Le wali Bousaid interpellé Délits d'initiés. Conflit d'intérêt. Trafic d'influence. Complicités. Dysfonctionnements. C'est ce lourd lot d'accusations que brandiront des élus demain vendredi pour interpeller l'ordonnateur du Conseil de la Région du Grand Casablanca, le wali Mohamed Bousaid, lors de la deuxième séance de la session de cette instance élue, à propos des scandales ayant défrayé la chronique ces dernières semaines. Ces scandales s'articulent notamment autour des terres dans la préfecture de Nouaceur. Le cas d'échange foncier entre l'Agence urbaine de Casablanca/Etat et la société «Gepri» interpelle à plus d'un titre. Ce qui est intriguant dans cette affaire conclue en 2009 et qui restera dans les annales de cette grande région, est que les deux premières parties cèdent à la cajolée société «Gepri» un inestimable terrain domanial d'une superficie de 10 hectares (titre foncier N° 12540/63) au nouveau pôle de Nouaceur (N° 5875/47) en contrepartie d'un terrain agricole (N°16679C) d'une superficie de 07 hectares dans la commune de Bouskoura. Du jamais vu, sachant que l'Etat dispose du droit d'expropriation sur tout terrain dont utilité publique est avérée. Le plus intriguant encore dans cette affaire est que lorsqu'on feuillète les documents d'échange on découvre que cette société «Gepri», communément appelée «j'ai pris» depuis l'éclatement de l'affaire, appartient au président du Conseil de la Région. D'autres documents, parvenus à Al Bayane, montrent aussi que le président, qui a brandi, dernièrement dans une sortie médiatique, l'argument de «contraintes foncières» pour justifier le retard accusé dans la réalisation d'un hôpital à Bouskoura, signe, en sa qualité de mandataire d'une tierce personne (procuration datée en 2006), les contrats de vente de lots de terrain au projet «Al baraka II» (N° 22223/33) à Bouskoura. Un président et lotisseur en même temps, et dans la même Région qu'il préside ! Des élus, joints au téléphone par Al Bayane, crient au scandale et soulignent qu'ils soulèveront ces cas de trafics d'influence et de délits d'initiés, entre autres, devant le wali dans le cadre de leurs interventions le jour de la session. Les cas des subventions accordées à des associations ayant des connexions avec des membres de bureau seront également évoqués, précisent les mêmes sources. «En raison de cette pression de spoliation des terres à la périphérie et les scandales ayant trait aux subventions des associations, le président a déserté le siège de la Région, il n'y met plus le pied depuis longtemps. Les courriers sont désormais signés dans les cafés ou chez lui. Voilà la bonne gouvernance», s'exclame ce membre du conseil de la Région. Ce son de cloche est le même du côté du tissu associatif qui manifeste sa colère chaque fois que les conseils élus de Casablanca sont réunis. Aujourd'hui, ces scandales meublent les discussions dans les «salons» comme dans les cafés. Si Casablanca est une grande Métropole, ces scandales et leurs auteurs sont à sa taille.