Le président du Conseil bloque un projet touristique Désarroi et incompréhension sont, aujourd'hui, les maîtres mots de la situation de blocage que vivent depuis maintenant près de trois ans deux sociétés immobilières qui entendent construire un hôtel de 3 étoiles en R+4 et d'une résidence de 12 villas près de la gare ferroviaire. Ce projet touristique, d'une superficie de 8.906 m2, est d'une estimation budgétaire globale de 51.260.000,00 DH. Il générera, durant sa construction, 100 emplois directs pour une durée de 18 mois. Pour son exploitation, 40 emplois fixes, dont cinq cadres supérieurs et 12 techniciens expérimentés sont dans le pipe. Il offrira une capacité d'hébergement de 220 lits supplémentaires à la ville d'El Jadida et la région. Pour ce, les propriétaires avaient entamé, auparavant, les procédures administratives nécessaires, notamment, auprès de la commission de dérogation du CRI des Doukkala- Abda qui a donné son accord de principe le 05/04/2012 sous réserve de procéder au classement de l'hôtel et de respecter la réglementation en vigueur pour la partie résidence fermée. Le comité technique de coordination des projets touristiques, réuni le 15/11/2012 et après examen du dossier, a proposé son classement technique provisoire dans la catégorie «Hôtel trois étoiles». De son côté, l'Agence urbaine d'El Jadida a donné un avis favorable après que les sociétés ont rempli toutes les réserves émises lors de l'acceptation dudit projet par la commission de dérogation et de la commission de voirie. Vint, ensuite, l'étape de la délivrance du permis de construire qui paraissait n'être qu'une simple formalité. Mais grande a été la surprise du représentant des deux sociétés lorsque les services techniques de la municipalité lui avaient signifié que «l'Agence urbaine a adressé un courrier afin de ne pas vous délivrer notre permis de construire». Contacté, le président du Conseil municipal a prétexté «oralement» qu'un propriétaire limitrophe de leur projet avait déposé une opposition pour sa non-réalisation. Une réponse écrite dans ce sens lui avait été demandé ; mais il s'est abstenu. Ce refus d'assumer ses responsabilités a confirmé la mauvaise foi du président communal et celle, selon un des propriétaires, d'un responsable à l'Agence urbaine qui «entendent mettre les bâtons dans les roues» pour des raisons «obscures». Or, comme le confirment catégoriquement les propriétaires du projet, il n'existe aucune opposition à leur projet. Sauf, certainement, dans la tête du président. «Et si, vraiment, tel est le cas, comment l'Agence urbaine a-t-elle donné feu vert à ce projet ?». «Ensuite, argumentent- ils, le certificat de propriété de l'Agence nationale de la conservation foncière du cadastre et de la cartographie, délivrée le 25/09/2012, ne mentionne aucune opposition à notre propriété !».Sommes- nous face à l'ex- mur de Berlin ? Sommes-nous à la merci de gestionnaires ignorants ? Sommes- nous gérés par des anti- nationalistes ? Ou sommes- nous, tout simplement, en face de responsables communaux cupides, corrompus et véreux ? La véritable intention de ce responsable n'a nullement besoin d'être développée. On songe, uniquement, à son intérêt personnel plutôt qu'au général. Que l'on en juge ! C'est un cas, parmi tant d'autres, qui sont freinés sans aucune raison administrative valable. Rien que parce qu'il paraît juteux et pour lequel ses propriétaires seraient prêts à «casquer» pour le débloquer, on recourt au chantage pour leur «forcer» la main. Mais ce cas, soumis à notre attention, est d'une portée, non seulement locale, mais nationale. Le tourisme au niveau de la région de Doukkala, qui dispose d'atouts et de potentialités aussi riches qu'authentiques, s'affirme au fil des ans comme un secteur prioritaire et à forte valeur ajoutée. La province d'El Jadida, jouissant d'une position géographique de premier choix, d'atouts économiques indéniables et d'infrastructures modernes, s'apprête, à moyen terme, à devenir l'une des plus importantes plateformes industrielles du Royaume. Elle offre, aujourd'hui, une grande attractivité pour les projets d'investissement d'envergure. En effet, cette importante infrastructure a séduit plusieurs groupes de renommée nationale et internationale qui ont décidé de s'implanter dans la région. La nature, la tradition et l'authenticité sont, aussi, autant d'atouts qui confèrent à la région une vocation touristique de premier plan. L'attractivité de la région s'illustre dans la tradition équestre nationale par le célèbre Moussem Moulay Abdallah Amghar rassemblant, chaque année, plus de 1.600 cavaliers de différentes régions du Royaume. D'autres rendez-vous annuels de renommée ont permis d'étaler les charmes de cette ville côtière, à l'instar du Salon du cheval et du Festival Jawhara qui rassemble un parterre d'artistes locaux, arabes et internationaux. La réhabilitation du site de Madinat Al Moujahidine, l'aménagement touristique des quais entre Oum Er-Rabiê et la médina d'Azemmour, l'aménagement de l'espace du Moussem de Moulay Abdellah et la création d'un camping international à Mharza Sahel, la valorisation de la fauconnerie, la création d'un centre équestre, la création d'une base nautique à Sidi Bouzid, la conception d'un circuit touristique axé sur la passion du cheval et la découverte de l'arrière-pays des Doukkala, Boulaâouane, M'Hioula et Azemmour, sont d'autres projets qui embelliront la cité. Plus que jamais, le tourisme est érigé comme une priorité stratégique et une locomotive de développement des ressources économiques à El Jadida. Pourquoi cette arrogance et cette irresponsabilité du président du Conseil municipal dont l'une de ses principales priorités, conformément à l'esprit de la Charte communale, est d'encourager l'investissement et l'emploi ? Sait- il que le Code de l'urbanisme tranche dans pareille situation ? Son article 48 est clair : «Dans le cas de silence de président du Conseil communal, le permis est censé accordé à l'expiration d'un délai de deux mois à compter de la date du dépôt de la demande». Or ce délai est dépassé de très, très loin !? Les autorités ne doivent pas ignorer cette loi. Mais là où le représentant de la population locale est guidé par ses intérêts personnels, l'exercice de ses compétences devient, dès lors, hostile aux intérêts locaux. Le représentant communal est élu pour être responsable de la gestion de l'affaire locale, il est donc appelé à déployer un certain savoir faire. Ce savoir faire, est d'une utilité d'extrême importance quand il s'agit de gérer les procédures administratives.