Le principal raffineur du pays, SAMIR, est parvenu à stabiliser ses volumes de ventes en 2012 à 7.114 KT (vs. 7.125 KT en 2011), tenant compte d'une légère baisse de 3% des écoulements domestiques à 6.131 KT (compensée par une hausse de 22% des exportations à 983 KT notamment de JET et de NAPHTA). Le chiffre d'affaires social ressort en conséquence en progression de 10,5% à 54.946,4 millions DH, redevable à un effet prix positif (+11%). Par marché, les revenus se bonifient de 7% sur le marché domestique tandis que ceux à l'export augmentent de 39%. La SAMIR a pu achever son projet d'extension de la capacité de la raffinerie de Mohammedia et démarrer la mise en service du projet Topping 4, ayant nécessité une enveloppe d'investissement de 1,6 milliard DH. Seul bémol, la restructuration financière de la dette enregistre un petit retard, induisant des tensions importantes sur la trésorerie. Dans une ample mesure et profitant du doublement des marges de raffinage à l'international à USD 5,87 le baril, le résultat d'exploitation augmente de 20,2% à 1.263,3 millions DH, suite à l'accroissement de la variation des stocks de 52,7% à 1.659,6 millions DH ainsi que celui des reprises d'exploitation de 91% à 1.419,4 millions DH. Par conséquent, la marge opérationnelle ressort à 2,3% contre 2,1% en 2011. A l'opposé, le résultat financier grève son déficit à -665,7 millions DH contre -478,4 millions DH en 2011. Cette évolution s'explique notamment par l'alourdissement des charges d'intérêts de 23,4% à 753,9 millions DH; et la constatation d'un bilan de change négatif de -7 millions DH (vs. 3,8 en 2011). Au final, le résultat net se déleste de 19,4% à 350,1 millions DH, réduisant la marge nette de 0,3 point à 0,6%. La capacité d'autofinancement s'améliore, quant à elle, de 10% à 1.480 millions DH. Analysant le haut de bilan de SAMIR, les spécialistes de BMCE Capital ont établi le constat suivant: - Un allègement du FR négatif à -1 774,8 millions DH contre -6 047,1 millions DH en 2011, suite à l'accroissement des dettes de financement de 2,1x à 8.607,3 millions DH ainsi que les provisions durables pour risques et charges de 26,9% à 223,5 millions DH ; - Une aggravation du BFR de 3,0x à M MAD 9 927,8, consécutivement à la baisse des dettes fournisseurs de 36,8% à 9 455,3 millions DH; - Un alourdissement de la trésorerie nette déficitaire à -11 702,6 millions DH contre -9 304,9 millions DH en 2011, du fait de l'augmentation des concours bancaires de 22,1% à 11 910,4 millions DH; - Un accroissement de l'endettement net de 51,7% à 20.309,9 millions DH, alourdissant le gearing à 369,4% contre 260,1% en 2011 et représentant 16,8x l'EBE (DN/EBE); - Et, une dégradation de la capacité de remboursement de la dette avec un ratio charges d'intérêts / EBE de 62,3% contre 39,5% à fin décembre 2011. Des solutions alternatives Face au retard de la restructuration financière, SAMIR a cherché des solutions alternatives, dont certaines ont été mises en œuvre à savoir: - L'obtention d'un crédit d'enlèvement sur 18 mois plafonné à 6 milliards DH; La conclusion d'un financement international de 200 millions de dollars US avec GLENCORE ENERGY UK LTD (remboursable sur une période de 24 mois avec des conditions avantageuses); - Le démarrage en novembre 2012 de l'utilisation de la ligne de financement de 180 millions de dollars US, objet de la convention signée avec la Société Internationale islamique du financement du commerce -IIFC-; - Et, le renouvellement en janvier 2013 de la ligne de financement d'un montant de 180 millions dollars US avec BNP PARIBAS. Si ces mesures ont permis de renforcer le haut de bilan de la société ainsi que d'améliorer son fonds de roulement (qui devrait devenir positif au premier semestre 2013 et ce, grâce aux solutions alternatives de financement et de l'augmentation des ressources permanentes de la société), elles ont fortement alourdi les charges financières de la société. Un RNPG dans le rouge En consolidé, SAMIR affiche des revenus de 55.037,7 millions DH, en appréciation de 10,4% comparativement à une année auparavant. Le résultat d'exploitation courant se dégrade, pour sa part, de 56,7% à 509,2 millions DH, pénalisé par l'alourdissement de 12,8% à 56.215,2 millions DH des charges des activités ordinaires et par le retraitement lié aux transferts des charges immobilisés de 1.419,4 millions DH en comptes sociaux (non inclus cette année dans les comptes IFRS, mais qui devrait avoir un impact positif sur les comptes IFRS des exercices de 2013 à 2017). La marge opérationnelle se replie, par conséquent, de 1,5 point pour se fixer à 0,9%. Le résultat financier consolidé creuse son déficit à -718,7 millions DH, sous l'effet de l'augmentation du coût de l'endettement net de 26,8% à 712,5 millions DH. De ce fait, le RNPG bascule au rouge à -130,8 millions DH (vs. nos prévisions annuelles de M MAD 377,7) contre 473,5 millions DH en 2011. Pour sa part, l'endettement net consolidé se hisse de 46,0% à 20 353,6 millions DH comparativement à fin décembre 2011, fixant le niveau de gearing à 404,6% contre 268,6% à fin 2011. Les filiales spécialisées, quat à elles, se portent bien mieux. SALAM GAZ, active dans l'emplissage GPL présente un chiffre d'affaires en hausse de 15% à 5.606 millions DH pour un résultat net de 167 millions DH (+23%). SOMAS, spécialisée dans le stockage de butane, enregistre des revenus de 196 millions DH en progression de 13% pour une capacité bénéficiaire de 93 millions DH (+7%). Un plan stratégique 2012-2016 Le Top Management de la société escompte poursuivre la mise en œuvre du plan stratégique 2012-2016, visant à améliorer la profitabilité. Il est prévu notamment l'amélioration de la marge à travers la poursuite des actions d'excellence opérationnelle et la concrétisation des plans d'amélioration de l'efficacité énergétique. La reconquête des parts de marché figure aussi sur l'agenda de l'entreprise, via l'accélération du développement de sa filiale de distribution SDCC. Pour ce faire, le Conseil d'Administration de la SAMIR a décidé d'augmenter le capital de la SDCC de 150 millions DH. Le Top management entend, par ailleurs, renforcer la logistique sa filiale logistique TSPP.