En 2013, le taux de chômage pourrait atteindre 27% de la population active d'Espagne et le Produit Intérieur Brut (PIB) sera inférieur à la prévision du gouvernement qui table sur une croissance de 0,5% alors que l'économie chutera de 1,1%. Ces données sont puisées dans des rapports élaborés par des experts espagnols pour le compte de la Fondation des Caisses d'Epargne (FUNCAS) dans une étude qui reprend les pronostics de 19 institutions et entités économiques. Selon l'étude intitulée «Situation d'Espagne», dont des extraits ont été publiés jeudi par les agences de presse et quotidiens économiques madrilènes, l'économie espagnole «atteindra son niveau le plus bas» cette année mais l'activité économique «progressera modérément en 2014 » pour se situer à 1,4%. Le rapport souligne également le bon comportement des exportations ainsi que le redressement du secteur immobilier du côté de l'offre «qui est arrivée à sa fin». Le secteur pourrait reprendre un rythme de croissance «au cours des prochaines années». Toutefois, estiment de leur côté les experts de BBV Research, la réforme du marché du travail, adoptée en 2012 par le gouvernement, contribuera «à l'amélioration de l'efficience de ce marché» bien que le taux de chômage pourrait atteindre 26,8% de la population, soit 6,1 millions de sans-emploi. Ce pourcentage pourrait baisser à 26,1% en 2014. Les prévisions des caisses d'épargne et experts économiques de la banque BBVA deviennent «pessimistes» lorsqu'il s'agit du PIB de l'Espagne qui risque de baisser de 1,5%, soit le triple que ce que prévoit le gouvernement. Les analystes mettent en garde contre le fait que le PIB chutera durant les trois trimestres de 2013 avant de connaître «une légère» remontée au quatrième trimestre. Ils se sont déclarés catégoriques quant à l'incapacité du gouvernement de Rajoy d'accomplir les objectifs du déficit convenus avec l'Union européenne. Le déficit public, selon la même étude, a été de 7,2% du PIB en 2012, soit un point de plus de ce qui a été prévu (6,3%). Des sources proches du ministère espagnol des finances reconnaissent que le déficit public devrait osciller entre 6,9% et 7,1% du PIB. D'après les analystes de FUNCAS et BBVA Research, la modération du taux du chômage serait attribuée à la récupération de la croissance économique et une possible amélioration du marché du travail à partir de 2014. Concrètement, BBVA Research estime, en ce qui concerne le PIB, que le solde négatif des comptes de l'Etat avait clos l'exercice de 2012 sur un taux de 7,2%, lequel sera ramené à 5,9% en 2013 et à 4,6% en 2014, des «chiffres plus pessimistes que ceux avancés par le gouvernement». De nombreux facteurs vont contribuer à la diminution des tensions aux marchés financiers et à la progressive réouverture des marchés de financement, bien que celle-ci paraisse «incomplète». Dans ce contexte, BBVA Research relève que les administrations publiques appliquent un processus d'ajustement fiscal qui commence à donner ses fruits, comme en témoignent l'évolution de leurs recettes et la réduction des dépenses publiques en 2012. Pour sa part, le collectif des analystes de FUNCAS estime que l'inflation avait enregistré une tendance à la baisse en janvier dernier et il est probable que celle-ci soit maintenue en 2013. Le taux d'inflation prévu au cours de l'actuel exercice est de 2,1%. En matière de la dette publique, FUNCAS retient que le niveau actuel de la rentabilité de cette dette est «trop élevé» pour pouvoir faciliter la récupération économique. Enfin, il n'existe pas de consensus parmi les experts économistes quant à l'évaluation de l'euro qui maintient sa force. Les différents analystes considèrent que la devise communautaire est appréciée mais s'attendent à ce qu'elle perde de valeur dans les prochains mois.