du droit à la santé Le plan national des urgences médicales, présenté à SM le Roi Mohammed VI mardi à Fès par le ministre de la santé, El Hossein Ouardi, marque un pas significatif sur la voie de la consécration du droit aux soins et à la santé, en tant que droit fondamental, conformément aux dispositions de la nouvelle Constitution et aux engagements du gouvernement. La mise en place progressive de ce nouveau dispositif, qui doit mobiliser une enveloppe budgétaire de l'ordre de 500 millions de DH, prévoit une profonde restructuration et réorganisation de la filière des urgences médicales. Ce plan ambitionne ainsi l'intégration de toutes les fonctions de l'urgence médicale depuis la permanence médicale jusqu'à la réanimation spécialisée, ainsi que l'organisation des interventions d'urgence médicale en 3 niveaux : Les urgences médicales de proximité (UMP), au niveau des zones excentrées par rapport aux hôpitaux, les urgences médico-hospitalières de base, au niveau des hôpitaux provinciaux, et les urgences médico-hospitalières complètes, au niveau des hôpitaux régionaux et des CHU. Etant donné que 83 pc des décès des accidentés de la voie publique surviennent avant l'arrivée à l'hôpital dont la majorité est évitables, le plan vise principalement l'amélioration de la prise en charge pré-hospitalière à travers notamment la mise en place de 11 centres de régulation médicale, la mise en service progressive du numéro national unique et gratuit des appels médicaux d'urgence "141", le renforcement et la normalisation du parc ambulancier. Il s'agit aussi de l'acquisition de 12 ambulances type A et 73 ambulances type B, l'acquisition de 136 ambulances dont 25 adaptées au monde rural (4x4), la création de 20 nouveaux SAMU obstétricaux ruraux, la mise en place de 15 SMUR et la mise en place de 4 Héli-SMUR. La modernisation des urgences hospitalières occupe également une place de choix dans le nouveau dispositif à travers la mise en place de 80 UMP, dont 30 en 2013, la mise à niveau et le renforcement des services de réanimation au niveau régional et universitaire, ainsi que le développement des urgences médicales spécialisées. Conscient que ce plan ne peut avoir le succès escompté sans la qualification des ressources humaines, un accent particulier sera mis sur la formation et l'encadrement du personnel médical par le développement des Centres d'enseignement des soins d'urgences (CESU), la création d'une filière de techniciens ambulanciers (Casablanca), la création d'une filière paramédicale en soins d'urgence (Rabat), l'organisation de stages à l'étranger en partenariat avec Samu-Urgences de France, la révision du cursus de formation en médecine d'urgence et la mise en place d'un Centre d'expertise en évaluation des urgences (Fès). Le déploiement de ce plan se fera en collaboration avec tous les intervenants en situation d'urgence, notamment la protection civile, la gendarmerie royale, les Forces armées royales, le ministère de l'Intérieur, le ministère de l'Equipement et du Transport et le secteur privé. Le cadre réglementaire des urgences sera revu pour la réglementation des actes de médecine d'urgence pré-hospitalière, le développement d'un plan de carrière des métiers de l'urgence et la création d'une filière de Permanencier Aide à la Régulation Médicale (PARM). Ce plan nécessite une enveloppe de 500 millions de DH répartis entre l'acquisition des ambulances (244 millions de DH), des 4 Héli-SMUR (66 millions de DH), des équipements des 11 Centres de régulation (30 millions de DH), la mise à niveau des UMP et SAU (120 millions de DH) et la formation (40 millions de DH). Fonctions et délai de déploiement Le Plan national des urgences médicales assigne plusieurs fonctions aux urgences médicales, appelées à sauver des vies humaines en situation d'urgence, en attendant un diagnostic plus approfondi du patient. Premier palier de ce plan, les urgences médicales de proximité portent notamment sur la permanence médicale 24/24h, les gestes et manœuvres de premier secours, la surveillance du patient, les examens biologiques de base et le transfert sanitaire simple. Les urgences médico-hospitalière de base (CHP) concernent les gestes de ressuscitation et de réanimation, la transfusion, l'hospitalisation et l'intervention chirurgicale (bloc opératoire), alors que les fonctions dévolues aux urgences médico-hospitalière complètes (CHR/CHU) sont la réanimation hospitalière polyvalente, le transfert sanitaire spécialisée (SMUR), la régulation des appels médicaux et la formation continue en soins d'urgences et soins intensifs. Le plan de déploiement des centres de régulation du numéro d'appel "141" se fera sur plusieurs étapes. La première étape (mars 2013) concerne les régions de Fès-Boulemane, Taza-Al Hoceima-Taounate, Marrakech-Tensift-El Haouz, Tadla-Azilal, Meknès-Tafilalt, Rabat-Salé-Zemmour-Zaer, Gharb-Chrarda-BniHssen et le Grand Casablanca. La deuxième étape (juin 2013) sera concrétisée à l'Oriental et à Souss-Massa-Draa, alors que les régions de Tanger-Tétouan, Laayoune-Boujdour- Sakia El Hamra, Guelmim-Smara, Oued Eddahab-Lagouira, Chaouia- Ourdigha et Doukkala-Abda vont profiter en troisième lieu de ce dispositif, en octobre 2013. Le transfert sanitaire spécialisée (SMUR) se fera, lui aussi, de façon progressive : Fès, Rabat, Casablanca, Marrakech et Oujda en mars 2013, Laâyoune, Agadir, Meknès et Kénitra en octobre 2013 et Settat, Safi, Béni Mellal, Al Hoceima, Tanger et Tétouan en juin 2014. Les 4 Héli-SMUR qui seront acquis dans le cadre de ce plan seront déployés en 2013 à Marrakech, en 2014 à Oujda et Laâyoune et en 2015 à Tanger. La mise en place du plan national des urgences médicales nécessite une enveloppe budgétaire de 500 millions de DH répartie entre l'acquisition des ambulances (244 millions de DH), des 4 Héli-SMUR (66 millions de DH), des équipements des 11 Centres de régulation (30 millions de DH), la mise à niveau des UMP et SAU (120 millions de DH) et la formation (40 millions de DH).