Les Marocains qui constituent le collectif étranger non communautaire le plus nombreux en Espagne sont en même temps les grandes victimes de la récession économique. A fin mars dernier, 95.058 d'entre eux étaient inscrits aux bureaux de recrutement de l'institut de l'emploi et touchaient des prestations de chômage. Cette donnée statistique est puisée dans le dernier rapport de conjoncture rendu public par le ministère espagnol du Travail et de l'immigration sur la base des affiliations nettes à la Sécurité sociale des travailleurs étrangers et des données de l'enquête sur la population active. La situation des Marocains au marché du travail a stagné par rapport à février mais le taux de chômage demeure élevé du fait qu'ils forment le collectif le plus affecté par la crise économique en comparaison avec les autres collectifs d'immigrés non originaires de l'Union Européenne (UE). A fin mars, 212.890 marocains cotisaient à la Sécurité Sociale, contre 212.649 le mois précédent soit une légère augmentation nette de 241 personnes. Bien qu'il soit positif, ce chiffre demeure très mince en comparaison avec la situation des autres collectifs d'immigrés, moins nombreux, dont le nombre d'affiliés à la Sécurité Sociale a augmenté. C'est le cas des Chinois (+ 863) et des Boliviens (+ 863). (Suite en P2) En détail, les marocains inscrits à la Sécurité Sociale se répartissent entre le Régime général qui absorbe 116.782 affiliés et les autres Régimes Spéciaux qui comptent 12.369 employés au régime des travailleurs au service domestique, deux au régime du charbon, 1.160 au régime de la mer, 71.128 au régime agraire et 11.450 au régime des travailleurs autonomes. Les travailleurs qui cotisent à ces régimes bénéficient de moins de couverture au plan professionnel, et d'avantages en termes de prestations sociales et de pension. Ils sont amenés à assumer, parfois, le versement de la totalité des cotisations, comme c'est le cas des employées du service domestique, agraire ou les travailleurs autonomes. La Sécurité Sociale a gagné, en mars dernier, 7.665 nouveaux cotisants étrangers nets (0,4%) par rapport à février dernier pour situer le nombre d'affiliés étrangers à 1.777.438 occupés, dont 1.118.030 non communautaires et 659.409 provenant de l'Union Européenne. Outre les 212.890 marocains, sont comptabilises également 147.655 travailleurs de nationalité équatorienne, 100.975 de nationalité colombienne, 81.974 de nationalité chinoise, 80.371 de Bolivie, 65.444 de Pérou, 41.541 d'Argentine, 30.271 de la République Dominicaine et 24.455 de Paraguay entre autres. Par communautés autonomes, la Catalogne compte 390.790 travailleurs actifs étrangers, suivie de Madrid avec 384.812, l'Andalousie avec 217.441, la Communauté Valencienne avec 192.489 et Murcie avec 84.230 en autres. Au plan régional, la main d'œuvre marocaine occupée se concentre dans les régions traditionnellement connues pour leur haut potentiel économique et offrant davantage d'opportunités de travail. Ils sont 51.003 en Catalogne, 39.596 en Andalousie, 28.864 en Murcie, 23.670 à Madrid, 18.381 dans la communauté valencienne, 8.475 dans la région de Castille-la Manche, et 5.475 aux îles Canaries. Le reste des régions autonomes espagnoles abritent moins de six mille travailleurs marocains recensés. Dans les deux villes occupées, il y a respectivement 3.837 affiliés marocains à la Sécurité Sociale à Melilla et 2.199 autres à Sebta. En général, la main d'œuvre marocaine se concentre dans les régions nécessitant une nombreuse main d'œuvre agricole, telles l'Andalousie, Murcie et la région valencienne. La grande partie des 51.003 marocains actifs en Catalogne est employée dans des activités agricoles. Selon les dernières données de l'Enquête sur la Population Active, 435.819 étrangers sont en chômage, dont 95.058 marocains, soit 21,7% de ce total. La communauté marocaine forte de 788.768 personnes en situation légale à fin décembre 2010, est en tête de l'ensemble des collectifs étrangers.