des produits alimentaires importés Suite à la notification par les autorités sanitaires compétentes de certains pays de l'Union Européenne (UE) de la saisie de plats cuisinés surgelés de marque «Findus» pour fraude de substitution (viande chevaline au lieu de viande bovine), les services compétents de l'Office National de Sécurité Sanitaire des Produits Alimentaires (ONSSA) ont renforcé le dispositif de contrôle des produits alimentaires importés et ont immédiatement mené une enquête approfondie sur les importations et commercialisation desdits produits au Maroc. Les investigations entreprises par les services vétérinaires de l'ONSSA ont révélé qu'une quantité totale de 1,7 tonnes de plats cuisinés surgelés à base de viande de bœuf de marque «FINDUS» a été importée au Maroc durant l'année 2012, a indiqué un communiqué de l'ONSSA, faisant savoir que «ces produits ont été contrôlés à leur admission par les services compétents des Directions de Contrôle et de la Qualité relevant de cet organisme au niveau des postes d'inspection frontaliers, conformément à la législation et à la réglementation en vigueur». Ces produits étaient accompagnés de certificats sanitaires vétérinaires délivrés par les autorités compétentes officielles ainsi que d'attestations «Halal» délivrées par les autorités islamiques compétentes des pays d'origine, explique le communiqué. Les plats cuisinés surgelés à base de viande de bœuf Halal de marque «Findus» ne sont pas concernés par cette fraude, selon les autorités officielles françaises, qui précisent que l'origine des viandes Halal émanent de sites autres que ceux inculpés dans la fraude. Par principe de précaution, les services vétérinaires relevant de l'ONSSA ont procédé à la saisie conservatoire des plats cuisinés surgelés Halal à base de viande de marque «Findus» en stock chez l'importateur et auprès des points de vente sur l'ensemble du territoire national. Un volume total de plats surgelés de 1,6 tonne a ainsi été placé sous saisie conservatoire, ajoute le communiqué, précisant que des échantillons des produits saisis ainsi que ceux d'autres marques ont été acheminés au laboratoire officiel pour investigations analytiques afin de déterminer s'ils sont fraudés ou pas. Le salon de l'Agriculture s'ouvre à Paris en plein scandale Signalons par ailleurs que l'affaire de la viande de cheval étiquetée comme du bouf a mis en lumière le gigantisme croissant des coopératives agricoles françaises qui fonctionnent aujourd'hui davantage comme des multinationales que comme des outils mutualistes au service de leur terroir. Le salon de l'Agriculture s'ouvre samedi à Paris en plein scandale sur une fraude massive ayant fait passer du bouf pour du cheval dans quelque 4,5 millions de plats préparés. Derrière le fournisseur de viande incriminé, Spanghero, se cache non pas un industriel privé classique mais une coopérative agricole: Lur Berri, sise dans les Pyrénées-Atlantiques (sud-ouest). Pour la Confédération paysanne, syndicat agricole minoritaire rendu célèbre par son ancien dirigeant José Bové, cette affaire de viande de cheval est bien la preuve que les coopératives fonctionnent aujourd'hui comme des «multinationales», dont l'objet est «basé seulement sur la recherche du profit maximum». Et le syndicat de dénoncer le «gigantisme» des groupes coopératifs «dont les paysans ont été dépossédés». Pour ne prendre que l'exemple de Lur Berri: sa structure, complexe, comprend des activités agricoles classiques de production de légumes, semences, bovins (50.000 têtes environ), ovins (80.000 têtes) et porcs (120.000 têtes). Mais aussi de l'industrie agroalimentaire, notamment via plusieurs participations. En 2012, le groupe a ainsi pris une participation majoritaire dans les foies gras et saumons Labeyrie. Résultat: sur son exercice 2011/2012, son chiffre d'affaires a bondi de 85% à 1,12 milliard d'euros. Edouard Exilard, 45 ans, éleveur de brebis et de vaches au Pays basque, adhérent de Lur Berri, ne décolère pas contre cette stratégie financière. «Une coopérative est faite par et pour les agriculteurs. Aujourd'hui, le système est complètement fou. Lur Berri achète et commercialise de la viande provenant de toute l'Europe, à bas prix et tire les prix vers le bas», se lamente-t-il: «La base n'est plus écoutée». C'est peu connu, mais les coopératives agricoles, qui emploient plus de 160.000 personnes, représentent 40% de l'agroalimentaire français. Benoît Hamon, ministre délégué à l'économie sociale et à la Consommation a reconnu mercredi devant des sénateurs que «le monde coopératif est très ébranlé par ce qui se passe». Mais ce qui est en cause, a poursuivi le ministre, «c'est la gouvernance et certaines méthodes assez éloignées de ce qu'était à l'origine le modèle coopératif». «Se posera donc la question du toilettage de la loi» sur la coopération, annonce-t-il. L'opération sera délicate car derrière, c'est aussi la compétitivité des coopératives qui se joue. Elles se concentrent, ne cessent de grossir, nouer des partenariats: sur les dix premiers mois de 2012, le secteur a enregistré 80 opérations, des fusions entre coopératives mais aussi des acquisitions d'acteurs privés, selon Coop de France. «Ce mouvement de restructuration s'avère crucial pour les coopératives agricoles françaises qui veulent rivaliser avec leurs concurrents» néerlandais, allemands et scandinaves, surtout avec un budget Politique agricole commune qui s'annonce plus maigre à l'avenir, souligne le cabinet Xerfi dans une étude publiée mercredi. La première coopérative française InVivo figurait ainsi en 2011 au 7e rang européen seulement, et au 14e rang mondial du secteur, selon Xerfi. Et à titre de comparaison, le chiffre d'affaires de Lur Berri est plus de 10 fois inférieur à celui d'une des plus grosses coopératives au monde, la néo-zélandaise Fonterra (12,4 milliards d'euros de ventes).