Le phénomène n'est pas encore à l'abîme de la dérive. Mais, il prend de plus en plus de l'ampleur, au point de devenir réellement inquiétant. Partout dans les régions du royaume, aussi bien citadines que rurales, l'insécurité est quasiment problématique. A croire les échos qui parviennent, de cette zone comme de l'autre, il y a de quoi de s'alarmer et de prévoir les remèdes idoines. Les services de l'ordre, toutes composantes confondues, font ce qu'ils peuvent pour contrecarrer cette profusion insécuritaire. Mais il semble bien que leurs moyens humains, techniques et logistiques, font défaut, face au déferlement du délit, dans tous les sens. En fait, la criminalité est en passe de prendre de nouvelles formes, sous les influences externes accrues. Dans certaines localités reculées, le fléau atteint des limites gravissimes, avec la montée en flèche des exigences de la vie, encore plus intenses. Les métropoles du pays où les opportunités de vol et de viol sont plus tentantes, les scélérats prolifèrent dans les lieux surpeuplés, mais également dans les points déserts, occasionnant, du coup, un climat d'affolement et de timouride dans les milieux sociaux, toutes souches réunies. Il faut bien dire que le démantèlement des réseaux de divers forfaits, notamment la came, le blanchiment et le meurtre, est vaillamment assuré par les unités de gendarmerie, de la sûreté nationale, ou encore de l'armée royale dans des cas empiriques. Cependant, on craindra fort bien de se retrouver vraiment en stature d'impuissance devant la montée vertigineuse de la perversion à multiples facettes. Depuis longtemps, notre pays a toujours joui d'un large éventail de stabilité et de quiétude, parmi les populations. Cette distinction qui fait perpétuellement notre force ne saurait, en effet, faiblir pour des turbulences sociales qui trouvent refuge dans l'agression de l'autre. Il conviendrait, en conséquence, d'aller dénicher les recettes palliatives à la racine. Autrement dit, s'atteler, de pied ferme, à l'assouvissement des besoins vitaux des citoyens, en particulier les couches les défavorisées, la résorption des disparités spatiales et sociales, particulièrement dans les patelins communément appelés «le Maroc inutile», l'enraiement de toute sortes de dépravations et d'injustices qui prévalent éperdument dans les rouages de la société, la mise en application, ferme et impartiale, des dispositions de l'arsenal juridique préconisé par la loi suprême de la nation...Il est bien vrai que la majeur partie de la délinquance au Maroc se justifie par la prolifération des dysfonctionnements socioéconomiques et culturels, car minimes sont les conduites assassines qui relèvent du luxe, comme c'est le cas dans les pays de l'Occident. Il n'en demeure pas moins vrai que l'insatisfaction de toutes ces attentes légitimes contribue grandement au relèvement des taux de débauche et de déficience morale. La sécurité du peuple reste, eu demeurant, le plus grand atout qui puisse garantir l'évolution du peuple vers le développement et l'épanouissement.