“Veolia-propreté Maroc “, société chargée de la gestion déléguée des ordures ménagères du Grand Nador et le groupement des communes pour l'environnement se sont séparés à l'amiable après un différend de plusieurs mois. Un avenant du contrat relatif à la gestion délégué des services de propreté comprenant la collecte, l'évacuation des déchets ménagers et assimilé et le nettoiement des voies et places publiques des cinq communes concernées vient d'être signé par les deux parties modifiant, d'un commun accord, l'article 19 de la convention et l'article 8 du cahier des charges. En vertu du nouvel accord, la durée de la gestion déléguée des services de propreté est ramenée à trois au lieu de sept ans tel qu'il était prévu dans le cahier des charges. Ceci dit, la société Veolia continue d'assurer le service de gestion des déchets au niveau des cinq communes concernées en attendant que la mission soit confiée à un nouveau concessionnaire. Dans une déclaration à la MAP, Hassan Mataaich, coordinateur du Groupement des communes pour l'environnement, a indiqué qu'une commission d'évaluation se penche actuellement sur l'étude des offres financiers et techniques pour sélectionner la société qui répond mieux aux critères arrêtés à cet effet.Pour lui, il s'agit de choisir une offre présentant le meilleur rapport qualité-prix et répondant aux exigences des communes en matière de collectes et de nettoiement. Sauf que le futur contrat, a-t-il précisé, ne concernera que les deux communes de Nador et Zghanghan. Les trois autres communes Bni Ansar, Al Aroui et Selouane ont opté pour la gestion en interne du service de la collecte des ordures ménagères et du nettoiement (régie directe), a-t-il confié, sans pour autant expliquer le motif du retrait de ces communes. En attendant que le groupement des communes choisisse une nouvelle société, Veolia continue tant bien que mal à gérer la collecte des déchets ménagers au niveau de son territoire d'intervention, au cours de la phase transitoire. Cependant, des factures de 10 millions de dirhams sont toujours en suspens de payement et les communes concernées se trouvent actuellement dans l'incapacité d'honorer leurs créances pour le compte de la société. Une source proche du dossier se demande comment des conseils communaux, qui bénéficient des services de Veolia sans payer depuis deux ans les factures qu'ils lui doivent, continuent à critiquer et polémiquer sur la qualité de ses prestations et son rendement. “Comment peut-on exiger d'une entreprise de continuer à travailler et remplir ses engagements tels qu'ils sont définis dans le cahier des charges au moment où elle ne perçoit pas le règlement de ses prestations”, s'indigne la même source, faisant référence aux propos tenus dernièrement par un responsable communal sur le rendement de Veolia menaçant de “chasser” cette dernière de sa commune. En effet, les communes urbaines de Bni Ansar et d'Al Aroui n'ont pas versé leurs dus vis-à-vis de la société depuis deux ans, confirme le coordinateur du groupement. Le divorce entre Veolia et le groupement des communes pour l'environnement vient mettre un terme à un long épisode d'accusations et de contre-accusations entre les deux protagonistes. Si le premier dénonçait “un mauvais payeur”, le 2-ème critiquait “une mauvaise gestion” et “un manque de savoir-faire” du concessionnaire. Résultat: les cinq communes croulaient sous leurs déchets et le ras-le-bol des habitants se faisait de plus en plus sentir. Une situation qui est loin d'être réglée aujourd'hui. Les montagnes de déchets continuent, malgré les efforts des intervenants y compris Veolia, à meubler les avenues de Nador en attendant l'entrée en service du nouveau concessionnaire, “prévue dans les deux ou trois mois prochains”, à en croire un responsable local.