Dans le but de créer un pont entre le secteur de l'emploi et celui des étudiants, l'ESITH a organisé, du 13 au 14 mars, la 7e édition du forum Entreprises sous le thème : Gestion stratégique des ressources humaines et performance globale. Ce forum, devenu un évènement traditionnel au sein de cette école supérieure de textile et d'habillement, s'est donné pour objectif de mettre en valeur le rapport entre la gestion des ressources humaines et la performance globale de l'entreprise. Au cours de ce forum, les perspectives des intervenants se sont appuyées sur la bonne gestion des ressources humaines et la mise en œuvre d'une stratégie adéquate via le partage, la communication et l'instauration d'un climat positif au sein de l'entreprise. Comme l'ont mentionné les intervenants, la gestion des ressources humaines demeure encore un challenge pour les entreprises marocaines. Selon Loïc Gogue, de la CGEM, la mauvaise gestion des ressources humaines constitue un obstacle au développement de 37% d'entreprises de la zone MENA. Par ailleurs, nombreuses sont encore les entreprises marocaines qui ne placent pas l'homme au centre de leurs orientations. Selon M. Hamali, Directeur général du cabinet Levier ressources humaines, «la création d'universités d'entreprises est un levier de performance pour l'entreprise». Ces académies constituent une réponse imminente aux besoins générés par la mondialisation. Pour M. Guergachi, président de l'AGEF, la gestion des ressources humaines est un système en continu qui devrait obéir à un équilibre entre l'entreprise et l'homme. Autrement dit, l'entreprise devrait maximiser les profits pour les actionnaires et optimiser également la richesse humaine. D'après Jean Baudin, «il n'y a de richesse et de force que d'hommes». D'où la nécessité d'intégrer le pilotage de la performance dans la stratégie de gestion des ressources humaines de l'entreprise. Dans un contexte où les compétences sont constamment amenées à changer, les entreprises devraient assurer la formation et le perfectionnement de leur capital humain pour braver le climat actuel de crise financière mondiale. Cette gestion devrait passer par le biais d'outils de pilotage tels que les tableaux de bord RH et le système e-learning. Le 3e panel de ce forum a été consacré à la gouvernance des entreprises et la gestion stratégique des ressources humaines. Il a insisté sur la manière dont les entreprises sont dirigées à travers un ensemble de processus, de règlementation et de lois afin de réguler les rapports entre les actionnaires, le conseil d'administration et de direction, les employés et les clients. La mise en œuvre de la stratégie-gestion et la gouvernance des ressources humaines est une réponse aux besoins des entreprises. Elle est une vraie richesse qui contribue au développement pour une performance globale de l'entreprise. Maria Souinida et Danielle Engolo o/o Hakima Laala Hafdane Une dévotion scientifique pour la Condition humaine Elle décortique le sujet de la femme et de la famille comme une scène ordinaire propre à la société marocaine pour construire une sociologie compréhensive. C'est un chemin duquel nul ne peut la dérouter, que cette professeure de Sociologie s'est frayée tout au long de son parcours académique. Chaque mot qu'elle articule témoigne de sa dévotion pour la recherche au sujet des femmes et de la famille. Une recherche qui s'inscrit aux confluents de la société marocaine, sa culture locale et les sociétés du monde pour mettre en évidence le vécu des femmes, leurs obstacles et défis afin de susciter des changements sociétaux. Hakima Laala Hafdane puisque c'est d'elle dont il s'agit est professeure de Sociologie à l'Université Hassan II, notamment à la faculté des Lettres et des Sciences Humaines de Mohammedia. L'originaire de Casablanca est l'auteure de « Les Femmes marocaines : Une société en mouvement », un ouvrage publié en 2003 aux éditions Logique sociale, l'Harmattan Paris où la sociologue s'arrête sur l'évolution des femmes marocaines en milieu professionnel, familial...Elle y met en exergue la complexité réelle de la société marocaine dans sa juxtaposition entre tradition et modernité. Auteure de nombreux articles touchant la femme, la famille, elle a par ailleurs réalisé des travaux de recherche et des diagnostiques avec des associations impliquées dans la défense des droits des femmes au Maroc. Au cœur de sa demeure à Casablanca, la chercheure alimente sans cesse son amour rationnel pour la femme, la famille. Entourée d'une bibliothèque foisonnant d'une pile de livres dédiés à la femme, la famille et les minorités, la sociologue garde allumés sa flamme et son ardeur pour cette sempiternelle activité en faveur de la condition humaine.Elle l'aborde à travers les sujets femmes/genre, la condition de l'immigré ou de l'Autre, les maghrébins en France, l'altérité religieuse des subsahariens au Maroc. C'est avec une vie chargée d'expériences par son contact avec la culture française, sa fonction en tant que médiateur de la république française durant de longues années qu'elle œuvre pour enrichir la société marocaine d'une réflexion scientifique sur la médiation. Elle s'active à ancrer le sens de l'éthique et le respect de l'Autre à travers l'institutionnalisation de ce mode alternatif de résolution de conflits, encore à l'état fœtal ou embryonnaire au Maroc. Elle marque entre autres son dynamisme dans sa fonction de présidente de l'ADFE (Association des Français de l'Etranger), section de Casablanca, fonction qu'elle occupe depuis 2012. La femme, la famille, bref, la condition humaine. Des thèmes continuellement d'actualité que cette chercheure dynamique s'est choisis. Des sujets qui ne tomberont jamais en désuétude.Tant que « la machine ronde »,selon les termes du fabuliste La fontaine, tournera, la condition humaine demeureraouverte à la recherche. Hakima Laala Hafdane aura toujours son mot à dire aux générations futures concernant la femme, son cercle restreint la famille, les immigrés, les minorités. Danielle France Engolo