A un moins de la fin de l'année, les finances publiques présentent un profil déséquilibré, en raison notamment d'une croissance accélérée des dépenses, en dépit d'un léger redressement des recettes fiscales. En effet, à fin novembre 2011, l'exécution du budget s'est soldée par un déficit budgétaire de 42,2 milliards DH, en aggravation de 3,8 milliards d'un mois à l'autre et de 11,1 milliards comparativement à fin novembre 2010. En dépit d'une amélioration de 8,4% des recettes du Trésor, à 184,4 milliards, les dépenses globales, en revanche inscrivent une hausse de 15,6% à 232,2 milliards DH, alourdies principalement par les charges de compensation, d'un montant de 45,6 milliards contre 25,9 milliards à fin novembre 2010. Le déficit budgétaire, qui s'aggrave d'un mois à l'autre, dépasserait facilement le cap des 45 milliards DH au terme de l'exercice budgétaire 2011. Selon les analystes de Bank Al Maghrib, ce gap reflète la poursuite de l'accroissement des dépenses, tirées essentiellement par l'expansion des charges de compensation, à un rythme largement plus rapide que celui des recettes dont les différentes composantes ont connu un redressement à l'exception des recettes douanières. Les recettes ordinaires du Trésor, chiffrées à 184,4 milliards, ont marqué une hausse de 8,4%, recouvrant une progression de 7,2% des recettes fiscales et de 27,8% de celles non fiscales comparativement à fin novembre 2010. D'après le rapport de Bank Al Maghrib, la hausse des recettes fiscales est due notamment à l'amélioration des rentrées des impôts directs et indirects de 9,5% et 8,7% respectivement et à une nouvelle baisse des recettes relatives aux droits de douane de 15,4%. Par catégorie, les recettes au titre de l'impôt sur les sociétés, d'un montant de 33,6 milliards, ont augmenté de 11,5% par rapport à fin novembre 2010. De même, les recettes de la taxe sur la valeur ajoutée ont progressé de 10,4%, procurant 66,5 milliards. S'agissant des recettes non fiscales, elles se sont élevées à 16,7 milliards, recouvrant une hausse de 23,9% des autres recettes et de 30,8% des revenus de monopole, lesquels ont procuré 9,6 milliards, ajoute le rapport de l'Institut d'émission. 4,2 milliards DH par mois pour soutenir les prix Les dépenses globales, en hausse de 15,6% à 232,2 milliards DH, ont été alourdies principalement par les charges de compensation, d'un montant de 45,6 milliards contre 25,9 milliards à fin novembre 2010. Pour le seul mois de novembre 2011, le flux alloué au soutien des prix a été de 4,2 milliards. Pour leur part, les dépenses de fonctionnement se sont chiffrées à 112,4 milliards, en hausse de 7,7% d'une année à l'autre, reflétant les effets divergents du recul de 3,7% des charges au titre des autres biens et services à 31,7 milliards et de la hausse de la masse salariale de 13% à 80,6 milliards, cette hausse étant principalement liée aux mesures entreprises dans le cade du dialogue social. Dans ces conditions, le déficit ordinaire a atteint 10,6 milliards DH, contre un excédent de 6 milliards à la même date une année auparavant. Concernant les dépenses d'équipement, en redressement après le mouvement baissier en glissement annuel entamé au mois de mars, elles ont enregistré une hausse de 1,6% à 37,2 milliards de dirhams. Compte tenu de la progression du stock des arriérés de 3,9 milliards à 19,3 milliards en une année ainsi que du solde positif des comptes spéciaux du Trésor de 5,6 milliards, le déficit de caisse s'est établi à 38,3 milliards au lieu de 26,2 milliards au terme de la même période de l'année précédente. Outre les ressources issues des opérations de privatisation, d'un montant de 5,6 milliards, le financement du besoin du Trésor a été assuré par un flux net de 27 milliards d'endettement intérieur et de 5,6 milliards DH de dette extérieure, précise le document de la banque centrale. Changes : le DH s'est apprécié de 4,17% face au dollar Sur le marché des changes national, le dirham a enregistré en décembre 2011 une appréciation mensuelle de 0,49% en moyenne par rapport à l'euro. En revanche, il s'est déprécié de 2,23% face au dollar américain, de 1,79% contre le yen japonais et de 1,20% vis-à-vis de la livre sterling. En glissement annuel, la monnaie nationale s'est inscrite, en moyenne, en hausse de 0,07% à l'égard de l'euro. En revanche, elle s'est dépréciée de 0,33% par rapport au dollar, de 0,54% contre la livre sterling et de 6,82% face au yen japonais. Pour l'ensemble de l'année 2011, la monnaie nationale s'est déprécié de 0,85% par rapport à l'euro et s'est apprécié de 4,17% vis-à-vis du dollar américain.