Le collectif de travailleurs marocains immigrés en Espagne résiste à la crise bien que le nombre d'affiliés à la Sécurité sociale a régressé de 4,53% à fin décembre dernier en comparaison avec la même période de 2010. Bien qu'il soit négatif, ce pourcentage est en effet inférieur à la baisse moyenne des affiliés étrangers non communautaire qui se situe à moins de 4,97%. Il est toutefois plus que le double de la baisse moyenne de l'ensemble des travailleurs qui cotisent à la Sécurité espagnole, qui est de 2,2%. En dépit de ce recul, les Marocains sont en tête des affiliés étrangers à cet organisme de prévoyance sociale dans 13 communautés autonomes sur les 17 que compte l'Espagne. En détail, le nombre d'affiliés marocains à la Sécurité Sociale a régressé de 9.470 membres en l'espace de douze mois en passant de 217.182 à fin décembre de 2010 à 208.712 9 au 31 décembre dernier. Ils se répartissent entre plusieurs régimes mais sont nombreux ceux qui cotisent au régime général (106.794) qui comporte plus de garanties sociales et englobe la plus part des secteurs productifs, dont le bâtiment et l'industrie. Ce sont 12.182 qui se déclarent autonomes, 76.365 qui exercent dans l'agriculture, 12.659 dans le service domestique, 74 sont affiliés au régime spécial de la mer et deux au régime spécial du charbon. De manière générale, les Marocains sont nombreux dans les secteurs nécessitant plus d'efforts physiques et sont le moins rémunérés, tels l'agriculture et le travail de ménage. Ce sont aussi des secteurs occupés généralement par les travailleurs sans qualification. S'agissant de la répartition géographique, le collectif marocain est bien réparti dans l'ensemble du territoire espagnol. Il est le plus nombreux, quant à la moyenne d'affiliés au sein des étrangers, dans la quasi-totalité des communautés autonomes. Ils se concentrent particulièrement dans cinq régions avec plus de 20.000 affiliés. Il s'agit de la Catalogne qui compte 47.568 travailleurs marocains en situation régulière (22,78%). Elle est suivie de l'Andalousie avec un total de 39.262 travailleurs (18,81%), de Murcie qui abrite 29.163 marocains (13,97%), de Madrid avec 22.300 (10,68%) et de la Communauté Valencienne avec 20.281 affiliés marocains (9,7%). Les conséquences de la crise économique sont ainsi apparentes et ressenties fortement par le collectif marocain qui compte le plus de travailleurs en quête d'un emploi en comparaison avec l'ensemble des collectifs étrangers. Les causes sont attribuées à sa dimension pour être le collectif le plus nombreux et fort de 826.870 membres, soit 27% de l'ensemble des étrangers non communautaires. Il est aussi en tête en termes de personnes inscrites aux bureaux de placement pour travailleurs en quête d'un emploi avec 150.490 membres, soit 35,28% du total des immigrés non originaires de l'Union Européenne. D'autant plus, 75.640 marocains bénéficient de prestations pour chômage, soit 29,97% du total des étrangers non communautaires. Toutes ces données fiables, tirées de rapports établis par des institutions officielles témoignent des conditions de vulnérabilité du collectif marocain en cette période de crise en Espagne. Au niveau national, le nombre d'affiliés étrangers à la Sécurité Sociale a été ramené de 1.814.979 membres en décembre 2010 à 1.738.922 soit une variation annuelle d'affiliation de moins de 4,19%. S'agissant des travailleurs extra-communautaires, leur nombre a atteint 1.096.616 en décembre dernier face à 1.151.109 dans la même période de l'année précédente, soit une chute de 4,9%. La baisse en termes d'affiliations s'est traduite par la réduction de l'excédent du trésor de la Sécurité Sociale de 867 millions euros, selon le rapport de conjoncture, couvrant la période de janvier-juillet et auquel a eu accès Al Bayane. Ce montant est calculé sur la base du total des recettes, principalement les cotisations des travailleurs, qui ont baissé de 2,09% et les paiements de prestations sociales qui ont augmenté de 4,57%. En termes réels, les recettes pour opérations non financières se sont accrues jusqu'au 31 juillet dernier de 63,448 milliards euros alors que les couvertures de dépenses ont atteint 64,315 milliards euros.