Vers une nouvelle conception du métier d'architecte Pas d'annonces de court terme, mais un «nouveau partenariat» entre le gouvernement et les architectes. Un partenariat qui devra s'inscrire dans la durée. L'enjeu étant de pouvoir affronter les différents défis du secteur. Lors de son intervention en ouverture de la journée nationale de la profession, lundi à Nador, Nabil Benabdellah, ministre de l'Habitat, de l'urbanisme et de la politique de la ville, a évoqué la nécessité de revoir les lois régissant ce métier. Il s'agit d'une priorité, a redit Nabil Benabdellah au terme de cette journée placée sous le thème «Quelle architecture pour des villes méditerranéennes compétitives ?». Car l'architecte reste le seul concepteur qui nourrit les projets d'habitat et de développement urbain. « Il sera procédé à la révision du texte régissant la profession de l'architecte et à l'examen de tous les points liés aux lois relatives à l'urbanisme et à la répression des contraventions, ainsi que ceux de la législation portant sur les habitats menaçant ruine et les nouveaux lotissements et espaces destinés à l'urbanisation », a assuré le ministre. Le conseil du gouvernement avait adopté récemment un projet de loi n 65-12, qui complète la loi n° 16-89 relative à l'exercice de la profession d'architecte et à la création de l'ordre national des enseignants d'architecture. Le conseil national de l'Ordre des architectes avait alors annoncé son rejet de l'article 4 de ce projet qui fixe les conditions de l'exercice de la profession d'architecte, particulièrement celle relative au diplôme requis. Ainsi, a précisé Nabil Benabdellah, le gouvernement s'attèlera à la révision, dans les plus brefs délais, d'un projet de loi qui prévoit, entre autres, la résolution de ce problème. Pour Jamal Loukhnati, le Conseil national de l'ordre des architectes (CNOA), dont il est le président, est prêt à contribuer à la création d'écoles proposant une formation de haut niveau qui réponde aux normes internationales les plus exigeantes en matière d'enseignement en architecture. Il a également exprimé la disposition du CNOA à coopérer avec les différents secteurs gouvernementaux afin d'arriver un consensus. Au cours de son allocution, Nabil Benabdellah a aussi mis l'accent sur la nécessité de relever les défis qui se posent, notamment ceux relatifs à la justice sociale, la lutte contre l'habitat insalubre et les bidonvilles, outre les problèmes liés à la politique de la ville et à la formation, surtout que le Maroc a besoin de milliers d'architectes. Par ailleurs, deux conventions ont été signées en marge de cette rencontre. La première a été paraphée par l'Ordre nationale des architectes et le Groupe Al Omrane qui a particulièrement pour mission l'élargissement du champ d'intervention des architectes. La seconde convention, portant sur la formation continue, a été signée par l'Ordre national des architectes et l'Université Mohammed Premier d'Oujda. La rencontre a été également marquée par la présentation de plusieurs exposés comme celui consacré à «L'urbanisme méditerranéen» ou encore à «L'intelligence économique et la compétitivité des villes».