«Akhbar Al Yaoum» dans le box des accusés «Akhbar Al Yaoum Al Maghribya», quotidien en langue arabe, publiait dans son édition du mardi 26 mars un «édito» sous le titre de «Quelques secrets de la commission Menouni» (commission chargée d'élaborer le projet de révision de la Constitution, ndlr), dans lequel son auteur, Toufiq Bouaâchrine, laisse entendre qu' »une commission restreinte se réunissait pour statuer sur certaines prérogatives du Roi, des questions religieuses et identitaires et de répartition de pouvoirs». Cet écrit a suscité des réactions en chaîne, des démentis et des mises au point de la part de nombre de très hauts responsables de l'Etat marocain. L'Agence Maghreb Arabe Presse (MAP) a relayé l'information en publiant les démentis. On y apprend que Yassine Mansouri, Mohammed Moatassim et Abdellatif Menouni ont catégoriquement démenti tout lien avec le contenu de l'article en question. Abdellatif Menouni, Conseiller de Sa Majesté le Roi et ancien président de la Commission consultative de révision de la Constitution, a dénoncé les allégations publiées mardi par le dit quotidien. Dans une mise au point, M. Menouni a démenti les assertions du journal selon lesquelles le président de la Commission consultative orientait «à sa manière les membres de la commission consultative», qu'il dirigeait, dans le sens de ce qui a été convenu au sein de la commission parallèle et aux réunions de laquelle il assistait, soulignant que cette instance, dont l'unique référentiel était le discours royal historique du 9 mars 2011, a accompli sa mission sans intervention aucune. Dans ce même ordre d'idées, Yassine Mansouri a exprimé son «étonnement de voir son nom figurer dans l'article en question», estimant que l'évocation de son nom est une «allégation mensongère». M. Mansouri dit se réserver le droit d'ester en justice pour défendre ses droits et s'opposer à ces agissements contraires à la loi et aux principes les plus élémentaires de la déontologie journalistique que tout le monde veille à protéger contre ces actes aux desseins inavoués. «Ce que vous avez publié en citant une «source informée», vise à faire croire aux lecteurs que vous disposiez effectivement de ce qui pourrait étayer vos propos». A son tour, L'ancien président du mécanisme politique de suivi, de concertation et d'échange de vues au sujet de la révision constitutionnelle, M. Mohamed Moatassim a exprimé son étonnement et sa condamnation. Moatassim dément catégoriquement «ces allégations dénuées de tout fondement». Le conseiller de Sa Majesté précise, en outre, que «la composition et les attributions aussi bien de la Commission consultative que du mécanisme politique étaient définies, en toute clarté et transparence, et qu'aucune commission restreinte ou parallèle, ni secrète ni publique, ne travaillait en marge de ces deux structures». Condamnant vigoureusement la diffusion de ces allégations, qui constituent «une violation flagrante des principes et de la déontologie de la pratique journalistique neutre et impartiale», Saad Hassar et Mohamed Rochdi Chraibi, indiquent, dans leur mise au point, qu'ils se réservent «le droit d'entamer toute action en justice contre le journal». M. Rochdi Chraibi, membre du cabinet royal, a fortement souligné qu'il se «réserve le droit d'user, le cas échéant, de ce qui est prévu par la loi comme droit de poursuite judiciaire». Pour sa part, l'auteur de l'article en question, qui n'est pas à ses premiers couacs avec les décideurs politiques, se demande «Qu'est ce qui se passe ?». Jamais, il «n'imaginais qu'une info de 100 mots allait créer tout un bruit et des mises au point en chaine, avec leur lot de menaces et d'intimidations». L'auteur, en sa qualité de directeur de publication, ne semble pas réaliser qu'il franchit la ligne jaune. En dissertant sur un sujet aussi grave et sérieux, l'auteur a, semble-t-il, minimisé l'impact de propos non vérifiés.