'hui. Certains pays l'on adopté depuis déjà plus d'une trentaine d'année pour la passation des examens du code de la route, les USA et l'Europe. Enfin, nos étudiants ont tout intérêt à fournir l'effort qu'il faut pour bien réviser leurs modules. Avec les brouilleurs de téléphone portable, récemment installés dans tous les amphis et dans toutes les salles d'examen, ils ne pourront plus compter sur les loyaux services de leurs GSM. Et, avec les générateurs de QCM, ils doivent laisser tomber toute tentative de triche.