Authentifier et moderniser l'appareil judiciaire Sur fond de protestation amorcée par environ une centaine de greffiers à l'entrée de l'hôtel, les travaux du dialogue national autour du système judiciaire au Maroc ont été entamés, vendredi dernier dans la capitale du Souss. Un événement peu ordinaire qui a drainé un large parterre de tous bords, notamment du monde de la justice. Sous le thème central «renforcement de l'autonomie du pouvoir judiciaire», cette huitième conférence régionale a été inaugurée par Mustapha Ramid, ministre de la Justice et des libertés, par un discours exhaustif, étalant les principaux axes de cette ébauche nationale qui sera ponctuée en mars prochain, par l'annonce de la charte nationale du système judiciaire. Au cours de cette intervention, le responsable gouvernemental, n'a pas manqué de mettre l'accent sur l'importance de ces concertations régionales, menées de front par tous les intéressés de ce secteur vital dans la vie contemporaine du royaume, actuellement sur les rails de la démocratisation et de la modernisation. Dans ce sens, souligne-t-il, les prémices de la restructuration sont désormais saillantes, en attendant la mise en œuvre des détails par l'instance suprême de la réforme du système de la justice. En fait, ces rencontres synergétiques ont pu dévoiler les différentes problématiques du département, en particulier l'organisation de l'appareil judiciaire, en termes d'efficacité et de performance, de simplification des procédures d'accès aux lois et à la justice, de la qualification et de la moralisation des ressources humaines, de la politique pénale et de la garantie de procès justes, de la gouvernance judiciaire, de la modernisation de l'administration judiciaire et de l'infrastructure des tribunaux... D'autre part, l'orateur a déclaré que ces recommandations de haute teneur pédagogique et professionnelle seront soumises, au terme de ces consultations régionales, à l'instance suprême de la réforme du système de la justice, avant d'être mises à l'appréciation royale. La conférence d'Agadir s'est, en effet, distinguée par un large débat autour des quatre volets en discussion, à savoir la consécration de la souveraineté de l'autonomie de la juridiction dans la nouvelle constitution, les mécanismes de l'autonomie du pouvoir judiciaire dans les nouveautés de la loi suprême, l'autonomie du pouvoir judiciaire à la lumière des critères internationaux, les prérogatives du conseil supérieur du pouvoir judiciaire, le conseil supérieur du pouvoir judiciaire dans les législations comparatives. Cette conférence régionale qui s'est poursuivie jusqu'à samedi dernier a été, en effet, l'opportunité pour les divers intervenants de mener un échange des plus fructueux autour des axes essentiels de la problématique de la juste qui demeure la plaque tournante du développement. «Tout le monde est conscient de l'acuité de ces échanges, en toute responsabilité et civisme», a dit le ministre, lors de sa communication.