Droits de l'homme et entreprise au menu «Droits de l'homme et entreprise» est le thème d'un séminaire initié mardi à Casablanca pour promouvoir le dialogue et la coopération sur cette problématique au sein des entreprises publiques ou privées à travers une approche multipartite. Cette rencontre, organisée par la CGEM et le CNDH avec l'appui de l'association francophone des institutions nationales des droits de l'Homme (AFNCDH), ambitionne de promouvoir la réflexion sur les questions intéressant les entreprises et les droits de l'Homme, en créant progressivement une dynamique vertueuse qui tienne compte des rôles et responsabilités respectifs de toutes les parties prenantes. Intervenant en ouverture de ce séminaire, le président du CNDH, Driss Yazami, a fait savoir que l'adhésion du Maroc aux conventions internationales des droits de l'homme appelle la mobilisation de toutes les compétences, ajoutant que le Conseil entend faire participer toutes les parties concernées notamment les acteurs directement impliqués, à savoir les syndicats et les entreprises. La thématique des droits de l'homme et de l'entreprise figure parmi les axes stratégiques de l'action du Conseil, a-t-il poursuivi, rappelant que le conseil des droits de l'homme de l'ONU a adopté, le 26 juin 2011, une résolution définissant «les principes directeurs relatifs aux entreprises et aux droits de l'homme». De son côté, le ministre de l'Emploi et de la formation professionnelle, Abdelouahed Souheil, a fait remarquer que le Maroc a paraphé la quasi-totalité des conventions de l'OMT visant l'amélioration des conditions de travail dans le cadre de la responsabilité sociale, ajoutant que ces conventions ont force de loi dans le travail législatif national. Après avoir rappelé certains principes et dispositions sur les droits économiques et sociaux contenus dans la nouvelle constitution, il a noté que le gouvernement a élaboré une stratégie globale de lutte contre le chômage par l'encouragement des investissements, la promotion du dialogue national et son institutionnalisation et du dialogue direct, avant de souligner la responsabilité de l'entreprise dans le respect des droits économiques et sociaux et le rôle de l'Etat dans la mise en place des législations nécessaires et leurs activations. Le vice-président de la CGEM, Salaheddine Kadmiri a, pour sa part, exprimé la satisfaction de la confédération de prendre part à ce séminaire qui traite d'un sujet à même de créer un climat positif au sein de l'entreprise, soulignant que les droits de l'homme étaient parmi les droits essentiels évoqués par le préambule de la nouvelle constitution. La confédération a lancé plusieurs initiatives avec nombres de centrales syndicales visant à renforcer la responsabilité sociale de l'entreprise en plus d'accords sur la médiation dans les conflits de travail, a-t-il dit. Les droits de l'homme et les droits des travailleurs doivent être traduits dans la réalité, a insisté pour sa part le secrétaire général de l'UMT, Miloudi Moukhariq, ajoutant que la classe ouvrière a longtemps milité pour ces droits qui restent encore lettres mortes. Le Maroc dispose de toute une batterie de législation qui attend d'être véritablement mise en œuvre, particulièrement les dispositions relatives aux droits de l'homme au sein de l'entreprise, a soutenu pour sa part Mohamed Atif (CDT), soulignant la nécessaire volonté politique de traduire dans les faits les décisions convenues. Mohamed Sihmed, de l'UGTM, a exprimé sa satisfaction de l'organisation de ce séminaire visant à élargir le champ des droits de l'homme au sein de l'entreprise, ajoutant que ces droits, qui sont au centre des préoccupations de l'Union, ont fait l'objet de moult revendications de son syndicat. Le secrétaire général de la FDT, Abderrahmane Azzouzi a salué les initiatives de la CGEM allant dans le sens de la coopération dans la préservation des droits des travailleurs, ajoutant que le succès d'une entreprise passe par celui de toutes ses composantes. L'UNMT partage les préoccupations des autres centrales syndicales concernant la situation des droits de l'homme et des libertés syndicales malgré les progrès enregistrés, a dit Abdelillah Dahman, au nom de ce syndicat, appelant à exploiter cette période exceptionnelle que traverse le Maroc pour dépasser les clichés anciens reposant sur l'opposition des intérêts. Ce séminaire, qui réunit notamment des élus et représentants d'associations professionnelles et d'organisations internationales, traitera de plusieurs questions, notamment «droits de l'homme et entreprises publiques: cadre légal et voies de recours», «droit de l'homme et entreprise, cadre normatif national et international» ou encore «entreprises et parties prenantes».